La Presse Bisontine 173 - Février 2016

ÉCONOMIE 30

La Presse Bisontine n° 173 - Février 2016

BESANÇON

Bientôt une enquête de satisfaction Le Crédit Agricole veut capitaliser sur le Festicomtois Le Crédit Agricole Franche-Comté est encore dans la dynamique du Festicomtois, l’événement que la banque a organisé fin novembre à Micropolis et qui a réuni 17 000 visiteurs.

L e Crédit Agricole Franche- Comté a créé l’événement les 27 et 28 novembre à Micropolis avec le Festi- comtois. La banque régionale a monté de toutes pièces ce salon qui a rassemblé plus de 17 000 personnes venues ren- contrer 150 entreprises et asso- ciations qui contribuent, par leur action et leur savoir-faire, au dynamisme d’un territoire innovant. “17 000 visiteurs pour une première édition, c’est lar- gement au-dessus de nos espé- rances. C’est un vrai succès” commente avec enthousiasme David Dufour, directeur mar- keting et communication du Crédit Agricole Franche-Com- té. “Les 27 et 28 novembre der-

directeur marketing. Le Fes- ticomtois fera prochainement l’objet d’une grande enquête de satisfaction auprès des clients participants dont les réponses vont permettre d’améliorer encore le concept, même si la direction régiona- le ne sait pas encore quelle fré- quence elle donnera à cet évé- nement. Elle se prononcera prochainement sur l’organisation ou pas d’une seconde édition en 2016. Une chose est sûre, cette opération fait date dans le groupe Cré- dit Agricole qui a suivi de près l’initiative des équipes franc- comtoises de “la banque verte” qui a démontré à quel point elle était ancrée à son territoire.

Comté est en France la pre- mière direction régionale du groupe bancaire à monter une telle opération visant à soute- nir les savoir-faire d’un terri- toire, ce qui correspond aux valeurs de la banque coopéra- tive née à Salins-les-Bains à la fin du XIX ème siècle. “Nous avons franchi un cap avec cet- te initiative unique” observe David Dufour. Un mois et demi après cette édition, le Crédit Agricole Franche Comté est encore dans la dynamique du Festicomtois “qui sera le fil rouge de toute notre communication en 2016. Notre but est de capitaliser sur cet événement pour continuer à innover” ajoute encore le

niers resteront longtemps dans les esprits de tous : salariés, administrateurs, mais surtout nos clients sociétaires” complète Élisabeth Eychenne, directri- ce générale du Crédit Agricole Franche-Comté. Il y a eu plusieurs temps forts pendant le week-end, dont le concert de Lilian Renaud, un autre talent régional, révéla- tion 2015 de la chanson fran- çaise. L’implication de toutes les équipes du Crédit Agricole Franche-Comté qui se sont appropriées le Festicomtois dès le lancement du projet il y a huit mois a contribué à la réus- site d’un événement qui respi- rait la convivialité. Le Crédit Agricole Franche-

Une grande de satisfaction sera lancée prochainement auprès des clients dans la continuité de Festicomtois (photo J. Varlet).

POLITIQUE

Conseil départemental du Doubs Le Département taxé de “bel endormi” La gauche critique ouvertement “l’immobilisme” de la nouvelle majorité. Les orientations budgétaires sont repoussées, le soutien aux associations également. Réponse de l’exécutif.

Développement économique Quel avenir pour Développement 25 et ses salariés ?

Ludovic Fagaut par une disparition des fonds Interreg. Accusée de n’avoir pas diligenté de réunion sur l’état de nos rivières, Chris- tine Bouquin rappelle que ce dossier est géré avec la préfecture. Le rapport de la chambre régionale des comptes sur la gestion du Département sous l’ère Jeannerot sera quant à lui com- muniqué en février. Après cette date, l’ancien président démissionnera de son poste de conseiller. Surpris par cette sortie, l’exécutif se sait attendu au tournant en 2016. Aux nouveaux élus d’associer la parole aux actes. E.Ch. Bonne nouvelle toutefois pour le Dépar- tement : ce dispositif sʼauto-alimente par les prêts qui sont remboursés. Ils vont créer des recettes pour les finances départementales pour 2016. Bonne nou- velle pour les finances. “Elles serviront à conforter les dispositifs que nous met- trons en place pour les territoires” conclut Christine Bouquin. Sans les euros, mais avec des idées, le Doubs se veut pragmatique pour confor- ter son développement économique. Lʼorganisme ne pourra plus aider finan- cièrement les entreprises qui souhaitent se développer et créer de lʼemploi. Les dernières à avoir bénéficié de fonds départementaux de développement éco- nomique (F.D.D.E.) sont Faurecia à Bavans (200 000 euros), la société Finn- Est au Bélieu (80 000 euros), ou enco- re Triobois à Bouverans (30 000 euros), Vieille Matériaux à Mérey-sous-Mon- trond (40 000 euros) ou Polycaptil à Besançon (40 000 euros). Après 2016, le Doubs ne remettra plus de prêts dʼhonneur aux porteurs de pro- jet. 3 533 prêts ont été signés pour un montant de 57 millions dʼeuros avec un taux de recouvrement dʼ1,5 %. La présidente Christine Bouquin veut inventer “autre chose” , sorte de guichet unique. “Je prends lʼexemple de la socié- té S.I.S. à Valdahon qui souhaite se déve- lopper et qui a besoin dʼune aide dans une demande de modification du plan dʼurbanisme” précise-t-elle.

inquiètes ! Concernant les subventions, nous avons versé des acomptes pour ne pas mettre en difficulté certaines asso- ciations (Comité de Tourisme, Agence foncière).” La présidente fait amende honorable sur le dossier “Saline royale d’Arc-et- Senans” où 100 000 euros seront ver- sés pour la résidence d’artiste de Jor- di Savall, le célèbre musicien espagnol. La gauche demande des comptes sur la politique culturelle et l’abandon de l’opération. “Peut-être est-ce une mal- adresse. Le rapport doit être plus expli- cite” admet la présidente. L’abandon des “Jardins musicaux” s’explique selon prises et les territoires du Doubs pour dynamiser et favoriser le développement économique départemental. Lʼoutil basé rue Battant à Besançon, connu et recon- nu, va pourtant disparaître. Il était déjà en sursis : “Nous lʼavions soutenu à bout de bras contre lʼavis de la Chambre régio- nale des comptes” rappelle Claude Jean- nerot, ancien président du Département. La loi NOTRe promulguée le 7 août der- nier modifie lʼexercice des compétences par les collectivités territoriales. Elle redonne à la Région cette compétence économique. Le Département ne pour- ra plus la financer : “Je mʼinquiète pour le personnel” déclare lʼancien président Gérard Galliot, remplacé par Denis Leroux (conseiller départemental de Morteau) depuis les dernières élections. Environ 10 personnes travaillent à la promotion économique. “Développement 25 devra rechercher de nouvelles activités. Nous avons des pistes avec les E.P.C.I. qui seront compétents dans ce domaine. Nous attendons aussi beaucoup de la Région” souligne Denis Leroux. La compétence “économie” est retirée aux Départements. Soutenu à 90 % par le Doubs, l’avenir de Développement 25 est scellé. Il disparaîtra en 2017 ou s’orientera vers de nouvelles missions. D éveloppement 25, agence écono- mique du Doubs, accompagne les créateurs, les repreneurs, les entre-

V oilà dix mois qu’elle dirige le Doubs. Et jamais l’Union de la Droite et du Centre dut répondre à une attaque aussi soudaine qu’inattendue. Le coup arriva lundi 14 décembre, au lendemain des élec- tions régionales. Si la présidente Chris- tine Bouquin souhaitait dans son pro- pos liminaire que cette assemblée ne soit pas “une foire d’empoigne” mais un lieu où “les divergences devaient se mettre au service de l’action départe- mentale” , l’opposition décida que la neutralité n’avait que trop duré. Première à tirer : Martine Voidey, chef du groupe socialiste et conseillère du canton de Valentigney. “Vous disiez nous présenter votre projet avant la fin de l’année, on l’attend toujours ! Com- me votre budget qui devait arriver en février… puis on l’apprend qu’il n’arrivera qu’en mars. Le paquebot que vous dirigez n’a pas de carte de navi- gation ! 2015 sera une année blanche” dit-elle au nom de son groupe. “Ce n’est pas aimable pour les salariés qui tra- vaillent ici” coupe Ludovic Fagaut (L.R. - canton de Besançon 5). Pour sa défense, la majorité travaille avec un budget dont elle hérite. “Peut- être, admet Martine Voidey. Mais vous faites une décisionmodificative du bud-

get (D.M. 3) avec des séances très limi- tées. Il n’y a même aucun rapport en commission ! Beaucoup de monde s’interroge.” Le coup est rude. Philippe Gonon, vice-président en char- ge des finances, encaisse et répond le premier : “Nous déplaçons les orien- tations budgétaires et le budget prévi- sionnel parce que le décret de la loi de finances 2016 n’est pas encore voté mais aussi du fait des inquiétudes quant au financement des politiques sociales (R.S.A.). Ne croyez pas que l’on soit res- té les bras ballants” dit-il tout en accu- sant la précédente équipe de n’avoir pas renégocié les taux d’intérêt sur son endettement de 240millions d’euros lorsque la période s’y prêtait. “Le Dépar- tement aurait pu économiser plusieurs millions d’euros par an.” “Ce calcul n’est pas démontré, rétorque Claude Jeannerot, l’ancien président directe- ment visé. Je conseille à M. Gonon de n’être plus dans le commentaire mais dans l’action. Chaque année, la loi de finances est votée au même moment.” D’ordinaire si tranquille, l’ambiance s’est donc tendue au fil des minutes. Apothéose lorsque Frédéric Barbier (P.S. - canton de Pont-de-Roide) récla- me “qu’un prince charmant vienne pour réveiller la belle endormie qu’est Phi-

lippe Gonon.” Ces mêmes élus qui la veille disaient avoir compris le message du peuple s’accusent de tous les maux. Un spec- tacle qui n’a pas laissé de marbre Pier- re Simon, le benjamin de l’assemblée (U.D.I. - canton de Pontarlier) : “Je n’avais pas prévu d’intervenir sur ce sujet. Nous travaillons tous. Et chacun sait le temps qu’il faut pour passer une D.M. 3.” Outre son manque de perspectives - que la majorité promet de présenter d’ici peu - l’opposition regrette que les demandes de subventions pour les asso- ciations ne sont toujours pas acces- sibles depuis le portail Internet du Département. Inquiétude également sur l’avenir de la conférence sur les rivières (Doubs-Loue-Dessoubre) ou encore que l’audit de gestion (coût d’environ 50 000 euros) ne soit pas enco- re communiqué. Claude Jeannerot, en personne, enfonce le clou accusant Christine Bouquin et ses vice-prési- dents de “procrastiner.” “Nous n’avons pas de lisibilité sur votre projet cultu- rel. Ne voyez pas de procès d’intention, s’empresse-t-il de corriger, mais je suis inquiet pour le musée Courbet et m’interroge sur le recrutement du nou- veau conservateur.” Osé, d’autant que le départ de l’ancienne conservatrice est intervenu sous sa présidence. Après cette salve, Christine Bouquin se défend. Les tableaux de Courbet, elle ne se contente pas de les contem- pler. Un remplaçant sera nommé. Le partenariat avec le Musée d’Orsay est confirmé pour l’été. “J’ai le dossier en main” rassure la présidente. Taxée d’immobilisme, elle répond : “Avouons que nous sommes dans une situation inédite (redécoupage des cantons, E.P.C.I., grande Région). Je ne pense que nous rencontrions les mêmes per- sonnes lorsque vous dites qu’elles sont

La majorité départemen- tale accusée par la gauche de remettre à demain ce qui pourrait être fait aujourd’hui.

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