La Presse Bisontine 168 - Septembre 2015

LE GRAND BESANÇON 29

La Presse Bisontine n° 168 - Septembre 2015

POLITIQUE

Ils préparent une manifestation

Les maires sont en colère Une première : les présidents de l’association des maires des quatre départements francs-comtois lancent ensemble un cri d’alarme pour défendre l’échelon communal. Ils préparent une grande manifestation nationale le 19 septembre.

Les présidents des associations dépar- tementales des maires sont très remontés contre l’État. Patrick Genre est président de l’association

L es quatre mousquetaires étaient là, venus des quatre coins de la région et arborant sur leur che- mise un bel autocollant “J’aime ma commune” : l’un du Territoire-de- Belfort (Pierre Rey), le deuxième des Rousses (Bernard Mamet), le troisiè- me de Vesoul (Alain Chrétien) et le quatrième de Pontarlier (Patrick Gen- re). Chacun d’eux est le président de l’association des maires de son dépar- tement respectif. Un pour tous, et tous pour dénoncer les dangers qui selon eux pèsent sur les communes, liés notamment à la baisse drastique des dotations de l’État qui leur impose un régime beaucoup trop sévère. “L’effort demandé aux communes pour redres- ser les comptes publics est à la fois dis- proportionné, contre-productif, injus- te et dangereux pour la population” disent-ils en chœur au nom des 1 746 maires de Franche-Comté. “On vide les communes de l’intérieur, on leur coupe les vivres” s’emporte Pierre Rey. Pour une ville comme Pontarlier, cet- te fameuse baisse des dotations d’État

représentera “4,7 millions d’euros de moins en cumulé de 2013 à fin 2017. Cette somme correspond à 15 à 20 % d’un budget annuel de fonctionnement à Pontarlier” illustre Patrick Genre. Selon Alain Chrétien, cette politique de réduction des dépenses publiques voulue par le gouvernement coupe tout bonnement les capacités d’épargne des communes. “Les dotations d’État repré-

des maires du Doubs.

Jurassien Bernard Mamet. Un dernier point fait réagir les quatre mousquetaires, c’est le transfert au 1 er janvier 2017 de la compétence “eau et assainissement” des communes vers les communautés de communes. “Com- me si nous avions une armada d’administrateurs avec nous. Il y en a assez de cette pression faite aux collec- tivités” assèneAlainChrétien.“Laissez- nous respirer” ajoute Patrick Genre. Très remontés contre le gouvernement, les maires de Franche-Comté annon- cent qu’ils feront entendre leur voix lors de la grande manifestation natio- nale qui se prépare pour le 19 sep- tembre. Sous quelle forme ? Ils ne le savent pas encore, mais ça risque de faire du bruit. J.-F.H.

communalités.” La deuxième raison de leur mécon- tentement est la désormais fameuse loi N.O.T.R.E. (Nouvelle organisation territoriale de la République) qui doit être votée à la fin de l’été et qui pré- voit plusieurs dispositifs qui hérissent le poil des maires. Notamment l’élection des futurs présidents de communau- tés de communes au suffrage univer- sel direct (N.D.L.R. : les parlemen- taires sont finalement revenus sur cette disposition). Pour les représen- tants des maires, cette disposition “aurait mis en concurrence les maires et les présidents d’intercommunalités. On est en train d’opposer maires et pré- sident de com’comalors que les com’com doivent être les boîtes à outils à la dis- position des communes. Si on veut que

ça continue à fonctionner, il ne faut pas intégrer d’approche politicienne dans les interco” estime Patrick Genre au nom des maires du Doubs, très remon- té contre un État “qui veut tout régen- ter. Les communes sont prêtes à évo- luer, mais de leur propre volonté” ajoute le maire de Pontarlier. L’autre volet de la loi N.O.T.R.E. qui fait bondir les maires, c’est le rehaus- sement à 20 000 habitants du seuil minimal pour une communauté de communes (N.D.L.R. : entre-temps, le Parlement a revu ce seuil à la baisse). “Résultat : dans le Territoire-de-Bel- fort, on aurait été obligé de faire à par- tir de trois com’com pauvres une énor- me com’com qui aurait été encore plus pauvre” soupire Pierre Rey. “Il faut rai- sonner en bassins de vie !” insiste le

sentent environ 20 % des recettes d’une collectivi- té. Et ces 20 % corres- pondent justement à l’épargne des communes. D’ici deux ans, plus aucu- ne commune ne pourra épargner et beaucoup se retrouveront dans de graves difficultés” prédit le député-maire deVesoul, rappelant au passage que “80 % de l’investissement public en France est réa- lisé par les collectivités locales, dont 63 % par les communes et les inter-

“Laissez- nous respirer” dit Patrick Genre.

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