La Presse Bisontine 161 - Janvier 2015

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 161 - Janvier 2015

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Le site Internet à 483 184 euros de la Région ne répond plus ARGENT PUBLIC Le site “Motilib”

La centrale de mobilité régionale et transfrontalière lancée en 2010 par la Franche-Comté pour une période de 4 ans est aujourd’hui introuvable sur le web. Un échec qui coûte cher.

“D écouvrez Motilib : le nouveau service de la Région qui va simplifier vos déplacements au quotidien” disait le slogan aujourd’hui désuet. Depuis son lancement en 2010, la centrale de mobilité régiona- le et transfrontalière voulue par la Région Franche-Comté s’est littéralement perdue en chemin. Pire, elle est devenue introu- vable sur Internet. Dommage, car le projet était ambitieux : www.motilib.fr promettait de répondre à toutes les interro- gations du voyageur franc-com- tois lambda . Par exemple : vous habitez Pontarlier et vous dési- rez savoir comment vous rendre à Belfort. Quels trains prendre ? Quels bus ? Et si vous êtes à vélo ou à pied ? Y a-t-il beaucoup de changements ? Pour quelle durée de trajet ?… Motilib a (partiel- lement) répondu à ces questions durant sa mise en exploitation par Moviken, une société basée en Seine-et-Marne retenue après un appel d’offres de décembre 2008 lancé par la Région et spécialisée dans les systèmes d’information pour les transports publics (trains, tram,

Il reste encore

bus…). Pour les - rares - utilisateurs qui ont navigué (1) sur cette page, la pertinence n’était pas tou- jours de mise. Pour rejoindre Lyon au départ deVesoul, le site vous faisait par exemple passer par Belfort. Il y a plus court. Dans son dernier rapport de stra- tégie de cohérence régionale d’aménagement numérique de Franche-Comté de 2014 (S.C.O.R.A.N.), une annexe nous apprend “que le contexte ne per- met plus de faire fonctionner Motilib.” La plate-forme a coû- té 483 184 euros d’après le mar- ché signé le 10 avril 2009 en commission “Transports”. Dans ces 483 184 euros, le coût d’investissement était de “Choquant si nous avions continué.”

quelques traces de Motilib sur la toile mais le site commandé par la Région ne fonctionne plus.

sé au point de concurrencer cer- tains trajets la S.N.C.F.. Le S.C.O.R.A.N. ne semblerait pas refroidi par cet échec : il dit vouloir élaborer “un nouvel outil en 2018.” Une piste écartée par Alain Fousseret puisque leminis- tère des Transports “réfléchit à la création d’un mégasite de niveau national” avance-t-il. En matière d’organisation des trans- ports, les chemins semblent tor- tueux ! E.Ch. (1) : Selon “urlmetriques”, la page web était visionnée moins de 300 fois par mois.

“Vesoul et Belfort ne voulant plus suivre, l’équilibre financier n’était plus assuré” dixit le vice-prési- dent. Autre argument avancé dans le récent rapport du S.C.O.R.A.N. : les coûts liés au contrôle des informations recueillies. En effet, chaque information venue des A.O.T. doit être contrôlée ou cor- rigée. Selon la Région, certains ne jouaient pas le jeu dans la transmission des informations. À la décharge de la collectivité, les lignes ont évolué depuis 2010. Encore marginal à cette époque- là, le site “blablacar” de covoi- turage entre particuliers a explo-

de conséquences sur l’usager, pais il a en tout de même sur les finances des collectivités : “J’aurais trouvé choquant que l’on redonne 500 000 euros dans un nouveau contrat, se défend Alain Fousseret. Là, je ne trou- ve pas choquant car nous avons essayé.” Autre argument avancé pour expliquer cet arrêt et se retirer du co-financement de Motilib : la volonté des autorités organi- satrices de transport (A.O.T.) qui ont leur propre centrale pour offrir des services dédiés à leurs usagers - comme la réservation de transport à la demande.

respondant à l’exploitation de la centrale pour une durée de 4 ans. Vice-président en charge des transports à la Région Franche- Comté,AlainFousseret (E.E.L.V.) ne nie pas les nombreux dys- fonctionnements : “Moviken était l’offre la moins chère mais elle n’a pas donné les résultats que l’on attendait d’elle. La société a tout de même produit du travail. Vu que le contrat se terminait, nous en avons profité pour ne pas le reconduire d’autant que le nombre d’utilisateurs était faible.” Stopper le système n’a que peu

206 908 euros, cor- respondant à la réalisation de la centrale et des options et un coût de fonctionnement de 69 069 euros par an, soit 276 276 euros cor-

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