La Presse Bisontine 160 - Décembre 2014

ÉCONOMIE

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La Presse Bisontine n° 160 - Décembre 2014

INDUSTRIE Le Grand Besançon au Midest L’industrie locale n’est pas morose Plusieurs entreprises du Grand Besançon ont fait le déplacement au Midest, le salon de la sous-traitance industrielle qui se tenait à Paris-Villepinte début novembre. La Presse Bisontine les a suivies.

Sabine Beuchey, présidente d’A.O.P.B., pour la première fois sur le Midest.

Xavier Poinet, dirigeant de Megep Industrie, basée à Pirey.

I l y a bien longtemps que l’on ne signe plus de contrat, entre deux verres partagés sur le stand, sur un salon professionnel. D’ailleurs, en a-t-il déjà été ainsi ? Si on ne signe pas de contrat ferme, en revanche, on est là pour multiplier les contacts. Un salon, à l’heure où tout se passe, ou presque, par Internet, aurait donc enco- re son utilité à en croire les exposants bisontins présents au dernier Midest qui se déroulait du 4 au 7 novembre à Paris. Dans cette immense halle se côtoient des centaines d’exposants, venus de toute la France mais aussi d’Europe, de Chine et même d’Afrique- du-Sud cette année.Aumilieu, un petit îlot d’exposants locaux réunis sous la bannière de “L’originale Franche-Com- té” : vingt-cinq industriels de la région, dont une poignée du Grand Besançon venus vendre leur savoir-faire. C’est la première fois pour certains, d’autres sont aguerris à l’exercice. Parmi les nouveaux exposants au Midest, tout d’orange “vêtus”, les res- ponsables de la société A.O.P.B., basée à Dannemarie-sur-Crête. Créée en 1990 par Jean-Marie Beuchey et spé- cialisée au départ dans l’outillage, A.O.P.B. s’est orientée depuis plusieurs années vers l’injection plastique. “Nous faisons aujourd’hui 2/3 d’injection plastique et 1/3 de mécanique” , résu- me Sabine Beuchey, présidente, qui a repris les rênes de la société en 2012 avec son frère Sébastien. Si A.O.P.B. expose pour la première fois auMidest, c’est “justement pour promouvoir cet- te offre globale que nous proposons et toucher les entreprises pour notre spé- cialité qui est l’injection de petites pièces de 1 à 300 g.” Au Midest, A.O.P.B. ten- tait d’enfoncer le clou du salon Micro- nora auquel elle a également partici- pé en septembre dernier et qui “a été

très bon pour nous” poursuit Sabine Beuchey en attendant de mesurer les retombées de ce Midest 2014. Sur son site de Dannemarie, A.O.P.B. emploie 22 salariés pour un chiffre d’affaires de 2,5 à 3 millions d’euros selon les années. “Les prises de contact sur ce genre de salons sont très importantes, on a directement le bon interlocuteur en face de soi.” Un peu plus loin, c’est un habitué des salons qui expose le savoir de son entre- prise. Xavier Poinet est le dirigeant de Megep Industrie, basée à Pirey. Cette entreprise de mécanique spécialisée dans l’usinage de pièces unitaires et petites séries travaille pour des sec- teurs pointus comme le nucléaire, l’armement et le biomédical. “Cela fait 7 ans que l’on fait leMidest. La Franche- Comté, quoi qu’on puisse en dire, jouit

année entre 500 000 et 800 000 euros en matériel, essentiellement des machines 4 et 5 axes, et en formation. Chez Méca-Précis, autre entreprise basée sur la zone de la Louvière à Pirey, on avoue participer au Midest un peu par habitude. Reprise en 2008 par Lau- rent Usanna et Mickaël Carpena, les fils des deux fondateurs de cette socié- té créée en 1978, Méca-Précis œuvre dans l’outillage de presse et le décou- page, elle travaille à 75 % pour l’industrie automobile, le reste pour le bâtiment (charnières de fenêtres). Pré- sents pour la quatorzième année au Midest et pour la seconde fois sur le stand collectif de la Franche-Comté, les dirigeants de Méca-Précis expo- sent avant tout pour “dire à nos clients qu’on est toujours là et bien là, pour entretenir nos contacts, même si on ne fait aucune affaire ici directement” poursuivent les dirigeants de cette société de 48 salariés (pour 9 millions d’euros de chiffre). Autre entreprise du Grand Besançon présente cette année au Midest, peut- être encore plus discrète que les autres, Polyprécis basée à Grandfontaine. L’usinage de carbure, la compression de poudres, est la spécialité de cette P.M.E. de 18 personnes fondée en 1978. Midest est le seul salon français auquel participe Polyprécis, les autres salons sont en Allemagne pour cette entre- prise qui réalise 35 % de son chiffre d’affaires (1,9 million d’euros au total) à l’export. “Voilà 5 ans qu’on fait le Midest, ici on rencontre à chaque fois de nouveaux clients” résume Brice Grundisch, un des responsables de

à mon sens d’une très bonne image, cela reste porteur d’exposer ici” note M. Poinet dont la socié- té emploie 20 salariés pour un chiffre de 4 mil- lions d’euros. Grâce à sa présence au Midest, le dirigeant de Megep Industrie affirme décro- cher au moins un nou- veau client à chaque fois. “Un client qui fera pour nous 200 000 euros la première année, puis 400 000 au bout de quelques années.” Xavier Poinet estime que 2014 “sera une bonne année, meilleure que 2013.” Pour que ça continue à mar- cher, il n’y a qu’un maître-mot, ajoute le patron : investir. Megep Industrie investit chaque

“Dire à nos clients qu’on est toujours là.”

l’entreprise. Il joint le geste à la paro- le en sortant une série de cartes de visite de sa poche : un contact turc, un autre espagnol, un italien et un danois, le tout en moins d’une matinée. Le bouche à oreille aidant, la société Poly- précis vient de décrocher un marché

pour le géant du stylo, Bic. Selon M. Grundisch, “l’année 2014 a été plutôt bonne, et 2015 s’annonce encore meilleu- re.” Qui a dit que tous les industriels avaient la tête dans le sac en Fran- ce ? J.-F.H.

Laurent Usanna, Mickaël Carpena, dirigeants de Méca-Précis, et Philippe Phamvan, responsable commercial.

Brice Grundisch, de la société Polyprécis de Grandfontaine.

Aucun élu n’a fait le déplacement C ertains exposants sʼen sont émus discrètement : aucun élu franc-comtois nʼa daigné faire le déplacement au Midest de Paris cette année. Du côté du stand collectif de la Bourgogne, “le président François Patriat était là…” souligne un des industriels présents sur les deux régions. Si la présence dʼun élu ne change rien aux affaires des exposants, cʼest sans doute pour eux un petit signe de soutien supplémentaire. Car le principal soutien de la collectivité régio- nale, cʼest le financement des stands. Sur les 40 exposants francs-comtois, 25 avaient choisi dʼintégrer le stand collectif. Outre la belle visibilité dʼun stand col- lectif (plus de 400 m 2 au global), chaque exposant bénéficie dʼune aide dégres- sive sur trois ans. 70 % du coût dʼexposition financés par la Région la première année, 60 % la deuxième et 50 % la troisième année. “Pour nous, exposer au Midest nous a coûté 4 000 euros. Sans aide, on aurait dû payer 8 000 euros” illustre un des exposants francs-comtois.

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