La Presse Bisontine 152 - Mars 2014

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 152 - Mars 2014

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Chailluz, le poumon vert qui tousse FORÊT Gestion de Chailluz Suite à des coupes plus importantes que prévu, la forêt de Chailluz paraît claire par endroits. Un fait qui a nécessité une réaction de la Ville pour qu’il ne soit pas coupé plus d’arbres que l’espace en produit. Les chaufferies bois n’ont, selon l’équipe municipale, aucune conséquence sur les coupes.

Repères Budget de la forêt

le but d’alimenter la chaufferie de Pla- noise. Tous les ans, en application de ce qui figure dans l’aménagement, l’O.N.F. établit pour chaque commune un programme de coupes. Il n’est pas établi en fonction d'un besoin x ou y de bois, mais en application stricte de l’aménagement.” Le diagnostic pour Chailluz est posé : le poumon bisontin n’a pas - encore - besoin de perfusion. E.Ch. Besançon rétribue lʼO.N.F. en frais de garderie et dʼadministration, calculés sur le montant des recettes des ventes de bois. Le taux actuel est fixé à 12 %. Depuis 2012, une contribution à lʼhectare (2 euros par hectare de forêt) est obli- gatoire. Cela représente environ 4 000 euros. Le budget annexe des forêts s'élève, en 2013, à 600 000 euros en recettes et en dépenses. Vente Le bois destiné à alimenter les chauf- feries bois est vendu, tiges sur pied et/ou houppiers au sol sur la parcelle (résul- tant de lʼexploitation du bois dʼœuvre), entre 4 et 7 euros la tonne selon lʼaccessibilité des parcelles. Plan LʼO.N.F. gère dans un plan dʼaménagement la forêt de Chailluz jus- quʼen 2021. Coût

A u lieu-dit les “Plaines”, au cœur de Chailluz, une gran- de clairière s’est immiscée au milieu d’une forêt de chênes. “Petite-Côte”, un versant jadis boisé laisse transparaître une colline à l’allure échevelée. Le décor est planté. Si Besançon demeure la commune urbaine la plus boisée de France avec 2 026 hectares - dont 1 607 pour la seu- le forêt de Chailluz - les dernières

coupes ont suscité des interrogations chez les cueilleurs de champignons ou les chasseurs, inquiets d’assister à l’abattage d’arbres. Un constat que ne nie pas l’adjointe en charge de la forêt : “Moi-même, j’étais inquiète, reconnaît Françoise Presse. Mais depuis que nous sommes aperçus que 4 500 m 3 de bois avaient été coupés en 2008, nous avons vite redressé la barre” dit-elle. Si bien “que tout sera lissé dans les prochaines années” poursuit l’adjointe E.E.L.V. Dans les faits, la forêt de Chailluz pro- duit en moyenne 3,31 m 3 de bois par hectare et par an. Les coupes réalisées - sous maîtrise de l’Office nationale des forêts - prélèvent en moyenne 3,27 m 3 par hectare et par an. “Ainsi, avec 3 000 tonnes de bois coupés à Chailluz, la forêt ne s’appauvrit pas, au contraire” commente un respon- sable O.N.F. Néanmoins, la Ville a demandé que l’on laisse davantage de bois à terre afin que l’humus puisse se régénérer. À Besançon, c’est O.N.F. Énergies, filia- le de l’entité, qui coupe le bois bison- tin pour ensuite le revendre par exemple

Ici, au lieu-dit “Petite-Côte” dans la forêt de Chailluz, la colline paraît bien déserte. La verdure reprendra ses droits… dans plusieurs années.

au gestionnaire de la chaufferie de Pla- noise, le groupe S.E.V.E. (Service à l’Énergie pour Vesontio et son Envi- ronnement), délégataire de service. Faut-il voir dans les chaufferies bois de Besançon un accélérateur du “déboi- sement” ? Rappelons tout de même

adjoint à l’environnement et au déve- loppement durable. Une étude sur un plan d’approvisionnement en bois est menée à l’échelle de l’agglomération bisontine est commandée dans le cadre de la prochaine installation de la chauf- ferie de Novillars. Je le répète, la res- source en bois en suffisante.” Ce sujet, lui et le maire en débattent, Jean-Louis Fousseret réclamant une surveillance afin d’éviter de s’approvisionner à terme en bois cou- pé à des centaines de kilomètres. Celui abattu à Chailluz n’approvisionne que très faiblement les chaufferies. La forêt domaniale de Chaux (Jura) est “LE” fournisseur principal. Selon l’O.N.F., qui défend sa gestion, “il n'y pas de multiplication des coupes rases dans

que Besançon consom- me de 14 000 tonnes de bois pour les alimenter, et qu’en 2015, 40 000 tonnes seront néces- saires ? Elles chauffent par exemple 15 000 loge- ments aux Hauts-du- Chazal. “La ressource en bois-énergie sur le terri- toire est suffisante, répond Benoît Cypriani,

“On a vite redressé la barre.”

Ces grumes ne rejoindront pas la chaufferie bois de Planoise.

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