La Presse Bisontine 151 - Février 2014

SANTÉ

La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014

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SANTÉ

Technologie La Franche-Comté, pionnière en matière de e-santé ? Olivier Leuci est le nouveau directeur d’Emosist-F.C., un groupement de coopération sanitaire visant à moderniser entre autres la télémédecine et les systèmes d’informations de santé en Franche- Comté. L’occasion d’évoquer les projets à venir et cette collaboration à l’échelle européenne à laquelle son équipe est conviée.

L a Franche-Comté, seulement 21 ème région en nombre d’habitants serait, à écouter les professionnels de la san- té, l’une des meilleures, sinon la meilleure, en matière de dévelop- pement de la e-santé sur son terri- toire. La e-santé, c’est l’outil utili- sant les nouvelles technologies (T.I.C.) permettant l’échange d’information et de services en temps réel - tel que le diagnostic à distance - ainsi que la possibilité d’effectuer le suivi à domicile d’un patient. Sur un territoire rural, ce “service” a sa raison d’être. Il doit offrir au patient une équité de soins et assu- rer aux médecins un meilleur suivi de leurs protégés. Première raison à cette “originalité” franc-comtoise : le groupement de coopération sani- taire (G.C.S.) créé en 2004, l’un des premiers à avoir été créés en Fran- ce. Ce C.G.S., basé au Hauts-du- Chazal à Besançon, regroupe les 7 principaux centres de soins de Franche-Comté et a obtenu l’adhésion de la quasi-totalité des établisse- ments de santé de la région. Il est

en partie financé par ces structures ainsi que l’Agence régionale de san- té. C’est en Franche-Comté, et ici seulement, qu’un patient atteint d’un problème neurologique admis par exemple à l’hôpital de Pontar- lier peut être ausculté à distance par un professeur de l’hôpital de Besançon grâce au système de télé- médecine transmettant les images en instantané. Depuis 2001, près de 10 000 télédiagnostics ont été éta- blis en Franche-Comté. Seuls 40 % des patients de Pontarlier ont par exemple été transférés vers Besan-

Beaupré ou àMouthe dans le Haut- Doubs. “Nous avons une prise en char- ge régionale du cancer qui n’existe nulle part ailleurs grâce à un dossier médical partagé à l’échelle régiona- le” relate Olivier Leuci, le directeur de ce groupement de coopération sanitaire arrivé en octobre. En clair, le médecin parcourt les hôpitaux et peut, dans chaque établissement, consulter le dossier et accéder aux informations de la personne à soi- gner. Cela paraît simple mais beau- coup de régions ne sont pas à ce sta- de. Arrivé deDijon où il gérait le déploie- ment des applications informatiques au sein duG.I.P.-Cepage, un éditeur public de solutions informatiques à destination des établissements publics de santé, Olivier Leuci loue le travail réalisé en Franche-Com- té ces dernières années.À lui désor- mais de diriger les 22 salariés qui sont, soit des chefs de projets infor- maticiens ou encore un médecin hébergeur chargé de l’identité vigi- lance. La e-santé fait encore peur, notam-

ment à des praticiens qui redoutent le partage de certains diagnostics. Les patients, eux, craignent que l’on épie leur santé. Malgré tout, la Franche-Comté demeure pionniè- re. Si bien que les voisins prennent note. “Il nous arrive souvent de répondre à des questions par télé- phone pour des collègues d’autres régions” rapporte Bruno Guillemin, chef des projets fonctionnels au sein de l’entité. “Il faut toujours avoir cet- te idée que nous sommes là pour flui- difier le parcours du patient” dit le directeur. Force est de constater que deux mondes s’opposent : d’un côté l’hôpital, de l’autre le généraliste. Entre les deux, très peu de liens, pour ne pas dire aucun. L’objectif, à terme est de posséder un territoire de soins numériques. Le G.C.S. sait le faire. Il consisterait à indiquer via un mail une notification à son médecin traitant sur l’état de san- té du patient sortant de l’hôpital. En 2014, Emosist-F.C. poursuivra et développera de nouvelles actions. Chaque jour, 24 heures sur 24, ses

informaticiens sont réquisitionnés pour éviter une panne réseau. Si l’informatique est un gain de temps, parfois d’argent, elle reste dépen- dante des bugs .Avec 4 000 lits gérés et des millions de données héber- gées dans deux datacenters (àBesan- çon), Emosist n’a pas le droit à l’erreur. Autre événement pour le groupe- ment : la coopération avec la Bour- gogne ou l’Alsace pour favoriser le parcours du patient entre les régions. Les professionnels bisontins vont répondre à une expérimentation sur un axe de travail transalpin.L’objectif affiché étant de créer une base de données européenne. Exemple : un touriste allemand ou suisse fait une chute dans un lieu touristique du Haut-Doubs, les médecins pourront avoir accès à son dossier et ainsi connaître ses antécédents. Encore une fois, ce n’est que de l’expérimentation. Mais avec ces connaissances et son expérience, Emosist a des atouts à faire valoir. Comme quoi la Franche-Comté a des longueurs d’avance.

Arrivé en octobre, Olivier Leuci dirige Emosist, un groupement de coopéra- tion sanitaire visant à développer la e-santé en Franche- Comté.

çon, soit 30 % de moins qu’auparavant, occa- sionnant de fait une éco- nomie pour l’assurance santé. Un besoin de com- menter une I.R.M. prise à l’hôpital deMontbéliard par un autre spécialiste du C.H.R.U., c’est aussi possible. C’est ici, et seu- lement ici, qu’un patient atteint d’un cancer sera traité de la même façon qu’il habite à Roche-lez-

4 000 lits gérés par Emosist.

DU 8 JANVIER AU 11 FÉVRIER 2014

*sur articles signalés en magasin

03 81 88 37 87 www.solea.fr BESANÇON Centre Commercial Valentin - (à coté de RocheBobois)

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