La Presse Bisontine 151 - Février 2014
DOSSIER I
Le Restaurant Fratelli se mobilise pour l’autisme C’est dans le cadre convivial du res- taurant «Fratelli » situé rue Bersot à Besançon, adresse bien connue des Bisontins, qu’Eugène et Eve et leur équipe ont organisé une soirée de VRXWLHQ DX SURÀW GH O·DVVRFLDWLRQ «Nos enfants d’ailleurs ».
19 La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014
MUNICIPALES 2014 : LES MAIRES DU GRAND BESANÇON SE POSITIONNENT
Eugène Paciullo a ouvert son restaurant en décembre 2010.
Cette association de parents d’enfants autistes milite pour la prise en charge de méthodes édu- catives adaptées à leurs enfants avec la méthode ABA et organise des formations à destination des parents et professionnelles sur la problématique des apprentissages scolaires. Les très nombreuses personnes présentes ont eu également le plaisir d’écouter le groupe «The Last Boys Band» qui se produisait bénévolement ce soir-là.
À deux mois des élections municipales des 23 et 30 mars, le paysage politique local commence à s’éclaircir. Dans les communes du Grand Besançon, les équipes sortantes ont commencé à afficher leur choix. Dans les communes de plus de 1 000 habitants, de nombreux maires ont décidé de briguer un nouveau mandat mais quelques-uns choisissent de jeter l’éponge. Un élément de taille viendra bouleverser l’organisation du scrutin dans des dizaines de communes situées dans la strate démographique entre 1 000 et 3 500 habitants : l’instauration d’un scrutin de liste et de la parité absolue entre hommes et femmes. Le panachage est termi- né pour ces communes de taille moyenne. La Presse Bisontine a fait un tour d’horizon des principales bourgades du Grand Besan- çon. Alors, repart, repart pas ?…
RÉFORME
Pour les communes de moins de 3 500 habitants Le panachage, c’est fini !
Désormais, le mode de scrutin qui permettait aux électeurs de panacher les listes aux élections municipales ne s’appliquera que dans les communes de moins de 1 000 habitants. Dans les mairies du Grand Besançon qui changent de mode de scrutin, on redoute des couacs.
Les électeurs éliront en même temps les conseillers communau- taires qui seront nommés en tant que tels sur la liste.
A doptée en avril dernier, la réforme du scrutin entrera en vigueur dès les élections municipales de mars (N.D.L.R. : loi relative à l’élection des conseillers départementaux des conseillersmunicipaux et des conseillers intercommunaux). En fonction des communes, les électeurs vont devoir modifier leurs habitudes de vote. Jus- qu’à présent, dans les villages de moins de 3 500 habitants, le système per- mettait le panachage. Le votant était donc autorisé à mélanger dans son suf- frage les noms de deux listes, d’en ajou- ter et d’en rayer. La réforme ne conserve ce mode de scrutin que dans les communes de moins de 1 000 habitants. Les habi- tudes de vote seront chamboulées dans les communes qui comptent entre 1 000 et 3 500 habitants et qui doivent adop- ter le scrutin de liste en vigueur depuis longtemps chez leurs grandes sœurs. Ce changement risque de perturber des électeurs familiarisés à une métho- de qui leur conférait le pouvoir jubila- toire de punir une tête jugée indési- rable ou d’en flatter une autre. “Pour certains, le panachage servait de défou- loir, à tel point que cela en était même méchant. On entendait parfois le coup
de crayon dans l’isoloir. Avec la réfor- me, ce sera en quelque sorte plus humain” présume un maire du secteur. Petit rappel aux électeurs des com- munes concernées par la réforme, qui avaient la “gâchette” facile. Dans le scrutin de liste, chaque candidat pré- sente sa liste, respectueuse par ailleurs de la parité, et on vote la liste com- plète. Si le bulletin est raturé, il sera déclaré nul. Robert Stepourjine, le mai- re de Pirey redoute l’accumulation de couacs dans son village où jusqu’à pré- sent les électeurs panachaient aux municipales. “Avec la réforme, le pro- chain vote risque de tourner à la catas-
Réforme Pirey, Miserey-Salines, Saône et les autres T outes les communes qui ont entre 1 000 et 3 500 habitants vont devoir adopter le scrutin de liste à la repré- sentation proportionnelle. Elles sont nom- breuses dans ce cas dans le Grand Besançon. LʼI.N.S.E.E. annonce que désormais le scrutin de liste sʼapplique dans un peu plus de 200 communes en Franche-Comté qui abritent “au total près des deux tiers de la population régionale.” Le panachage reste donc majoritaire sur la région, puisque 1 582 communes de moins de 1 000 habitants conservent ce mode de scrutin, soit près de “neuf communes sur dix regroupant au total 36 % de la population.”
d’informer les électeurs” qui n’auront plus besoin de se munir d’un crayon pour entrer dans l’isoloir. Le scrutin de liste ne pose pas seule- ment des problèmes aux électeurs. Elle en poserait aussi à des candidats et des candidates qui peinent à boucler une liste. Ils buttent sur la parité qui s’impose. Malgré la démarche active dans le Doubs de la députée Barbara Romagnan (P.S.), qui a animé des débats pour pousser les femmes à s’engager en politique, et même si la loi force la culture et les mentalités à évoluer, la partie n’est pas gagnée. “La plus gran- de difficulté est de parvenir à trouver des femmes prêtes à s’engager. Cette réforme part d’un bon sentiment, sur le fond elle est très bien, mais elle est complexe à appliquer” remarque un autre maire. Que se passera-t-il si dans certaines communes qui changent de mode de scrutin il n’y a pas de liste ?
C’est le genre de questions posées par des élus auxquelles les services de l’État répondent régulièrement. “Beau- coup de maires nous appellent. On fait remonter leurs questions au ministè- re. Les plus fréquentes concernent la parité et la peur de ne pas avoir de can- didats” disent les services préfecto- raux. Pour l’instant, la loi s’appliquera. Mais selon nos informations, il n’est pas impossible que des aménagements soient décidés en dernier recours pour que les élections municipales se dérou- lent dans les meilleures conditions. Certains regrettent déjà le panacha- ge. “Il pouvait avoir du bon : la der- nière fois à Pirey, on a dénombré 250 noms cités au moins une fois” se sou- vient Robert Stepourjine d’une voix un brin nostalgique. C’était une for- me d’expression de la démocratie aux élections municipales. Décidément, tout fout l’camp…
trophe. Je m’aperçois que peu de gens ont compris que le panachage était désormais interdit dans une commune comme Pirey” s’inquiète-t-il. Pour éviter les dérapages, Mar- cel Felt, le maire de Mise- rey-Salines a prévu “d’informer les électeurs sur le mode d’emplois des élections à venir.” Une méthode partagée par Alain Viennet, le maire de Saône qui considère que “c’est à nous, élus,
“Le vote risque de tourner à la catas- trophe.”
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