La Presse Bisontine 151 - Février 2014
BESANÇON 12
La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014
PATRIMOINE
L’origine toujours inconnue
Le 11 décembre dernier, l’emblématique Tour de la Pelote a été ravagé par un violent incendie, obligeant le restaurant de la Tour à fermer ses portes. L’ampleur des dégâts promet une reconstruction lente et procédurière qui remet gravement en question l’avenir du restaurant. Quel avenir pour la Tour de la Pelote ?
C’ est à 3 heures du matin, le 11 décembre dernier, qu’un incendie s’est déclenché au deuxième étage de la Tour de la Pelote, situé au 41, quai de Strasbourg à Besançon. Les flammes ont rapidement ravagé le bâtiment, classé Monument Historique depuis 1942. La toiture s’est effondrée en seulement 15 minutes et plus d’une vingtai- ne de pompiers ont dû lutter toute la nuit pour arriver à bout de l’incendie. La tour n’est pas menacée d’effondrement mais le restaurant de la Tour de la Pelote, qui a été aménagé depuis le début des années 1980, a dû fermer ses portes : “L’origine de l’incendie reste inconnue” , décla- re Philippe Matarese, proprié- taire et gérant du restaurant. “Une réunion avec les experts aura lieu autour du 13 janvier pour comprendre ce qui s’est passé” précise-t-il. En l’état, la salle à l’étage et la toiture sont complètement à reconstruire. La cuisine et la salle du rez-de- chaussée n’ont quant à elles pas subi de gros dommages mais l’électricité est évidemment à refaire dans tout le bâtiment. C’est la Direction Régionale des Affaires Culturelles (D.R.A.C.) qui dirigera les travaux de reconstruction de la Tour. Pour le moment, la D.R.A.C. est à l’étude de la situation et recen- se les pierres utilisables pour reconstruire le bâtiment à l’identique. Les travaux seront pris en charge à égalité entre l’assurance du propriétaire du restaurant, la ville et l’État. Ils
seront confiés à une entreprise agrémentée et dureront proba- blement entre deux et trois ans. Les croûtes aux morilles à la crè- me ou la fricassée de chapon à l’arboisienne pro- posées au menu de ce restaurant traditionnel ne seront plus d’actualité. “Les employés sont encore payés pour le moment mais on envisage une procédure de licenciement car
Après l’incendie, la tour a rapidement été sécurisée.
VIDÉO
Du Made in Besançon Une websérie bisontine
Les dégâts ont suscité
une vive émotion.
tisse sa toile
L es séries du genre “Plus belle la Vie” ou “Joséphine Ange gar- dien”, très peu pour eux. Et même si ces épisodes carton- nent auprès d’une partie des Fran- çais, Charline, Jean-Marc et Yvan ne s’y reconnaissent pas du tout. Plutôt que critiquer, ils ont créé leur propre série nommée “Dual”, du Made in Besançon diffusé sur Internet. Cela s’appelle un websérie. Ces Bisontins qui utilisent les lieux de leur ville pour tourner s’amusent, délirent, mais le résultat est de qua- lité. Déjà trois épisodes ont été réali- sés et mis en ligne. Le prochain, déjà tourné, sera diffusé début janvier. Les internautes semblent accrocher : déjà 2 200 personnes ont visionné chaque épisode mettant en scène, de façon très professionnelle, la vie d’Alex. “Alex, c’est un jeune homme sans histoire dont la vie se trouvera bouleversée lors- qu’il croisera la route d’un généticien au service d’une corporation multi- nationale. Il va trouver une clé U.S.B. dans la rue. Il va la regarder. À par- des trois épisodes. Le quatrième arrive. Des Bisontins ont créé une série diffusée sur Internet intitulée “Dual”. C’est l’histoire d’un garçon sans histoire dont la vie bascule. Déjà 2 200 vues pour chacun
il y a plusieurs années de tra- vaux” , confie malheureusement le propriétaire.À une année seu- lement de la retraite, celui-ci est dans l’expectative et l’avenir du restaurant est, quant à lui, remis en question. Au lendemain de l’incendie, les dégâts avaient suscité une vive émotion chez les Bisontins, atta- chés à cet édifice, l’un des plus anciens de Besançon. En effet, laTour de la Pelote fut construi- te en 1546 sous le Gouverne- ment Communal. Elle est donc bien antérieure aux fortifica- tions de Vauban. Elle fut érigée sur ordre de Charles-Quint, qui souhaitait ainsi faire de Besan- çon un des boucliers de son vas- te empire. Et son nom serait originaire du nom de l’ancien propriétaire du terrain, le Sei- gneur de Chenecey, qui s’appelait Pierre Pillot.
Jean-Marc Bouquerod et Charline Bataillard présentent “Dual”, une websérie.
En décembre dernier, l’équipe a été sélectionnée avec neuf autres web- créations au Festival Francophone de la web-série qui s’est déroulé à Tou- louse. S’ils n’ont récolté aucun prix, ils reviennent avec de l’expérience et des échanges.Vivre de ce modèle ? Les Bisontins ne l’ont pas envisagé même s’ils rappellent que la série “Noob” (qui cartonne sur le Net) a récolté 682 000 euros suite à un appel de fonds auprès de ses fans, permettant au pas- sage à cette websérie (française) de battre le record européen des projets audiovisuels les mieux financés au monde dans le secteur de la finance participative. Souhaitons aux Bison- tins la même renommée. Pour le cin- quième épisode, Olaf Studio fera appel à une vingtaine de figurants… rétri- bués par un casse-croûte une fois la séquence tournée. E.Ch.
qu’après 20 secondes, la personne ne zappe pas. On a même inventé une machine pour réaliser des travellings de qualité. Nous avons été surpris du nombre de vues sur la plate-forme de Besançon.tv. On s’attendait plutôt à 700 que 2 200” explique Jean-Marc Bouquerod, aidé par Yvan Prolac et Charline Bataillard dans la confec- tion de Dual. Yvan joue le rôle d’Alex. Il est aussi le co-scénariste. Charline est l’actrice principale, également co- scénariste. S’ils produisent cela de façon béné- vole, les cinéastes amateurs sont équi- pés avec du matériel de profession- nel. Mais Jean-Marc Bouquerod n’a pas oublié d’où lui vient cette passion pour la vidéo : “Petit, je prenais le camé- scope de papa-maman” dit ce chef d’entreprise qui passe ses heures per- dues à monter les images. Une persévérance qui semble payer.
tir de ce moment, sa vie va être bouleversée” explique Jean-Marc Bou- querod, le créateur de cet- te websérie. Cette enquête, sous for- me d’énigme a pour cadre Besançon. On reconnaît par exemple le square Castan et chaque détail est soigneusement cou- pé. Les épisodes durent entre 5 et 7 minutes. “On évite les faux raccords, on respecte les règles pour
Éviter les faux raccords.
La Tour avait été édifiée en 1546, bien avant les fortifications Vauban (photo J.C. Sexe - Ville de Besançon).
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