La Presse Bisontine 148 - Novembre 2013

LE GRAND BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 148 - Novembre 2013

AVANNE-AVENEY A cinq mois des municipales Jean-Pierre Taillard

face à son bilan

Depuis qu’il est maire, Jean-Pierre Taillard a modernisé sa commune quitte parfois à froisser les susceptibilités. S’il reste vague sur sa prochaine candidature, il dit laisser une commune “saine financièrement”, qui a su se débarrasser du joug du “grand frère bisontin”. Entretien.

I l est arrivé pressé. Quelques minutes avant l’entretien, Jean- Pierre Taillard a dû gérer avec les gendarmes un accident de la route, une voiture sur le toit dont les occupants ont mis le feu avant de s’enfuir, sans doute pour brouiller les pistes. La vie de mai- re n’est pas de tout repos. Pourtant, Jean-Pierre Taillard ne semble pas fatigué. Il poursuit “la modernisa- tion d’Avanne-Aveney”même si les tracas, notamment administratifs (lire notre édition de septembre), plombent son bilan. La Presse Bisontine : À cinq mois des pro- chaines élections municipales, serez-vous candidat à un quatrième mandat de mai- re. ? Jean-Pierre Taillard : Je n’y répondrais pas pour le moment car pour être candidat, il faut une équipe et un pilote. Lorsque l’on est candidat, c’est la candidature d’une équipe, pas d’un homme, car sinon cela aurait peu d’intérêt. L.P.B. : Néanmoins, personne n’est dupe, vous commencez déjà à préparer les pro- chaines élections… J.-P.T. : Lorsque l’on est en fonction, on peut avoir deux objectifs : soit on prépare sa succession en lais- sant une équipe qui du talent prendre le relais, soit on a l’envie de piloter une “nouvelle” équipe. L.P.B. : Vous évoquez le terme de “nou- velle équipe”. Cela veut-il dire que cer-

capacité, une micro-crèche, fait la base nautique et le circuit éco- pagayeur. On a démoli et recons- truit tous les bâtiments du plateau sportif, on a créé un terrain stabi- lisé, l’éclairage des terrains, amé- nagé le terrain de hand et de bas- ket. On a fait des expositions sous la mairie, refait les extérieurs de l’église classée. Nous avons refait la toiture et l’extérieur de la salle polyvalente d’Aveney. En voirie et réseaux, nous avons réhabilité toutes les rues, les lam- padaires. 250 ont été changés et sont passés en basse consomma- tion. Nous avons refait la sécuri- sation en eau potable et installé des compteurs avec télé-relevage permettant d’alerter les consom- mateurs en cas de fuites, nous avons construit un schéma directeur d’assainissement à l’image de Besan- çon… mais en plus puissant. Des chemins piétons éclairés ont été réalisés et nous préparons l’enfouissement des lignes à hau- te tension. L.P.B. : Ces investissements, nombreux pour une commune de 2 500 habitants, ont-ils fait exploser les impôts ? J.-P.T. : Non, nos impôts n’ont pas augmenté en 2005. La dette com- munale a été divisée par 4 pour arriver à 180 euros par habitant. Il n’y a pas d’emprunt, la commu- ne est saine financièrement. Nous avons financé de l’investissement mais aussi des dépenses en fonc-

tains membres de ce conseil ne seront plus partants. Sur les 19 conseillers que compte la commune, quatre ont démis- sionné depuis 2008. Pourquoi ? J.-P.T. : Il y a de l’usure et la char- ge de conseiller est lourde. L’usure, c’est aussi prendre des décisions. Ces décisions, il faut les assumer derrière surtout lorsque vous êtes interpellé dans la rue. Pour les bâti- ments du foot par exemple, que nous avons rénovés, certains disent que c’est trop beau. Nous avons dû respecter les normes. C’est lourd d’entendre les bêtises de gens qui n’ont jamais rien fait dans leur vie. La démission d’une conseillère m’a marquée. Elle représentait la socié- té mais sous la pression des “on- dit”, elle a tenu à démissionner. Une autre a démissionné lorsque

les délais. Le recours administra- tif contre la création de la zone com- merciale a été un crève-cœur. Ce n’est pas la première fois que nous sommes contrariés par le grand frè- re (N.D.L.R. : Besançon). Il y avait eu le crématorium un peu avant, où nous avons dû ferrailler pour l’obtenir. Il n’y a pas de rancune mais ça a été dur, surtout pour ma jeune équipe. C’est ce qui a conduit à des démissions mais cela a été aussi notre baptême du feu. Pour le recours administratif sur les tra- vaux le long du Doubs, nous allons revoir notre projet.Nous l’annonçons le 18, au conseil municipal. L.P.B. : Quels seront les prochains défis que le village aura à relever ? J.-P.T. : L’évolution fait que cette commune aura besoin d’un res- ponsable administratif et technique. Il faudra aussi créer une salle poly- valente. Nous avons déjà fait les études de sol. Ce sera à la prochaine équipe de la faire sortir. Avanne- Aveney a compris qu’elle était maî- tresse de son destin et qu’elle ne doit pas compter sur Besançon. Propos recueillis par E.Ch.

tionnement. Pour les anciens, nous avons mis en place un système de taxi qui va chercher tous les jeu- dis les personnes seules, à la char- ge de la commune, pour les sortir de l’isolement. Les vacances des jeunes sont prises en charge, nous avons embauché un éducateur, mis en place un centre de loisirs. Pour les demandeurs d’emploi, on leur offre 3 mois de bus. Aux associa- tions, nous leur payons les frais d’éducateurs même si cela fait grin- cer des dents les maires voisins. Nous avons dû trouver une solu- tion face au manque de bénévolats et nous payons leur fonctionne- ment. Pour le périscolaire (230 enfants), nous avons embauché des animateurs de Profession Sport 25 et avons mis en place la tarifica- tion par rapport aux ressources financières des familles. L.P.B. : Pour autant, vous avez des détrac- teurs. La création de la zone commercia- le a créé la polémique et vous avez eu un recours au tribunal concernant le projet de parkings le long du Doubs. Êtes-vous un maire trop pressé ? J.-P.T. : Non, j’ai toujours respecté

Jean-Pierre Taillard domine Avanne- Aveney et le plateau sportif qui vient d’être livré.

l’on a évoqué la zone commerciale (lire par ailleurs). Enfin, un autre est parti par- ce qu’il voulait prendre ma place. L.P.B. : Votre bilan, par- lons-en. Quels sont les projets que vous avez réussi à mener à bien et dont vous êtes fier ? J.-P.T. : Il y a d’abord les bâtiments pour lesquels nous avons fortement investi. On a construit la nou- velle école qui a per- mis de doubler la

“C’est lourd d’entendre les bêtises de gens qui n’ont jamais rien fait.”

TRANSPORTS

Le point sur la nouvelle offre T.E.R. La F.N.A.U.T. dénonce une dégradation de l’offre T.E.R. L’association des usagers du train évoque la nouvelle convention 2013-2017

L a Région met environ 20 % de son budget dans l’offre T.E.R. Un chiffre dans la moyenne nationale.Malgré tout, la fédération des usagers des transports de Franche-Comté a tenu à dénoncer “la recherche d’économies de la part de la Région qui a conduit à une dégra- dation importante de l’offre T.E.R. avec des allégements de circulation (durant l’été), les week-ends, mais surtout des suppressions définitives de cer- taines liaisons” dit son prési- dent Jean-Claude Vuillemin. La fédération se dit consciente “des difficultés autant techniques que financières pour la Région” mais fustige “le manque de com- munication” expliquant son absence à la cérémonie de signa- ture de cette convention. Une première dans l’histoire de la réorganisation des T.E.R. Les usagers du rail “ne seraient pas au courant des prochaines muta- tions concoctées” explique la F.N.A.U.T. qui donne comme exemple la diminution notable des heures d’ouverture des gui-

chets des principales gares, notamment bisontines. Pour les Bisontins, un train sera supprimé : c’est celui de la liai- sonValdahon (8 h 16) et Besan- çon-Viotte (8 h 59). La F.N.A.U.T. qui espérait obtenir le maintien pour cette “desserte péri-urbai- ne” n’a pas obtenu gain de cau- se. Ces dégradations de l’offre fer- roviaire ne doivent pas occulter “les évolutions positives comme les nouvelles relations trans-

Les suppressions Ligne Besançon-Dole-Dijon : - Suppression T.E.R. les dimanches jusquʼà décembre au départ de Besançon 6 h 07 pour une arrivée à Dijon à 7 h 07. “Cette sup- pression entraîne un creux de desserte peu important (28 minutes), le T.E.R. précédent étant à 5 h 56 et le suivant à 6 h 24.” - Suppression également du train de Besançon 7 h 12 pour une arrivée à 8 h 18 à Dijon. Ligne Besançon-Belfort : - Suppression T.E.R. les samedis et dimanche jusquʼà décembre. Train supprimé à 5 h 29 de Besançon pour une arrivée à 6 h 53 et suppression de celui de Besançon 6 h 32 et 7 h 04. “Cette décision est contestable pour les gares de Laissey et Roche-lez- Beaupré qui nʼont pas de report possible avant la période du midi ou doivent partir 1 heure plus tôt” dit la F.N.A.U.T. Ligne Belfort-Besançon-Lons-le-Saunier : - Suppression du train les samedis, dimanches des trains de 6h 01, 7 h 51 et 17 h 15 au départ de la gare de Besançon. - Suppressions du Lons-Besançon arrivant à 7 h 42 à Besançon le dimanche, 7 h 51 le samedi, celui de 9 h 09 est supprimé les samedis et dimanche et fêtes et le 19 h 56 le samedi. “Avec cet- te décision, il nʼy a aucune possibilité dʼarriver à Besançon depuis Lons-le-Saunier le dimanche avant 10 h 11.”

et regrette “une dégradation de l’offre.” Un exemple : la suppression de la liaison Valdahon-Besançon le matin.

frontalières depuis Pontarlier, ou plus récemment, l’annonce du réta- blissement au 1er septembre 2014 de l’arrêt du T.G.V. Lyria en gare de Mouchard, véri- table nœud de communication” concède la fédéra- tion. Les prochains comités de ligne s’annoncent néan- moins tendus.

Dégrada- tions de l’offre ferroviaire.

Les membres de la F.N.A.U.T. évoquent la nouvelle offre des trains régionaux.

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