La Presse Bisontine 148 - Novembre 2013
LE GRAND BESANÇON
La Presse Bisontine n° 148 - Novembre 2013
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LA VÈZE
Trois mises en examen “Il y aura des enseignements à tirer d’un procès public”
Cela fait 7 ans, le 19 octobre, que s’est produit le crash de La Vèze. Bruno Ramus, le père de Benjamin Ramus, une des quatre victimes de l’accident, se bat depuis pour obtenir un procès qu’il espère.
L a Presse Bisontine :L’instruction est terminée. Trois personnes sont mises en examen dans le crash de La Vèze, dont le diri- geant de la compagnie aérienne Flo- wair Aviation, l’instructeur examinateur en vol et un agent de la D.G.A.C. (direc- tion générale de l’aviation civile). Ces personnes auraient contribué, par “imprudence”,“inattention”, ou “négli- gence”, “à ce qu’un pilote n’ayant pas les titres requis”, et présentant “des lacunes techniques transporte des pas- sagers.” La prochaine étape est-elle le procès ? Bruno Ramus : Lorsqu’on dit que l’instruction est terminée, cela signifie que le juge a achevé son travail. Mais la décision finale n’est pas enco- re notifiée. Il y a trois hypothèses : le non-lieu, le renvoi en correc- tionnel, ou, peu probable, le pro- longement de l’instruction. Nous devrions être fixés d’ici la fin de
l’année.
nés actuellement, ils sont plus abou- tis qu’à l’époque de l’accident. En revanche, il reste des éléments de poids à améliorer. Pour ce type de transport,il faut des équipages, compo- sés d’un pilote et d’un co-pilote habi- lités à effectuer ce genre de mission. Cela prendra du temps pour voir
L.P.B. : Espérez-vous un procès ? B.R. : Comment et pourquoi ce pilote a-t-il pu se retrouver aux commandes de cet appareil ? Oui, j’espère ce procès, pour la simple et bonne raison que c’est la seule manière de faire toute la lumière sur cette affaire, et pour nous de faire la catharsis. Nous avons cette volonté farouche que plus jamais ce genre d’accident ne se produise. Il y aura forcément des enseigne- ments à tirer d’un procès public. Je note, que depuis le crash de La Vèze, il y a eu d’autres acci- dents, dont une mission sanitai- re à Saint-Martin (outre-mer) en 2012, et un autre plus récemment à Bron. Ce dernier cas est un copier-coller du crash de LaVèze, à la différence qu’il s’agissait d’un vol privé. Je ne sais pas si ce pro- cès aura lieu en 2014. En tout cas, on peut y mettre l’espoir. L.P.B. : Néanmoins, le transport aérien spécialisé dans les missions sanitaires a-t-il tiré des enseignements de l’accident ? B.R. : Des dispositions concrètes ont été prises par 19 C.H.U. dont celui de Besançon. Ils ont tra- vaillé à une mutualisation des transports et de la logistique du prélèvement d’organe qui a abou- ti à un contrat unique avec un seul prestataire. Ainsi, ils ont rendu le transport sanitaire aérien plus professionnel. En amont de cette démarche, il y a eu l’aboutissement d’un cahier des charges précis sur les aspects de la sécurité. Tel qu’ils sont décli-
“Le système est permissif.”
Bruno Ramus (à droite), représente l’association des victimes et entourage du crash de Besançon.
aboutir un texte sur ce point qui doit être validé par les autorités européennes. L.P.B. : Il y a eu des failles dans l’organisation de cette mission. Le cra- sh de La Vèze aurait-il pu être évité ? B.R. : Le jour de l’accident, il exis- tait un moyen de stopper le pilo- te. Quelques heures avant le décol- lage, il a procédé à la prolongation de sa licence. À ce moment-là, le bureau de contrôle aurait dû s’apercevoir que ce pilote n’avait pas les titres requis pour le trans- port public. Il y a eu vraisem- blablement une défaillance. Je conclus que le système est per- missif. L’accident de La Vèze est révélateur de beaucoup de choses. Il faut savoir, par exemple, qu’un pilote n’est pas contraint de four- nir les documents originaux qui attestent de ses qualifications à la compagnie qui l’emploie, et la compagnie n’est pas tenue de lui réclamer. En revanche, rien n’empêche l’employeur de véri- fier. Propos recueillis par T.C.
SAINT-VIT
Inauguration le 26 octobre La S.T.S.V. a visé juste Alors que ses activités n’ont même pas encore démarré, la Société de tir saint-vitois compte déjà plus de 150 futurs membres. Un beau pied de nez à Besançon pour une ville d’à peine 5 000 habitants. L es chiffres forcent l’admiration : plus de 4 000 heures de travail béné- vole en deux mois, 17 mètres
fait le reste. Le nouveau club est situé au der- nier niveau du bâtiment communal duMoulin du Pré, au bord du Doubs, là où élu ont domicile d’autres clubs saint-vitois comme le kayak, l’aviron ou la boxe. La mise à disposition gra- cieuse des locaux, l’aide de la mai- rie et de nombreux sponsors ont per- mis de rassembler les 120 000 euros nécessaires à la transformation des lieux. Après des semaines de tra- vaux, le résultat est à la hauteur. Digne (et même mieux serait-on ten-
le tir sportif à un public le plus lar- ge possible.Nous organiserons notam- ment des soirées-découverte. L’idée est bien de faire disparaître défini- tivement cette image selon laquelle un détenteur d’arme serait un voyou. Nous sommes des sportifs avant tout” insiste M. Oliel. Ici, tout est axé autour des notions de sécurité : portes blindées, accès contrôlé, comité de discipline et interdiction de l’alcool… Rigueur et discipline sont les maîtres- mots. Le club-house a beau avoir des allures de saloon , ici, il n’y aura pas de place pour les cow-boys . Parallèlement à l’ouverture pro- chaine de sa salle au Moulin du Pré, la S.T.S.V. finalise également un second projet, pour le printemps pro- chain : la création d’un pas de tir à 100 m, qui sera homologué pour les compétitions internationales, en plein air. Le site est déjà trouvé, au Nord de Saint-Vit dans la forêt en direction de Ferrières-les-Bois. J.-F.H.
cubes de planches et de poutres débi- tées et installées, 1 100 m de câbles électriques déroulés et plus de 12 000 vis utilisées. Le résultat vaut le coup d’œil. Bienvenue à la S.T.S.V., la tou- te nouvelle Société de tir saint-vitois. La nouvelle association compte déjà, avant même que ses activités démar- rent, 50 adhérents, et “110 autres demandes sont en attente de vali- dation” indique Alain Oliel, le pré- sident de cette toute nouvelle asso- ciation sportive. À l’origine de ce club, il y a Dimitry Ohlmann, un passionné de tir. Com- me d’autres sportifs saint-vitois, il prenait toutes les semaines son arme de poing pour se rendre à la socié- té de tir bisontine qui s’entraîne à l’ancienne poudrière, à Tarragnoz. Les trajets, les difficultés de circu- ler dans Besançon et l’envie de créer son propre club à Saint-Vit…Dimi- try Ohlmann a fini par convaincre Alain Ohlmann de l’intérêt de créer un club à Saint-Vit. Bien lui en a pris : les tireurs sportifs du secteur se sont associés à cette initiative, et l’esprit de groupe des bénévoles a
té de dire…) de l’équipement d’une capi- tale régionale. Les 8 postes de tir, les bureaux, le club-house, tout sera prêt pour l’inauguration du 26 octobre. La Fédéra- tion française de tir est déjà passée pour homo- loguer la salle, et les premiers licenciés pour- ront venir pratiquer leur sport dès le début du mois de novembre. Car il s’agit bien d’un sport, olympique qui plus est. “Notre objec- tif est de faire connaître
Les tireurs ne sont pas des cow-boys.
Le président du club Alain Oliel, entouré de Dimitry Ohlmann et Mohamed Baladah.
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