La Presse Bisontine 148 - Novembre 2013

16 BESANÇON

La Presse Bisontine n° 148 - Novembre 2013

A u 18, quai Bugnet, en face de Chamars, l’Orangerie a coupé le jus. Les couloirs sont sombres, vides. Le hall d’accueil désert. Pas de va-et-vient des blouses blanches ni de mouvements dans les chambres. Seule demeure l’odeur aseptisée d’un établis- sement de santé.Depuis vendredi 20 septembre, 12 heures, la clinique rachetée par le groupe Capio en 2002 (celle qui détient Saint-Vincent) est fermée même si une partie du personnel de direction est encore là, en sous-sol. Depuis un mois donc, les 63 patients ont tous été transférés par ambulances un peu plus loin à Besançon : à la clinique Saint-Vincent aux Tilleroyes. Avec eux a suivi le personnel, dont une personne travaillait ici depuis 34 ans.Après la fermeture de l’hôpital Saint-Jacques, l’Orangerie suit la même destinée, occasion- nant une disparition de l’offre de soins en vil- le. La raison de cette fermeture des Soins de suite et de réadaptation (S.S.R.) n’est pas “que” purement économique : “Le S.S.R. qui était de la convalescence n’a plus du tout cette fonction qui devient technique. Dans les obligations de santé,nous devons avoir une proximité du patient L’établissement hospitalier du centre-ville a été vidé et ses malades transférés à la clinique Saint-Vincent. La fermeture du site clôt une époque : celle du médical en centre-ville. Que deviendra le bâtiment ? SANTÉ Tout est fini à la clinique de l’Orangerie

SANTÉ

Besançon pionnière Contraception définitive : l’innovation bisontine Sans anesthésie, en dix minutes, le

avec un plateau technique (radiologie, labora- toire, cardiologue) que nous n’avions pas ici, explique la directrice des cliniques CapioValé- rie Fakhoury. En regroupant le S.S.R. à la cli- nique Saint-Vincent,nous proposerons unmeilleur suivi du patient. Et il faut avouer que le bâti- ment ne répondait plus aux normes.Nous étions trop à l’étroit. Rien qu’un exemple : les poubelles étaient juste devant l’entrée, faute de place” ajou- te la directrice.Il n’empêche : Capio va réaliser des économies d’échelle en quittant ce lieu, qu’elle louait à une société civile immobilière, elle-même intégrée au groupe Capio.Que devien- dra ce site situé en face de Chamars… à proxi- mité de la boucle et du tram ? “Je ne peux enco- re répondre, répondValérie Fakhoury. La réponse est à la S.C.I. qui pourra soit le vendre, soit le louer. La clinique peut devenir une maison de santé où devenir un bâtiment performant. Je n’en sais rien pour l’instant.” Avec ce transfert, 83 lits supplémentaires arri- vent à Saint-Vincent portant à 250 la capaci- té d’accueil. “Aucun poste du personnel n’a été supprimé” annonceMarie-Hélène Bévalot, direc- trice adjointe en charge (jadis) de l’Orangerie. Une page “historique” se tourne, celle où nais- saient des enfants ici. Une autre s’ouvre, avec, paraît-il, une meilleure qualité de soins pour les patients qui restent en moyenne 30 jours ici pour se soigner. E.Ch. Valérie Fakhoury (à gauche) et Marie-Hélène Bévalot, directrice et directrice adjointe de la clinique Capio, ferment les portes de l’Orangerie.

S i la décision de ne plus avoir d’enfants ne se prend pas en quelques minutes,“l’opération” est plus rapide. Depuis un an, le C.H.R.U. de Besançon a innové en proposant la contraception définitive en ambulatoire. “Concrètement, la personne a rendez-vous à 13 h 30. Elle sait qu’elle sera prise à l’heure et pourra ressortir dans la foulée, dix minutes après. C’est moins stressant et ça ne désociabilise pas la patiente qui n’est plus obligée de prendre un arrêt de travail pour venir” témoigne le professeur Didier Riethmuller, le professeur Didier Riethmuller, chef du Pôle Mère-Femme du C.H.R.U. de Besançon. C.H.R.U. de Besançon pratique la contracep- tion définitive. C’est moins coûteux et moins “stressant” pour les patientes explique

L’hôpital de Besançon développe une autre forme de contraception définitive.

chef du Pôle Mère-Femme du C.H.R.U. de Besançon. L’autre technique imposant une hospi- talisation est la ligature des trompes. L’hôpital bisontin est le premier en France à propo- ser cette technique ambulatoi- re : “Cette méthode ne nécessite pas d’anesthésie,mais une simple analgésie. Elle est effectuée en ambulatoire, en une dizaine de minutes, réalisée sans anesthé- sie, sans incision” explique le professeur. Les implants souples sont introduits dans les trompes de Fallope par les voies natu- relles.

Au cours des trois mois qui sui- vent, une barrière naturelle se produit autour de ces implants et obstrue les trompes, ce qui rend le passage des spermato- zoïdes impossible et empêche la fécondation de l’ovule. Déjà une centaine de femmes ont eu recours à cette technique à Besançon. “Ce sont en général des femmes âgées de plus de 35 ans qui ont eu des enfants.” Pour l’hôpital, cette technique per- met de laisser un bloc opéra- toire libre. C’est aussi 4 à 5 fois moins cher qu’une hospitalisa- tion traditionnelle.

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