La Presse Bisontine 147 - Octobre 2013

La Presse Bisontine n° 147 - Octobre 2013

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RÉACTION

Il flingue à tout va Humbert décline violemment l’appel à l’unité C’est par Facebook que le sénateur Humbert

D imanche 15 septembre aux alen- tours de 19 heures : c’est par un long message posté sur le réseau Facebook que Jean-François Humbert, fidèle à sa méthode de “l’élu insaisissable” a choisi de répondre aux appels du pied de Jacques Grosperrin. Il n’y va pas par quatre chemins : “Jacques Grosperrin, magnanime, me propose par voie de presse (il a téléphoné à mes assis- tantes afin d’avoir mon numéro de télé- phone, mais celui-ci n’a toujours pas son- né !) de “le rejoindre”, mimant une fois de plus la pseudo “politique de la main tendue” d’Alain Joyandet. Le rejoindre, c’est-à-dire le suivre…parce qu’il est offi- ciellement investi par l’U.M.P. L’investiture est un vernis rationnel pour envisager une légitimité” tacle le sénateur. Il pour- suit sa salve : “Quels sont ses autres argu- ments ? Un programme basé sur le copia- ge de la méthode Copé, une fabrique “d’universités d’été” (copiage des appa- reils politiques nationaux) où sont invi- tés (gratuitement je l’espère) des experts de… “l’ utopia”. Tout ce déballage d’une pseudo-force pour faire oublier par exemple son sens politique lorsqu’il écrivait sur sa profession de foi pour les élections can- tonales : “Je serais fort étonné que la majorité de la population du canton de Besançon-Est, que j’ai la prétention de bien connaître, ait la réelle envie d’élire au Conseil général du Doubs un hom- me dont les convictions politiques le clas- sent à l’extrême gauche”… Éric Alauzet remportait ledit canton historiquement de droite ! Que dire des élections légis- latives dans une circonscription de droi- te. Mais c’est certainement et toujours la faute des “autres”. Jean-François Humbert n’épargne pas Jacques Grosperrin. Pour l’unité de la droite, on est encore loin du compte. apporte une cinglante fin de non-recevoir au vœu de rassemblement de Le parti centriste n’exclut pas de se rallier à la dyna- mique portée par Jacques Grosperrin… Tout comme elle n’écarte pas la possibi- lité de rejoindre l’équipe Fousseret. Balle au centre. M algré un communiqué de pres- se envoyé aux rédactions début septembre disant “prendre acte des propositions de Messieurs Gonon, Grosperrin ou Humbert appe- lant au rassemblement de la droite” , le MoDem n’en sait pas plus sur ses inten- tions. Pour le parti centriste qui avait réalisé 9,56 % des suffrages aux muni- cipales de 2008 avec Philippe Gonon comme tête de liste, le choix final dépen- CENTRE

ville veut une équipe au service de ses habitants plutôt que des “maîtres”. L’enjeu de la politique est l’attitude intérieure de l’homme. J’ai fait et je ferai. C’est pour cela que j’envisage pour Besançon une liste de compétences. Je souhaite le ras- semblement de personnes qui veulent tra- vailler assidûment pour notre ville…” Dans l’entourage de Jean-François Hum- bert, on balaie également d’un revers de la main ces tentatives de ralliement : “Jean-François Humbert est très serein. Il suit son chemin en constituant sa propre liste. Il n’est pas question de se rallier à Jacques Grosperrin ou Philippe Gonon. Quelles expertises ont ces personnes qui l’appellent ? Jean-François Humbert a une ligne. Il rappellera qui il est, et ce qu’il a fait pour la droite.” Ambiance…

non plus Philippe Gonon de l’U.D.I. : “Quant au candidat proclamé tête de lis- te de l’U.D.I., il est toujours persuadé que ses idées sont les bonnes qu’il soit MoDem ou U.D.I. et surtout battu par les battus. Il arrive toujours derrière les perdants. J’admire son aplomb à s’envisager com- me rassembleur d’une droite locale” flingue le sénateur qui semble jouer la politique de la terre brûlée. En conclusion, Jean-François Humbert réaffirme sa volonté de former une lis- te : “Ils sont “officiellement” investis. Ils veulent “récupérer”, “gouverner” Besan- çon mais Besançon mérite plus que des négociations, Besançon mérite plus que des palabres enchaîne-t-il. Besançon veut des gages d’hommes et de femmes de caractère mais aussi de modération. Notre

RÉACTION

Il doit 5 000 euros La pilule Humbert ne passe toujours pas

Jacques Grosperrin espère toujours un signe du sénateur en sa direction. Mais du côté des instances de l’U.M.P., on reste très sévère à l’encontre de Jean-François Humbert.

pagne que M. Vienet avait person- nellement “prêté” àM. Humbert pour fêter sa victoire ce même soir de sep- tembre 2008 à Micropolis… S’il ne juge pas crédible la candida- ture de M. Humbert, Michel Vienet se base sur le fait que “90 % des amis de Jean-François Humbert sont déjà à nos côtés.” Dans ce contexte, disons, tendu, on affiche pourtant officiel- lement du côté de l’U.M.P. une réel- le volonté de réunir dans une même dynamique les deux “amis” de la droi- te. Une gageure ? J.-F.H.

ni souhaitable tranche Michel Vie- net en sa qualité de secrétaire dépar- temental. Si pour l’U.M.P., “la main reste tendue et la porte ouverte” , on estime toujours que Jean-François Humbert “est un type qui ne tient pas ses engagements” poursuit Michel Vienet sévère.Alors que l’U.M.P. affir- me avoir “financé sa campagne aux dernières sénatoriales de sep- tembre 2008 et on attend toujours son chèque, qu’il nous rembourse les 5 000 euros que l’U.M.P. lui a avan- cés” balance M. Vienet. Sans même parler des 27 bouteilles de cham-

“N ous appelons au rassem- blement de toutes les forces vives de la droite républi- caine” martèleMichel Vienet, le secré- taire départemental de l’U.M.P. Il sait, comme le candidat Grosperrin, que sans cette belle unité (au moins de façade), la droite n’a strictement aucune chance de faire vaciller la citadelle socialiste de Besançon. Mais dans cette belle mécanique, un rouage s’est brutalement grippé le lundi 26 août quand le sénateur Jean- François Humbert a annoncé sa can- didature aux municipales. Le caillou

dans la chaussure de l’U.M.P. Si le candidat Grosperrin se dit “tou- jours prêt” à discuter avec le séna- teur Humbert, le parlementaire n’est

toujours pas le bien- venu auprès des ins- tances locales de l’U.M.P. avec qui il a complètement coupé les ponts. À l’U.M.P., la rancœur est tena- ce, et ce n’est rien de le dire. “La candida- ture Humbert n’est ni crédible, ni sérieuse,

Les 27 bouteilles de champagne.

Extrême droite Le Front National aura sa liste C ontrairement à 2008 où la composante frontiste était absen- te de la bataille des municipales, la droite républicaine aura à composer également avec un autre adversaire qui ne lui fera aucun cadeau : “Oui, il y aura une liste Front Natio- nal à Besançon” confirme Nicolas Bay, secrétaire général adjoint du parti de Marine Le Pen. Sophie Montel, leader du F.N. en région qui se présentera, elle, à Montbéliard, précise que le par- ti “hésite encore entre deux têtes de liste.” En 2001, le F.N. était déjà présent aux municipales à Besançon. À cette époque, c’était justement Sophie Montel qui était tête de liste. Elle avait réuni 7,25 % des suffrages au premier tour.

Peut-être une liste Le MoDem réserve sa réponse

dra de la capacité des principaux pro- tagonistes à proposer un projet “huma- niste, juste, raisonnable, sincère, concret.” Et pour l’instant, “les deux principaux concurrents, Jacques Grosperrin et Jean- Louis Fousseret sont encore bien loin de nos préoccupations. Il va notamment fal-

se. Comme à son habitude, le MoDem lais- se planer le doute. “Si on pense que nos idées sont compatibles avec un autre pro- jet et que la personne en tête de ce projet est susceptible de porter nos idées, alors on partira avec cette personne. Et on le fera sans état d’âme.” À savoir qui sera cette personne, tout est encore ouvert, et rien n’est encore acquis par le candi- dat Grosperrin. Le MoDem est tout aus- si capable de soutenir le socialiste Fran- çois Rebsamen à Dijon que l’U.M.P.Alain Juppé à Bordeaux. Certains membres du MoDem local ont déjà rencontré Jean-Louis Fousseret, d’autres ont fait de même avec Jacques Grosperin, d’autres encore sont sur le point de le faire avec Philippe Gonon, leur ancien camarade parti à l’U.D.I. Une seule chose est certaine pour le MoDem : “Nous ne nous positionnerons qu’au dernier moment.”

La montée en puissance du parti présidé par Mari- ne Le Pen depuis plusieurs années risque de pom- per un peu plus le réservoir des voix de la droite classique (et sans doute de la gauche). Reste à savoir à quel niveau. Si le F.N. parvient à se his- ser au second tour, les chances de Jacques Gros- perrin seraient alors largement compromises. Ce dernier se veut clair : “Il n’y aura aucun cordon sanitaire avec le F.N., aucune discussion.” La stratégie nationale du F.N. consiste pour les municipales 2014 à présenter des listes dans toutes les villes de plus de 100 000 habitants. Parmi les 39 villes qui sont dans ce cas de figure, elles ont déjà toutes leur tête de liste, à l’exception de 6 villes, dont Besançon. “Ce sera décidé d’ici le 1 er octobre. Il y aura peut-être des têtes nouvelles” indique le cadre du parti.

loir que Jacques Gros- perrin nous rassure sur le fait qu’il n’opposera pas les catégories les unes contre les autres durant sa campagne” confie Lau- rent Croizier, le délégué départemental du MoDem Doubs. Et “si on pense que personne n’est à même de défendre nos idées, on fera une liste” dit-il. Liste portée le cas échéant par la Julie Bave- rel, Odile Faivre-Petit- jean ou encoreMichel Jos-

“Peut-être des têtes nouvelles.”

Julie Baverel, Odile Faivre- Petitjean…

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