La Presse Bisontine 147 - Octobre 2013

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 147 - Octobre 2013

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ÉDUCATION Pour la continuité du service public Payés pour rester à la maison ? Comment le rectorat de Besançon gère-t-il les remplacements des profs en collège et en lycée ? Parmi les 10 000 professeurs titulaires dans l’académie, 596 sont remplaçants, prêts à pallier l’absence d’un collègue dans la région. L’efficacité du remplacement est de 98 %.

I l habite dans le Jura. Elle à Besan- çon. Ces deux professeurs sont titu- laires remplaçants comme 594 autres en Franche-Comté. Ils peu- vent, du jour au lendemain, rempla- cer un collègue malade ou absent. Dans le jargon de l’Éducation nationale, on les appelle des “T.Z.R.”, pour “titulaire en zone de remplacement”.À la rentrée de septembre, un de cesT.Z.R. est appe- lé pour remplacer un enseignant en his- toire-géographie du collège Félix-Gaf- fiot de Quingey, absent. Le rectorat choisit celui du Jura demeurant à 65 km de là plutôt que le Bisontin… à seule- ment 23 km, qui reste du coup à lamai- son en attendant un autre remplace- ment. “AucunT.Z.R. n’est payé à ne rien faire, coupe le syndicat S.N.E.S.-F.S.U. de Besançon. Lorsqu’ils ne sont pas devant une classe, lesT.Z.R. doivent des heures à leur établissement de ratta- chement où ils font des activités éduca- tives” précise Didier Guillaumot, syn- dicaliste.

Il arrive néanmoins que des profes- seurs restent plusieurs semaines, voi- re plusieurs mois, sans jamais voir d’élèves. Ils sont donc chez eux et à la fois dans leur établissement de ratta- chement. Un constat que l’académie explique facilement : “Pour faire face à un congé maternité ou à une mala- die, il faut une réactivité afin d’assurer

Au collège comme au lycée, le tableau reste peu souvent inoccupé grâce au vivier dont dispose le rectorat. Des matières, comme les maths, sont toutefois en tension.

la continuité du servi- ce public. Il faut un vivier. Si j’avais consom- mé tout mon personnel de remplacement à la rentrée, ce serait inquié- tant. Nous sommes obli- gés d’avoir une ressource supplémentaire” com- mente le responsable de la division acadé- mique du personnel enseignant situé à Besançon. Répartis en 6 zones géo- graphiques, ces rem-

“98 % des absences remplacées.”

plaçants ne sont tous pas logés à la même enseigne à l’image de cet hom- me qui enseigne dans trois établisse- ments : au collège de Salins-les-Bains, à Nozeroy (26 km) et à Saint-Laurent en Grandvaux (56 km). La répartition géographique dépend - aussi - de la matière qui est enseignée. Bref, la vie de T.Z.R. ne semble pas de tout repos. Et pourtant, le rectorat confirme qu’il “traite et gère au cas par cas. Si on tar- de parfois à trouver des solutions, on finit par les trouver. Nous essayons de

faute de vocations. D’ailleurs, les profs de physique se transforment en profs de maths. Un point qui inquiète le prin- cipal syndicat : “Il y a une pénurie de T.Z.R. dans certaines zones et pour cer- taines matières et départements qui est compensée par des vacataires (qui n’ont pas eu le concours)” rapporte le S.N.E.S.- F.S.U. C’est un coût supplémentaire, montant que l’académie n’a pu chiffrer. Mais enmatière d’éducation, rien n’est trop cher. E.Ch.

concilier les aspirations de chacun avec les besoins du service. 55 personnes aux ressources humaines de l’académie ont travaillé tout l’été pour trouver les meilleures solutions.” D’ailleurs, le rectorat possède de bons chiffres en terme de remplacement. En avril dernier, 98 % des absences étaient remplacées soit une amélioration de 1,76 point en un an. Un gage de réus- site pour les élèves. Des disciplines comme les mathématiques, l’anglais et les lettres sont néanmoins en tension,

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