La Presse Bisontine 143 - Mai 2013

La Presse Bisontine n° 143 - Mai 2013

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INTERVIEW

Le candidat désigné de la droite “La ville de Besançon est en train de mourir à petits feux”

L a Presse Bisontine : La citadelle socia- liste bisontine est-elle prenable ? Jacques Grosperrin : Bien sûr. On sent qu’il y a un vrai mécontentement natio- nal, voire un dégoût de la politique actuelle menée par les socialistes. Ces derniers se sont drapés dans la vertu moralisatrice pendant des années et on voit le résultat ! François Hollande a trompé les Français, a usurpé la pré- sidence de la République avec des pro- messes qu’il n’a pas tenues. Il ne faut surtout pas oublier que Jean-Louis Fousseret est un ami de François Hol- lande et qu’il a cautionné toute sa poli- tique, qu’il partage les mêmes valeurs que lui.Tout ce qui se passe sur le plan national l’éclabousse également. L.P.B. : C’est donc sur le rejet de la politique nationale menée par la gauche que vous misez pour conquérir la mairie de Besançon ! J.G. : Sur le plan local également il y a beaucoup d’incohérences qui provo- quent un vrai mécontentement des Bisontins. La droite a la chance histo- rique d’avoir un candidat désigné un an à l’avance, unanimement choisi avec tous les autres postulants qui le sou- tiennent. L.P.B. : Quel est votre projet pour Besançon ? J.G. : Le projet et le programme seront construits avec les Bisontins. Contrai- rement au maire actuel, je ne veux pas imposer les choses d’en haut. On ne fait pas le bonheur des Bisontins mal- gré eux. Mon programme, c’est Besan- çon avec les Bisontins et pour les Bison- tins. L.P.B. : Et au-delà du slogan ? J.G. : Avec les différents mandats que j’ai déjà occupés ici, conseiller général, conseiller régional, député, j’ai pu me rendre compte de la gabegie de l’argent public ici à Besançon, de l’augmentation des impôts, liée notamment à la suc- cession de projets pharaoniques, et de l’augmentation de l’insécurité, notam- ment en ville et sans parler des quar- tiers. L.P.B. :Votre programme tournera donc autour de ces sujets ? J.G. : La baisse des impôts locaux sera une de mes grandes priorités. Besan- çon a été classée septième ville de sa catégorie à avoir vu ses impôts aug- menter le plus ces dernières années, et ce n’est pas fini… La première cho- se que je ferais sur ce plan-là une fois élumaire, c’est un audit sur les finances publiques de la Ville et de l’agglomération. Les gens ne savent l’U.M.P. pour défendre les couleurs de la droite aux élections municipales de mars prochain. L’ancien député est plus combatif que jamais… Jacques Grosperrin a été unanimement choisi par les instances de

À 57 ans, Jacques Grosperrin est prêt au combat pour les municipales de mars 2014.

tants dans les quartiers de Besançon.

spécialistes des finances locales, de personnes du monde culturel aussi. Mais l’heure est pour l’instant au projet :je veux le préparer avec les Bison- tins et que tous les pro- jets que nous détaillerons dans notre programme soient à la hauteur des finances de cette ville. Il n’y aura pas de projets pharaoniques,mon objec- tif est bien de construire l’avenir de cette ville avec les habitants. L.P.B. : L’opposition actuelle s’est délitée au fil des ans, et ne restent actif au sein de l’U.M.P. municipale que quatre

plus qui dépense quoi entre ces deux collectivités devenues des nébuleuses financières. Ma deuxième priorité sera l’emploi local avec une vraie politique en direction des entreprises, qu’elles ne soient plus tentées d’aller s’installer en dehors de la C.A.G.B., et en direction des jeunes également parce que la Ville peut très bien initier des actions en leur faveur, en lien avec la Région notamment. La sécurité sera une autre de mes prio- rités. La mairie socialiste a posé un couvercle sur cette question qui peut vite devenir une cocotte-minute. Et je le dis sans tabou, Besançon ne peut pas accueillir toute la misère des villes de France, il ne faut pas être hypocri- te sur ce point. Enfin, je ferai tout pour

comptes, etc. Sur le dossier de l’Armée, il se veut rassurant mais si des régi- ments ferment, il sera comptable et responsable des dégâts dans la mesu- re où il a encouragé la politique de Hol- lande sur cette question. Et il faut bien reconnaître que depuis 2001, Besan- çon a vraiment perdu de l’attractivité sur le plan économique, culturel, et aussi sportif, ce qu’il ne faut pas oublier non plus. Et il faut en finir une fois pour toutes de ce clientélisme qui consis- te à distribuer des subsides à toutes les associations et autres comités de quartier. Cette toile tissée est artifi- cielle et ne répond en rien aux préoc- cupations des Bisontins,qui sont l’emploi et la sécurité. L.P.B. :La ville ne s’est-elle pas embellie depuis 2001 ? J.G. : On peut avoir un bel écrin mais si il n’y a personne pour le porter, et un bel écrin à quel prix ? La ville est devenue tellement chère que les Bison- tins partent en périphérie. La popula- tion de Besançon n’a pas augmenté d’un habitant en dix ans ! Si c’est pour avoir une coquille vide avec personne dedans, ça ne sert à rien. Il faut aller voir certains commerçants qui ne se remettront pas des choix de la ville, notamment d’un trajet de tram qui ne dessert même pas les zones écono- miques ou l’Université. L.P.B. : Où en êtes-vous de la constitution de votre liste ? J.G. : Il ne sera pas compliqué de trou- ver 55 personnes motivées et compé- tentes. Je souhaite une liste ouverte, rajeunie et dynamique. Je vais certai- nement surprendre, avec la présence sur ma liste de chefs d’entreprise, de

L.P.B. : En cas d’élection, seriez-vous un mai- re à temps plein ? J.G. : Si je suis élu maire de Besançon, je le serai en effet à temps plein, je ne solliciterai pas d’autre mandat. L.P.B. : On vous a aperçu furtivement à un conseil municipal en mars. Une façon de vous montrer ? J.G. : Je suis venu au conseil pour sen- tir l’atmosphère de ce conseil munici- pal. J’ai été très déçu par le climat qui y règne. Les Bisontins méritent beau- coup mieux. L.P.B. : Comment allez-vous faire campagne ? J.G. : Beaucoup de rencontres avec les habitants de Besançon et je mettrai en place début septembre une université d’été avec un grand universitaire fran- çais spécialiste de l’économie.Mon pro- jet sera complètement prêt au début de l’année 2014. Le vrai souci, c’est qu’on n’a pas assez entendu les Bison- tins. On a mis en place des conseils consultatifs d’habitants qui sont res- tés des lieux très politisés où on n’a pas écouté vraiment ce que souhaitent les Bisontins. Mon idée principale je le répète est de faire le bonheur des Bison- tines et des Bisontins avec eux, pas malgré eux. L.P.B. : Pour résumer, Jean-Louis Fousseret, “même pas peur” ? J.G. : Il est temps pour moi de m’engager dans ce combat-là. Car je suis triste de dire cela, mais la ville de Besançon comme on l’aime est en train de mou- rir à petits feux. Propos recueillis parJ.-F.H.

“On ne fait pas le bon-

heur des Bisontins malgré eux.”

que Besançon reprenne sa place de capitale éco- nomique régionale qu’elle a perdue au profit de Montbéliard et Belfort. L.P.B. : Que reprochez-vous vraiment à la gestion de Jean- Louis Fousseret ? J.G. : Je ne fais pas partie de ceux qui le critiquent systématiquement car le mandat de maire est cer- tainement le plus beau mais aussi celui qui est le plus difficile. Le pro- blème, c’est que Jean- Louis Fousseret a tou- jours un train (pas un tram…) de retard sur l’évolution de cette ville. Il n’a jamais su anticiper des dossiers comme le départ de R.F.F., de la chambre régionale des

élus. Les impliquerez-vous dans votre liste ? J.G. : J’ai besoin de toute l’équipe actuel- le pour construire mon projet. La prio- rité des Bisontins n’est pas de savoir si untel ou untel composera une liste. Les élections, c’est dans un an. Avec la démarche que j’ai entreprise, il est évi- dent que des personnalités se décou- vriront, que des talents émergeront et que des Bisontins auront envie de s’impliquer. La liste ne sera terminée que quelques semaines avant le scru- tin, il est inutile de la dévoiler plus tôt. C’est pourquoi dès aujourd’hui je veux faire un appel à tous les Bisontins, même à ceux qui sont de gauche et qui sont déçus par cette gauche, de contri- buer à soutenir ma démarche. Je ne suis pas sectaire, je suis ouvert. Ma campagne pour lesmunicipales a démar- ré, j’appelle tous ceux qui le souhaitent à venir me rejoindre. J’engage d’ores et déjà des rencontres avec les habi-

“Jean- Louis

Fousseret a toujours un train de retard.”

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