La Presse Bisontine 143 - Mai 2013

22 DOSSIER

La Presse Bisontine n° 143 - Mai 2013

Command v saucisse d Mortea , d Montbéliar , Comt , Morbier, Mon ’Or… sur :

ASSISTANCE Service biomédical Des pros aux petits soins du matériel médical malade Dans l’organisation du centre hospitalier, le service biomédical occupe une place centrale. Cette petite unité d’une vingtaine de personnes assu- re notamment toute la maintenance du matériel médical, du scanner au pousse-seringue. Un champ d’investigation très vaste.

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I l faut descendre dans les sous-sols du C.H.R.U. par un dédale de cou- loirs et d’escaliers pour le trouver. Poussez la porte. Bienvenue au service biomédical du centre hospita- lier de Besançon ! Ici, le personnel est en blouse blanche, mais il ne s’agit ni d’infirmiers, ni de médecins. Ce sont des techniciens supérieurs et des ingé- nieurs qui assurent toute la mainte- nance du matériel médical de l’établissement de santé. Un rôle-clef dans l’organisation des soins, qui sécu- rise la prise en charge du patient afin de l’accompagner dans les meilleures conditions. “On gère 15 000 dispositifs

“Nous faisons de la maintenance acti- ve qui correspond à intervenir sur un équipement qui tombe en panne, et de la maintenance préventive, c’est-à-dire de l’entretien courant” poursuit Emma- nuel Berenger. Les techniciens tra- vaillent en binôme chacun dans sa spé- cialité (chirurgie, surveillance hémodynamique (système de contrô- le du débit cardiaque), imagerie et radiothérapie, laboratoire, hémodia- lyse, anesthésie, perfusion). “On fait partie d’un service public au service des patients. Nous assurons une ges- tion du risque et de la sécurité 24 heures/24” précise André Bougaud, ingénieur. Tous les matériels ne sont pas des- cendus à l’atelier pour être révisés. Quand il le faut, ces spécialistes se déplacent dans les services pour contrô- ler un scanner par exemple, ou une table d’opération. En cas de problème technique lourd rencontré sur une machine telle qu’un système d’imagerie médicale, le service fait appel aux com- pétences du fabricant. Les Américains principalement, les Allemands, les Japonais, et maintenant les Chinois, se partagent ce marché spécifique. La maintenance n’est qu’une partie de l’activité de cette petite unité qui a toutefois un vrai pouvoir décisionnai- re. Outre la veille technologique ou les

Dans l’atelier, les bureaux sont transformés en établis. Dimitri Becue désosse, répare et teste le maté- riel médical.

médicaux, du scanner au pousse-seringue en pas- sant par l’I.R.M. par exemple et les équipements de surveillance cardiaque” résume Emmanuel Berenger, ingénieur, res- ponsable de l’atelier. Cette petite unité comp- te une vingtaine de per- sonnes dont douze tech- niciens et quatre ingénieurs. Dans cet espa- ce ouvert, les bureaux sont des établis sur lesquels on désosse, on répare, on teste les appareils et les ustensiles défaillants.

“Notre lettre au Père Noël.”

interventions à l’Institut de Forma- tion aux Soins Infirmiers pour former les étudiants, elle participe à tous les investissements dans le matériel médi- cal du C.H.R.U. Chaque année, l’hôpital dépense 8 millions d’euros dans l’achat d’équipement. La réflexion est menée dans le cadre d’un partenariat étroit avec les médecins qui expriment leurs

besoins en matériel. “C’est un peu notre lettre au Père Noël” s’amuse le servi- ce qui un rôle de conseil. Car évidem- ment, tous les besoins ne peuvent pas être satisfaits au regard des contraintes budgétaires. Il faut donc établir des priorités. “En fonction des budgets, on élabore un plan d’équipement médi- cal” remarque Emmanuel Berenger.

Les techniciens suivent une formation pour apprendre à maîtriser les nou- velles machines qui intègrent l’hôpital. Deux d’entre eux viennent de s’envoler pour les États-Unis, à Las Vegas, pour se former à un accélérateur de parti- cules, une machine utilisée dans le traitement du cancer. T.C.

SUR LE VIF

Une forte responsabilité Les techniciens biomédicaux sont sur la brèche Tout ne se passe pas à l’atelier. Régulièrement,

les techniciens biomédicaux interviennent dans les services, et parfois même au bloc opératoire pendant une intervention.

Un technicien effectue la maintenance d’un respirateur dans un des blocs opératoires

high-tech du C.H.U.

L a précision et le stress font par- tie du quotidien des techniciens biomédicaux. “Être rigoureux est une obligation dans notre métier, car derrière ces appareils, il y a la vie d’un patient” rappelle Dimitri Becue qui exerce cette profession depuis main- tenant sept ans. Un job qui ne laisse pas de place à la routine ni à l’à-peu- près. “Un laser mal réglé peut avoir des conséquences sur un malade trai- té pour un cancer. Il ne faut pas faire n’importe quoi” complète François Mejat, qui annonce 26 ans d’expérience dans le domaine. Avec Hervé Ulas, ils

forment un binôme spécialisé dans le matériel de bloc opératoire et de chi- rurgie. Chacun des membres de cette

pect du protocole. Car on ne rentre pas dans une salle d’opération com- me dans un atelier de maintenance. Au même titre que le personnel médi- cal, il revêt la tenue d’usage et se plie aux règles d’hygiène. “Compte tenu de tout cela, il vaut mieux éviter d’oublier des pièces à l’atelier” sourit un des membres de l’équipe. En cas d’urgence vitale, si par exemple un respirateur tombe en panne, “il y a toujours du matériel de rechange immédiatement disponible à proximité.” Cela fait par- tie de l’organisation des soins. T.C.

équipe est conscient de son degré de responsa- bilité surtout lorsqu’il s’agit d’intervenir au bloc, sur un équipement défaillant, pendant une opération. Une situation qui est rare malgré tout. Lors- qu’elle se produit, le technicien doit réagir rapidement dans le res-

“Il vaut mieux éviter d’oublier

des pièces à l’atelier.”

François Mejat répare à l’atelier un bistouri électrique.

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