La Presse Bisontine 143 - Mai 2013

DOSSIER I

21 La Presse Bisontine n° 143 - Mai 2013

LE NOUVEL HÔPITAL MINJOZ LES EMPLOIS, LES TRAVAUX, LES COULISSES, LES “COUACS”…

patients comme c’est le cas aux urgences pédiatriques. Minjoz change de visage. Les travaux occasionnent aussi des gênes pour le personnel et des inquié- tudes, notamment au niveau de l’exposition à l’amiante. Ici et là, des critiques fusent. Mais ce mécontente- ment perceptible parfois ne doit pas

Le nouvel hôpital en chantier cherche encore ses marques. Après un démé- nagement assuré en trois semaines, des services comme la nouvelle mater- nité respirent dans leurs nouveaux locaux. En revanche, d’autres unités sont au bord du malaise car saturées et incapables de répondre à l'afflux de

faire oublier les difficultés qu’il y a à manœuvrer cet immense paquebot qu’est l’hôpital. Un centre hospitalier régional universitaire de cette taille, qui est à la pointe de la santé en Franche-Comté ne se gère pas comme une T.P.E.

Le personnel est le poste de dépense le plus important pour le centre hospitalier de Besançon. Il y a plus de 150 métiers référencés. 6 500 salariés Les ressources humaines au cœur de l’hôpital PRÉSENTATION

A vec 6 500 salariés et un bud- get principal de 452 millions d’euros, le centre hospitalier régional universitaire de Besançon (C.H.R.U.), est un acteur éco- nomique majeur en région. En 2012, il a investi 60 millions d’euros (chan- tier, mobilier, informatique, etc.). Mais de cet établissement comparable à une petite ville, on ne voit en géné- ral que la partie médicale avec son personnel dédié et ses blocs opéra- toires. C’est une vision réduite de l’hôpital. “La plupart des gens ne maî- pénurie d’infirmières L a situation a changé en quatre ans. Le C.H.R.U. nʼest plus confronté à une pénurie dʼinfirmières comme cela a pu être le cas. Cette année, lʼétablissement en recrute une vingtaine. Dʼautres métiers sont beaucoup plus sen- sibles, et les postes sont plus durs à pourvoir. Cʼest le cas pour les radiophysiciens, les perfusionnistes, ou les masseurs-kinésithérapeutes. Zoom Il n’y a plus de

trisent pas la complexité de cette immen- se usine” remarque Guy Lang, direc- teur des infrastructures, de la sécuri- té et de la maintenance. “C’est un peu comme un paquebot avec en soute des services comme la lingerie, où les cui- sines dans lesquelles nous fabriquons tous nos repas” ajoute-t-il. Au total, plus de 150 métiers diffé- rents sont recensés à l’hôpital, du chi- rurgien à l’électricien en passant par les professions d’infirmière, de gara- giste, de peintre, d’aide-soignant, de cuisinier, de blanchisseur, de techni- cien biomédical, d’ingénieur, d’informaticien, de plombier, ou de menuisier. Tous sont salariés de la grande maison. Le personnel médical avec 1 673 personnes (bilan 2011) est inférieur en nombre au personnel non médical et ses 4 794 salariés (infir- mières, techniciens, fonctions admi- nistratives…). Les dépenses en res- sources humaines pèsent plus de 60 % du budget de l’hôpital (251 millions d’euros en 2011 dont 65millions d’euros pour le personnel médical). Une masse salariale qui augmente de quelques pour-cent chaque année. “On peut avoir le même nombre de per- sonnel et voir déraper la masse sala- riale du fait de la requalification de nos collaborateurs. En 2012, elle a pro- gressé de 3 % alors que 26 postes non- médicaux ont été créés et 5 postes médi-

caux. On gère chaque année plus de 300 départs et recrutements” précise Alexandrine Kientzy-Laluc, directri- ce des ressources humaines du C.H.R.U. Ce service qui emploie 35 personnes chapeaute le recrutement, le suivi des carrières, la formation et la gestion sociale. Dans un contexte de rigueur budgé- taire, alors que l’hôpital revient à l’équilibre financier, la direction des ressources humaines suit, anticipe, pour maîtriser les dépenses de per- sonnel. Il faut éviter “le gaspillage” tout en améliorant l’organisation dans les services. Mais gérer les hommes et les femmes, c’est aussi composer avec l’absentéisme

Alexandrine Kientzy-Laluc, directrice des ressources humaines du C.H.R.U.

tout le sens du projet social. Par exemple, en 2011, la crèche du per- sonnel est passée de 60 à 80 places. “On travaille énormément sur l’intégration des nouveaux embauchés” ajoute la directrice des ressources humaines. Son service cherche égale- ment des solutions à une probléma- tique prégnante : les troubles muscu- lo-squelletiques. “70 personnes par an présentent ces pathologies-là. Nous devons leur proposer un poste aména- gé. Cela concerne surtout les métiers de soins. On essaie de développer du matériel ergonomique, d’améliorer les techniques pour “manipuler” les malades.” T.C.

l’hôpital qui rémunère ces collabora- teurs et pas la Sécurité sociale. Nous devons payer en plus le remplaçant” poursuit Alexandrine Kientzy-Laluc qui constate que 30 % des personnels sont à temps partiel. L’absentéisme est donc synonyme de double dépen- se pour le C.H.R.U. L’établissement a pu constater que l’état de santé des agents se dégrade. Un plan de prévention des risques psy- cho-sociaux qui se décline autour de 24 thèmes a d’ailleurs été mis en pla- ce pour réduire le stress et la souf- france au travail. Le service des ressources humaines cherche des pistes pour améliorer les conditions de travail des salariés. C’est

qui recule légèrement en 2012 pour le personnel nonmédical (6,8 % contre 7 % en 2011), alors qu’il augmente faiblement pour le personnel médi- cal (2,4 % en 2012 contre 2,35 % en 2011). “Nous suivons cela de près. 10 % de ces absences sont liées à la maladie. Mais il y a également beaucoup de congés maternité, puisque le personnel est essen- tiellement féminin et jeu- ne. La difficulté, dans ces différents cas, est que c’est

“10 % de ces

absences sont liées à la maladie.”

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