La Presse Bisontine 143 - Mai 2013

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 143 - Mai 2013

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Pour le meilleur… et parfois pour le pire Les futurs mariés bisontins n’ont qu’à bien se tenir. La Ville envoie une lettre pour les inciter à respecter les lieux et la République. Elle espère régler les trop nombreux débordements en centre-ville mais ne prévoit aucune délocalisation. NUISANCES La saison des mariages arrive, les incidents aussi ?

Exemple des mariages problématiques avec cette voiture qui, trop impo- sante, est restée bloquée de longues minutes rue Moncey

occasionnant un bouchon.

M ariage houleux, mariage heu- reux ? À Besançon, les unions, souvent belles, ont comme décor la place du 8-Septembre et les salons dorés de l’Hôtel de Ville. Un lieu somp- tueux où 359 “oui” ont été prononcés en 2012 mais qui pose problème voire polémique parfois au point “que ce sont les passant ou les commerçants qui trinquent” dit Michel Omouri, élu d’opposition. C’est notamment le cas lorsque les invités veulent débarquer au centre-ville avec leur voiture ruti- lante, klaxonner, ou encore faire des rodéos avec quad et motos place du 8- Septembre. En 2011 et 2012, la fête a été entachée par ce genre de débordements heu- reusement sans conséquences graves. Par exemple, un cortège de véhicules s’est engouffré jusqu’à l’Hôtel de ville en prenant le sens interdit rue des Granges. Les policiers municipaux pré- sents, pris à revers, n’ont pu que consta- ter les dégâts. La mairie assure que

des poursuites ont été engagées par la Police Nationale contre les resquilleurs. Difficile à vérifier. Adjointe en charge de l’état civil, Jac- queline Panier est consciente des désa- gréments qu’un mariage peut occa- sionner en ville, surtout lors des samedis de grande influence. Jusqu’à 12 unions peuvent être célébrées en une journée. Ses services ont donc réagi : “Nous envoyons une lettre dans laquelle nous rappelons les consignes à respecter. Nous nous montrons fermes. C’est plu- tôt bien accepté par les mariés” dit-elle. Dans cette fameuse missive que nous nous sommes procurée, la Ville rap- pelle que les mariés doivent arriver à l’heure (cela va de soi). Ils peuvent venir avec deux véhicules seulement au centre-ville par la rue de l’Orme de Chamars, la rue Mégevand, puis la rue du Palais de Justice. Ensuite, elle pré- cise que “riz, confettis, pétales sont interdits à l’intérieur de l’Hôtel. C’est accepté à la sortie.”

Pour les drapeaux qui sont agités, “interdiction de les déployer dans la mairie pour conserver le caractère répu- blicain.” L’accompagnement musical est toléré, à titre exceptionnel, à l’intérieur et/ou l’extérieur à condition qu’il ne perturbe pas les autres céré- monies. Autant de directives qui selon la mai- rie sont appliquées… “au risque d’être amendable.” Pour Michel Omouri, le remède à ce problème est tout trouvé : “Il faut délocaliser les mariages à la sal- le Courbet, au 6 rue Mégevand, à proxi- mité du parking de la mairie” propose- t-il. Une idée que ne soutient pas la majorité en place : “Pour certains Bison- tins, c’est la seule fois qu’ils entreront dans ce lieu somptueux qu’est l’Hôtel de Ville. Il faut penser à tous les gens qui sont respectueux” dit Jacqueline Panier. Entre le P.S. et l’U.M.P.,même le maria- ge est sujet à conflit… E.Ch.

CITADELLE 1,2 million d’euros Un cinéma 3D dans la chapelle Saint-Étienne Au printemps prochain, la Citadelle sera dotée d’une animation nouvelle avec reconstitution historique en 3D projetée dans la chapelle Saint- Étienne. Objectif : attirer 10 % de visiteurs en plus. À travers cette future animation, les ambitions de la Ville de Besan- çon sont hautes : elle espère attirer 10 % de visiteurs en plus grâ- ce à cette future animation cinématographique en 3D qui sera projetée en continu à l’intérieur de la chapelle Saint-Étienne réamé- nagée. C’est la société Clap 35 basée à Issy-les-Moulineaux en région parisienne qui sera chargée de réaliser cette animation 3D reconsti- tuant l’histoire de la Citadelle. Besançon y met les moyens : 1,2 mil- lion d’euros, dont 740 000 euros pour ce seul spectacle multimédia. L’occultation des vitraux de la chapelle et la création d’écrans coûte- ront 80 000 euros, la réalisation d’audioguides 35 000, la création de mobilier et d’assises 100 000 et le matériel de projection et d’éclairage 220 000. “Ce spectacle immersif durera une quinzaine de minutes. L’objectif est d’ouvrir au public cette animation nouvelle, qui sera com- prise dans le prix du billet de la Citadelle, au printemps 2014” confie Roland Billot, le directeur par intérim de la Citadelle.

POLITIQUE Indemnités et patrimoine Même les élus Bisontins déclarent leur patrimoine Le maire et sa première adjointe ont déclaré leur patrimoine à leur élection. Pour les autres conseillers municipaux, rien de tel. Revue d’effectif.

L a moralisation de la vie politique voudrait que chacun étale sur la place publique le patrimoine des élus. Un politique “pauvre” est-il for- cément transparent ? Faites-vous votre propre idée.ÀBesançon, ville de 120 000 habitants, le maire et sa première adjointe doivent transmettre dans les deux mois qui suivent leur entrée en fonction une déclaration de situation patrimoniale à la commission de trans- parence financière de la vie politique. “J’ai même fait expertiser une cuillère en bois qui n’avait pas de valeur” s’amuse Marie-Noëlle Schoeller, première adjoin- te. “C’est un travail fastidieux mais je suis complètement pour la transpa- rence” dit l’ancienne proviseur de lycée qui pourra ajouter une ligne à son patri- moine… avec sa Légion d’honneur qu’elle recevra pour 42 années de ser- vice. Pour l’anecdote, Marie-Noëlle Schoel- ler affirme qu’elle ignorait l’existence d’une rémunération à son arrivée aux côtés de Jean-Louis Fousseret. “Je touche ma retraite alors je n’imaginais pas percevoir des indemnités” dit-elle. À Besançon, Jean-Louis Fousseret per- çoit 5 455 euros au titre de maire et 2 646 euros au titre de président d’Agglomération, indemnité écrêtée pour que le montant total ne dépasse pas le maximum légal. D’autres élus bisontins ont déclaré leur patrimoine immobilier ou les actifs bancaires.Ain- si, les nouveaux adjoints Nicole Wein- man, Lazhar Hakkar, Benoît Cypria-

Attractif pour le public et fondé sur des données scien- tifiques “réunies par un comité scientifique” , ce disposi- tif 3D doit constituer le cœur des futurs parcours d’interprétation du site. Il sera centré sur la conquête française de Besançon, ainsi que la construction et le fonctionnement de la Citadelle au XVII ème siècle. Ce projet qui avait été initié par l’ancien directeur Phi- lippe Mathieu est censé être le maillon manquant des animations de la Citadelle qui peine, il est vrai, à aug- menter sa fréquentation de manière sensible et ce, mal- gré l’inscription il y a bientôt cinq ans de l’édifice et des ouvrages Vauban au patrimoine mondial de l’Unesco. Ce dispositif multimédias 3D intègre le projet stratégique 2011-2015 de l’établissement public “Citadelle-Patri- moine mondial”. J.-F.H.

Le maillon manquant des animations.

François Hollande veut la moralisation politique. Alors candidat en octobre 2011, il débarquait à Besançon Micropolis dans la Citroën de fonction de Claude Jeannerot (président du Conseil général et sénateur).

ni, Fanny Gerdil-Djaouat, Abdel Ghe- zali, Emmanuel Dumont, Valérie Hin- celin et Jean-François Girard ont dû transmettre au Conseil d’État leurs biens patrimoniaux et actifs bancaires à leur arrivée aux responsabilités. Ces déclarations ne sont pas néanmoins rendues publiques. À noter que le maire roule en Citroën C5. Marie-Noëlle Schoeller possède quant à elle une 206 vieille de douze ans, Benoît Cypriani (élu Europe Éco- logie-Les Verts) se déplace à vélo mais dispose néanmoins d’un véhicule : une Citroën BX ! Et oui, ça existe toujours. Pas très écologique… pour un Vert. Patrick Bontemps (majorité) roule à moto, une BMW, tout comme Annie Ménétrier (Parti Communiste). Chris-

tophe Lime (P.C.) est proche du peuple : une Renault Clio.Abdel Ghezali (adjoint de quartier) possède une Audi A3. L’adjoint au tourisme Jean-François Girard est un adepte des grosses cylin- drées allemandes avec une Mercedes classe S, Jacques Mariot roule au volant d’un Volkswagen Tiguan. Du côté de l’opposition, Michel Omou- ri (U.M.P.) va troquer son Renault Scé- nic pour une Dacia. Jean Rosselot (U.M.P.) est souvent récemment aper- çu dans sa Peugeot 106. Quant au can- didat déclaré Jacques Grosperrin (U.M.P.), il déambule avec une citadi- ne française, une petite 107. La plu- part des élus bisontins ne font pas dans le bling-bling . E.Ch.

La chapelle Saint-Étienne fera l’objet de travaux d’aménagement à partir de septembre (photo Citadelle).

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