La Presse Bisontine 142 - Avril 2013

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 142 - Avril 2013

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LES PRÉCURSEURS Avant Maty

Horlogerie et V.P.C., une longue histoire

D ésormais retraité, Charles Suissa, un habitant de Thise, connaît bien le mon- de de l’horlogerie pour y avoir fait une partie de sa car- rière. “À 22 ans je suis entré chez Roger Philippe d’abord comme comptable clientèle puis en tant que directeur administratif et financier” se souvient-il. Une entreprise qui pratique déjà la vente de bijoux et d’horlogerie par correspondance,commeMaty d’ailleurs :“Ces deux sociétés ont

L’histoire de Besançon et celle de l’horlo- gerie sont étroitement liées. Quand on évoque cette activité, immanquablement la société Maty vient à l’esprit avec sa méthode de vente par correspondance (V.P.C.). Pourtant, d’autres avant elle ont été les pionniers en la matière. Souvenirs, souvenirs…

Image d’archives de la création du nouveau catalogue chez Roger Philippe.

commencé ce type de commer- cialisation au début des années cinquante. Mais d’autres l’ont fait encore plus tôt” explique-t- il, citant tour à tour chacune des entreprises et leurs déménage- ments respectifs d’un quartier bisontin à l’autre au fur et à mesure de leur développement. “L’entreprise Sarda devenue ensuite Difor a adopté ce mode de diffusion dès les années tren- te comme d’ailleurs une autre société bisontine, Tribaudeau. Difor, qui signifiait diffusion hor- logère, était installée rue des Jardins puis est partie du côté de Valentin. Elle était en avan- ce sur la question et a très vite distribué ses catalogues comme d’autres l’ont fait après.” Pério- de faste pour le développement de ces diffuseurs qui, à la même époque ont pu compter sur la création du Cetehor, le centre technique de l’industrie horlo- gère, qui a permis de labelliser leur travail. Des sociétés comme La Redou- te, Les 3Suisses ouQuelle avaient bien compris l’intérêt économique de la vente par correspondance, unmoyen en effet efficace de tou- cher tout le territoire à moindre

coût. Puis les entreprises horlo- gères ont cherché à diversifier leurs techniques de ven- te : “L’évolution s’est faite dans les années soixante, au moment des événements dans les colonies fran- çaises, là où se fai- sait une bonne par- tie du chiffre d’affaires”explique Charles Suissa, se souvenant de l’ou- verture de maga- sins pour compen-

ème Du 09 au 30 mars 2013

S’adapter ou disparaître.

ser ces pertes. Paradoxalement Maty, qui à la même époque se lançait sur ce marché, a su s’en sortir en assurant très vite sa propre fabrication et en ciblant plus précisément sa clientèle. Elle a survécu et s’est dévelop- pée depuis tandis que les véri- tables pionniers bisontins de la vente par correspondance ont peu à peu disparu, relégués dans un autre catalogue, celui des sou- venirs. D.A.

le

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Charles Suissa se souvient parfaitement des années fastes de la vente par correspondance dans l’horlogerie.

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