La Presse Bisontine 142 - Avril 2013

24 DOSSIER

La Presse Bisontine n° 142 - Avril 2013

PARCOURS

Il a été son assistant Jean Rosselot reconnaissant

envers son “père” Avant son entrée en politique, l’élu bisontin et ex-député Jean Rosselot a été l’assistant d’Edgar Faure, alors député européen à Strasbourg. Il reste marqué par l’expérience.

P our Jean Rosselot, Edgar Fau- re aura eu “la double intui- tion géniale de créer les Régions et l’Europe. C’est sa grande œuvre sur le plan politique.” C’est, vingt-cinq ans après la disparition du célèbre élu chauve, ce que retient Jean Rosselot, alors jeune universitaire quand il commence à côtoyer son aîné. C’est par l’intermédiaire d’un autre élu régional, Louis Souvet, que Jean Rosselot a croisé le chemin d’Edgar Faure. “J’avais soutenu ma thèse de droit public en 1980, consacrée aux budgets des Régions. À cette époque, tous les parlementaires étaient membres de droit du Conseil régional.” C’est ainsi que le sénateur Souvet, sur les conseils de Raymond Tourrain, autre baron régional de la droite, a engagé le jeune trentenaire Rosselot en tant qu’assistant. “Je lui écrivais tous ses discours.” Et c’est donc au Conseil régional, qui n’était encore qu’une sor- te d’antichambre de la préfecture, rue Charles-Nodier, que Jean Rosselot a eu ses premiers vrais contacts avec Edgar Faure, élu depuis 1979 au Par- lement européen de Strasbourg. “Il avait eu un rapport à présenter au Parlement sur le thème de la rurali- té. Son directeur de cabinet traînait des pieds pour rédiger ce rapport. Je me suis porté volontaire. Je n’ai jamais fait un investissement aussi impor- tant dans ma vie” sourit Jean Rosse- lot aujourd’hui. Le rapport rédigé par Jean Rosselot a plu à Edgar Faure qui lui a demandé de devenir son assis- tant à mi-temps à Strasbourg. “Je le

Jean Rosselot a écrit deux

ouvrages sur Edgar Faure, notamment un recueil de ses 100

meilleures répliques.

retrouvais deux jours par semaine à Strasbourg, je venais l’accueillir à l’aéroport, il m’engueulait quand j’étais en retard, c’était déjà ma faille…” Jean Rosselot était aussi son homme à tout faire. “Un général organisait un cock- tail à Strasbourg. Edgar Faure me dit : “Téléphonez-lui et dites-lui qu’il m’invite.” Il était exigeant mais telle- ment attachant.”

pas d’autre homme politique qui ait été à cheval entre deux Républiques, la IV è- me et la V ème , avec autant d’aisance et de brio. C’est plus facile de dire quelle fonc- tion il n’a pas occupé plutôt que de lis- ter celles qu’il a occupées.” On sait peut-être moins que c’est aus- si à Edgar Faure que l’on doit, avec l’aide précieuse de Jean Rosselot d’ailleurs, le lancement de la coopéra- tion transfrontalière à travers la créa- tion de la C.T.J. (appelée aujourd’hui ConférenceTransjurassienne) aumilieu des années quatre-vingt. De son par- cours national, Jean Rosselot retient encore d’Edgar Faure d’avoir “ressor- ti de son cercueil la notion de Région par un décret de 1955, et donné leur autonomie aux Universités en 1968 quand il était ministre de l’Éducation nationale.” J.-F.H.

Et au-delà des anecdotes comme les parties de tarot à Port-Lesney (et celles qui ne sont pas à raconter) qui ont émaillé ces années de collabo- ration entre l’aîné et son jeune assistant, Jean Rosselot garde de son mentor le souvenir d’un homme à la stature incroyable. “Je ne connais

“Téléphonez -lui et dites-lui qu’il m’invite.”

Jean Rosselot (au fond de l’image), assistait Edgar Faure qui siégeait au Conseil régional de Franche-Comté.

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