La Presse Bisontine 135 - Septembre 2012

ÉCONOMIE

40 La Presse Bisontine n° 135 - Septembre 2012

GRAND ANGLE

La rentrée en Suisse

Nos voisins travaillent moins, mais mieux Comment se passe la rentrée scolaire chez nos plus proches voisins ? Les élèves suisses ont moins d’heures de cours par jour mais sont aussi voire plus performants que leurs camarades français. Reportage dans deux communes limitrophes, aux Brenets et au Locle lors de la rentrée scolaire 2012. Décryptage du mode de fonctionnement de l’école dans le canton de Neuchâtel.

Pour Énora et William, élèves en classe des Brenets en Suis- se, la rentrée est déjà loin (20 août). Pris- cille leur maman est venue les chercher.

grands ont droit à une période supplémentaire de 45 minutes. À écouter les parents, les horaires semblent convenir à leurs bambins mais tous ne sont pourtant pas de cet avis, à l’image des Brenets où le début des cours (8 heures) est jugé “trop tôt.” “Cet hiver, on risque de pousser la neige pour venir à l’école” sourit Sandra, maman de Maëlys (5 ans). Si les après-midi sont moins chargées en Suisse, le rythme des vacances fait débat comme l’avoue Denis Jubin, directeur et président du cercle scolaire du Locle : “Les vacances d’automne arrivent après 10 semaines de formation. Le ryth- me est serein. Il est clair que c’est plus dur de mi-octobre à décembre avec 11 semaines de

niveau des rythmes scolaires, les Suisses semblent satisfaits de leur système visant à reprendre plus tôt pour éviter des journées trop chargées. “Des études montrent qu’il faudrait laisser dormir plus les adoles- cents (classe de 10 ème ou 11 ème )… mais on ne peut pas dire aux élèves de commencer à 9 heures car il faut aussi leur apprendre le goût du travail” poursuit le responsable. Au cercle scolaire du Locle, la rentrée s’est bien passée pour les 1 111 élèves,malgré une cha- leur aoûtienne pesante. Ici, tous viennent à 8 h 25 pour sortir à 11 h 55 avec une pause récréa- tion de 20 minutes. De 4 à 7 ans, ils reviennent l’après-midi pour deux périodes de 45 minutes (14 heures - 15 h 40). Les plus

“Auparavant, un enfant d’une famille pouvait prendre à 7 h 30 et son frère à 8 h 30. La maman jouait au taxi…Avec la mise en place des horaires blocs, nous avons demandé aux écoles de commencer la journée à la même

formation liées à la frénésie de Noël. La dernière semaine, nous développons donc des activités culturelles” précise le directeur, soucieux de favoriser le dialogue entre l’école et la famille. Com- me en France, les établissements sont confrontés aux fermetures de classes. Ainsi, Le Locle a échappé à la fermeture d’une classe de 2 ème (maternelle) et pro- fité de l’arrivée de 10 enfants venus du Portugal pour confor- ter les effectifs. À l’inverse, le taux d’absentéisme prolongé des élèves est quasiment nul contrai- rement à la France. Preuve que la “Grande Nation” a des leçons à recevoir de la Suisse, classée 9 ème des pays au système édu- catif le plus performant (étude P.I.S.A.). La France n’est que 20 ème …

F inalement, une rentrée sco- laire en France ou en Suis- se, ça se ressemble forte- ment. Cris, rires et pleurs animent la cour d’école avec des parents stressés de lâcher leur chérubin dans les mains d’un professeur tout aussi tendu à l’idée de faire connaissance avec ses futures ouailles. Depuis lundi 20 août, les petits Suisses ont repris le chemin de l’école. Au total, ce sont 2 011 enseignants et 20 190 élèves âgés de 4 à 15 ans qui ont inté- gré l’une des 1 105 classes du canton de Neuchâtel. C’est deux semaines plus tôt que les Fran- çais. Trop dur ? “Pas du tout,

nous sommes habitués à ce gen- re de reprise…C’était déjà com- me ça de notre temps” témoigne Priscille,maman d’Énora (6 ans) et de William (8 ans), venue chercher ses enfants à l’école des Brenets. En Suisse, les enfants vont à l’école à partir de 4 ans (classe de 1 ère ) du lundi au vendredi avec le mercredi après-midi comme repos. À partir de 15 ans (école secondaire), ils quittent l’école obligatoire. L’heure de début des cours varie selon les écoles mais une nou- veauté est apparue : il s’agit des horaires blocs visant à harmo- niser le début et la fin des cours.

heure. Seule la fin de journée diffère. Cela permet de mieux organiser le temps d’accueil parascolaire” explique Jean- Claude Marguet, chef du service de l’enseignement obligatoire dans le canton de Neuchâ- tel. Alors que la Fran- ce cherche la bon- ne formule au

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