La Presse Bisontine 135 - Septembre 2012

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 135 - Septembre 2012

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FOOT

Les équipes évoluant au

La fin du haut niveau… mais un espoir Histoire d’un gâchis sportif et financier Que devient le stade Léo-Lagrange réhabilité par la mairie suite au dépôt de bilan du B.R.C. ? Si le foot de haut niveau est terminé, la mairie réinjectera environ 80 000 euros pour un nouveau club : le Racing Besançon.

niveau régional bénéficieront du Léo-Lagrange. Des matches amicaux internationaux seront prévus…

Il a sauvé Troyes, sauvera-t-il Besançon ? Philippe Pichery (60 ans) est le nouveau président du Racing Besançon, le nouveau club remplaçant feu le B.R.C. Cʼest aussi le président de lʼE.S.T.A.C. (1), club qui lʼa reconduit vers Ligue 1 depuis cette saison. Quelles motivations lʼont poussé à se lancer dans lʼaventure ? Philippe Pichery contacté par nos soins répond : “Ce sont mes attaches bisontines et lʼintérêt général qui mʼont poussé à prendre la prési- dence. Je ne voulais pas laisser de nombreux jeunes sans solutions depuis la disparition duB.R.C.” dit celui qui alterne entre Troyes et la région de Besançon où il vit. Il veut inscrire le club dans la durée “sans exclu- re des objectifs sportifs.” “La saison que lʼon va vivre sera de transition car tout sʼest passé dans lʼurgence. Jʼai la confiance de la Ville car jʼai une légitimité mais je ne veux pas faire de coup. Avec la culture du foot à Besançon, on peut espérer retrouver le haut niveau à long terme. Il y a des similitudes avec Troyes. Jʼai lʼintention dʼappeler Hervé Genet (ancien entraîneur du B.R.C.) pour renouer le contact et aussi organi- ser desmatches amicaux internationaux àLéo-Lagran- ge avec lʼéquipe de Troyes. Je compte appeler le pré- sidentAlexandre Lacombe (Sochaux) pour demander aussi un peu dʼaide” conclut-il. (1):EspéranceSportiveTroyesAubeChampagne(Ligue1).

D u B.R.C., il ne reste rien. Ou seulement des dettes que le club ne remboursera jamais. Le site internet www.brc.fr fonc- tionnait encore fin août comme si les Aigles rouges allaient renaître sur le terrain. Trompe-l’œil ! Le B.R.C. est décédé suite au dépôt de bilan pro- noncé fin juin emportant avec lui le plan d’apurement signé pour trois ans visant à rem- bourser 470 000 euros à l’Urssaf, aux caisses de retraite, de la T.V.A., un déficit contracté depuis 2009. L’association a tout de même remboursé 380 000 euros mais environ 90 000 euros ne seront jamais payés à l’État (dette fiscale et sociale). C’est donc la fin d’une histoire débutée en 1903 et d’un long mensonge. Celui d’avoir fait croire que le club via sa S.A.S.P. (société anonyme spor- tive professionnelle) pouvait réunir les 520 000 euros nécessaires en juin 2012 pour com- bler le déficit résultant de plusieurs années de budgets prévisionnels gonflés et de salaires miro- bolants. Rappelons que la Ville avait alloué 300 000 euros pour la saison 2009-2010 dans le cadre des contrats d’objectifs puis une rallonge de 150 000 euros la saison dernière. “Tout s’est fini en eau de boudin, résume l’adjoint aux sports

(gentiment) Patrick Bontemps. Il sait que les Bisontins ne veulent plus de ce temps où la mai- rie versait à fonds perdus des euros. Le gâchis est d’autant plus grand que la réhabi- litation du stade Léo-Lagrange et sa pelouse ont coûté 5,1 millions d’euros (depuis 2001) portant sa capacité d’accueil à 10 300 spectateurs. “Il va vivre ! Il profitera au P.S.B., à l’A.S.P.T.T., au Cle- menceau et au rugby” annonce le service des sports. La réfection du plateau sportif et des ves- tiaires sera néanmoins reportée.Besançon s’adapte. Les supporters peuvent se rabattre sur le hand- ball féminin (Division 1) et masculin (nationale) pour vibrer. Le basket a repris des couleurs mais est encore loin de la Pro B. Pour cela, une fusion des deux clubs (B.B.C. et Besac R.C.) est inéluc- table mais ne semble pas dans l’air du temps. Quant au cyclisme et à la création d’une équipe semi-professionnelle esquissée par l’Amicale cycliste Bisontine, l’adjoint juge “difficile” le fait de trouver 1 million d’euros. “Le temps où la mai- rie versait fortement en subvention est révolu. Il faut trouver des partenaires…” Reste à savoir s’il faut ou non sciemment sacrifier un sport afin de viser l’élite avec un autre ? E.Ch.

Patrick Bontemps, plutôt amer. Les dirigeants de la S.A.S.P. se sont lavé les mains et n’ont même pas annoncé le dépôt de bilan. Je suis déçu de cet- te disparition et regrette la manière tardive dont les ex-présidents (Messieurs Girardot et Bour- goin) nous ont fait croire qu’ils pouvaient sauver le club alors que nous connaissions dès décembre 2011 la situation critique.” La mairie n’aurait pas eu le temps de se retourner pour trouver d’éventuels repreneurs et regrette que la ligue de Franche-Comté de football “n’ait pas apporté plus de soutien” dixit Bontemps, pour garder les acquis du foot bisontin. L’élu espérait voir le nouveau club évoluer en Division honneur (5 ème division). C’est encore plus bas (L.R.2). Le Bisontin peut faire une croix sur le foot de haut niveau malgré la naissance du Racing club qui évoluera à l’échelon régional. Pour le coup, laVille va demander au conseil municipal de sep- tembre de subventionner à hauteur de 80 000 euros le Racing Besançon. Est-ce encore à fonds per- dus ? “Ce n’est pas le même club mais un autre qui se crée. Il ne pouvait même pas utiliser les maillots de l’ancien B.R.C. pour jouer. Il fallait bien les aider comme nous l’avons pour d’autres clubs comme le Clemenceau ou le P.S.B.” , s’emporte

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