La Presse Bisontine 134 - Juillet-Août 2012

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 134 - Juillet-août 2012

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TENDANCE

Une terre de faillites

Faillites en cascades en Franche-Comté Une récente étude place la Franche-Comté au 2ème rang des régions de France en terme d’augmenta- tion du nombre de faillites. Il augmente en 2011 de 4,1 % par rapport à 2010. Le Doubs souffre le plus.

C’ est le genre de record dont on ne tire aucune gloire. Une récente étude du cabi- net Euler Hermes qui a passé au crible les données des tribunaux de commerce, place la Franche-Comté au 2 ème rang des régions de France qui ont enregistré en 2011 le plus de faillites d’entreprises. Sur notre territoire, elles ont progressé en un an de 4,1 % (1 035 faillites), soit une pro- portion inférieure à celle du Centre (+ 5,3) qui occupe la tête du classement. Ces défaillances ont entraîné la suppression de plus de 4 000 emplois en Franche- Comté. Le constat de crise est nuancé en fonction des départements et des sec- teurs d’activité. C’est le Doubs qui est le plus touché avec 415 faillites. Il est suivi du Jura (286), de la Haute-Saône (210) et du Territoire-de-Belfort (124). Ce département est le seul à avoir mieux résisté en 2011 puisque le nombre de faillites est en recul de 16,8 %. Certains segments de l’économie sont également plus en difficulté que d’autres. Les secteurs qui enregistrent la plus for- te augmentation du nombre de faillites sont le commerce (242, soit + 15,8 %), les hôtels, café et restaurants (108, soit + 6,9 %) et l’immobilier (42, soit + 13,5 %). La construction est elle aussi fortement impactée par la conjoncture puisque 273 sociétés ont mis la clé sous la porte en 2011, soit un bond de 3,4 %. À l’inverse, les secteurs qui limitent la casse en Franche-Comté sont l’indus- trie pour laquelle le nombre de faillites

Au final, sur l’ensemble des régions de France, la situation s’est véritablement dégradée pour cinq d’entre elles : le Centre, la Franche-Comté, Poitou-Cha- rentes, Basse-Normandie et Picardie. Dans toutes les autres, le nombre de faillites est en baisse, ce qui fait dire au cabinet Euler Hermes que “le bilan régio- nal est globalement plus favorable en 2011 qu’en 2010 avec un nombre crois- sant de régions enregistrant un repli des faillites.” Mais les premières tendances 2012 observées à l’échelle nationale par Euler Hermes ne sont pas encoura- geantes. Depuis le début de l’année, les défaillances d’entreprises ont “d’ores et déjà été plus nombreuses avec 21 856 cas à la fin avril soit + 2,5 % par rap- port à la même période en 2011.” Si la dégringolade se poursuit, il est pro- bable que le nombre de faillites atteigne “les sommets de 2009 et de 1993.” T.C. I l arrive que lorsquʼune entreprise dépo- se le bilan, elle plonge dans une situa- tion précaire des sous-traitants aux- quels elle doit de lʼargent. Plus grave, elle en entraînera dʼautres dans sa chu- te. En lʼoccurrence, en sʼeffondrant, la “Manufacture” Péquignet à Morteau qui fait lʼobjet dʼune procédure de redres- sement judiciaire, a planté beaucoup de ses partenaires. Selon nos informations, le passif prévisionnel avoisinerait déjà les 5 millions dʼeuros alors que tous les créanciers français et suisses ne sont pas encore déclarés (ils ont jusquʼà la mi-juillet pour le faire). La dette de Péquignet pèse lourd désor- mais dans les comptes de beaucoup

L’industrie limite la casse.

EN BREF

HORLOGERIE L’entreprise de Morteau Les créanciers de Péquignet dans la panade L’entreprise horlogère de Morteau a déposé le bilan. Sa dette pèse lourd dans les comptes de beaucoup de créanciers. L’horloger doit plus de 100 000 euros à certains.

Grande roue Pour cause de travaux du tramway place de la Révolution, il n’y aura pas de grande roue pour les fêtes de Noël cette année. En compensation, les Bisontins auront droit à un éclairage original des façades de la place. Côte de Morre Depuis le 22 juin, les véhicules de transport de marchandises de plus de 3,5 tonnes ne peuvent plus emprunter la côte de Morre. Trop de poids lourds utilisent cet axe (125 par jour). La R.D. 571 pourra être exceptionnellement rouverte à la circulation des poids lourds en cas de coupure accidentelle de la R.N. 57 entre l’échangeur du Trou au Loup et le giratoire de La Vèze.

dʼentreprises franc-comtoises qui sont en attente dʼun paiement de la part de lʼhorloger. Nous avons sollicité quatre créanciers, mais aucun nʼa souhaité commenter les difficultés auxquelles il doit faire face dans lʼaffaire Péquignet. En revanche, on apprend de source judi-

anodines pour de nombreux fournis- seurs quelle que soit leur activité (impri- merie, agencement, technologie numé- rique, outillage…). Lʼune dʼelle installée à Besançon nous a confié en revanche que le montant de la créance de Péqui- gnet quʼelle traîne depuis plusieurs mois lʼavait conduit à déposer le bilan. Si le tribunal convient dʼun plan de conti- nuation, alors les créanciers auront une chance de voir cette dette épongée sur dix ans. En revanche, dans le cas dʼune cession, la probabilité de voir les créances honorées est plus incertaine. Selon nos informations, une vingtaine de repreneurs sont sur les rangs. Par- mi eux, il y aurait Festina.

recule de 6,9 % sur un an comparé à 2010. Ce chiffre est à mettre en perspec- tive avec les données de la Banque de France qui indiquent que “les inves- tissements industriels sont plus soutenus en 2011. Ils progressent de 27,2 %, au- delà des attentes formu- lées l’an dernier (+ 25,4 %).” Recul égale- ment pour les sociétés de service aux entreprises qui souffrent moins que les autres en 2011 (21,1 % de faillites en moins).

La construction dévisse.

ciaire que les montants des créances sont divers : 180 000 euros pour une des plus élevées, 100 000 euros, 130 000 euros, 20 000 euros, 30 000 euros, ou encore 40 000 euros… des sommes qui ne sont pas

180 000, 130 000, 100 000 euros.

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