La Presse Bisontine 116 - Décembre 2010
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La Presse Bisontine n° 116 - Décembre 2010
Aldebert : “Je suis un fétichiste de l’instant” Le Bisontin Guillaume Aldebert a dix ans… de carrière. Il les fête sur la scène de Micropolis le 26 novembre. Dix ans de carrière et un enthousiasme intact. MUSIQUE - AVANT SON CONCERT À MICROPOLIS
L a Presse Bisontine : L’album “J’ai dix ans” marque vos dix ans de carriè- re depuis le premier album. C’est aussi le premier bilan d’étape de votre carrière ? Guillaume Aldebert : C’est plus un anniversaire qu’un bilan. L’idée était de fêter sur ce disque et sur la tournée, dix ans de chansons en proposant un projet particulier qui sorte du “best of” tradi- tionnel. Sur cet album, on a voulu faire revivre certains tubes, cinq morceaux ont été réenregistrés par des guitaristes de jazz manouche, deux autres ont été remixés, il y a aussi quatre nou- veaux titres ainsi que deux live . On a mis le temps et les moyens pour faire quelque chose d’original. Sur l’album et également sur scène. L.P.B. : Avec l’aide de Bernard Kudlac, le directeur du cirque Plume. Pourquoi avoir voulu intégrer du cirque dans le spectacle ? G.A. : Je ne voulais pas faire un concert avec des numéros de cirque entre les chansons. L’idée était vraiment d’intégrer l’élément cirque dans le spectacle, que tout soit vraiment imbriqué. En février der- nier, nous avons travaillé deux semaines avec Bernard Kudlac et un groupe de comédiens. L’objectif était vraiment de faire entrer en résonance les deux univers, que tout devienne cohérent. Ce spectacle est vraiment un tout. L.P.B. : Une nouvelle forme de nostalgie de l’enfance ? G.A. : Le cirque est un art que j’ai toujours voulu pratiquer. Mais pour moi, le cirque avec les tigres et les clowns maquillés, ça a quelque chose d’un peu glauque. Depuis que je suis petit, le cirque est plus pour moi un domaine où il y a beaucoup de poésie, d’humour et de magie. J’avais envie de cela et c’est vrai que les gens du cirque Plume correspondent tout à fait à l’image que je me fais du cirque.
talgique qui regrette le temps passé. Non, je suis un fétichiste de l’instant. Les dix meilleures années de ma vie sont celles que je viens de passer, et sûrement pas mon adolescence et encore moins mon enfance. Mais cela ne m’empêche pas d’écrire sur ces thèmes et d’imaginer des choses. L’imaginaire est très important chez moi. L.P.B. : À quand des thèmes plus profonds, plus sombres ou plus engagés ?
“Je préfère ne pas être hypermédiatisé.”
G.A. : Sur le prochain album, il y en aura. Il y aura beaucoup de chansons sur le thème de l’amitié avec une série de portraits mais aussi des chan- sons plus sombres, comme le titre “Mon homonyme” qui est une chanson sur l’homophobie. Il y en aura d’autres aussi. L.P.B. : En dix ans, vous avez connu l’écroulement du marché du disque. La car- rière s’en ressent forcément ? G.A. : C’est vrai qu’il y a encore 5 ans, il fallait vendre 200 000 exem- plaires pour avoir un disque d’or. Aujourd’hui, un disque d’or, c’est 50 000 exemplaires… Avec Enfantillages, j’ai eu ce disque d’or. Ceci dit, par rapport au marché du disque, on ne peut pas dire que contrairement à d’autres chanteurs, j’aie réellement souffert. Car dès mes premiers concerts à Besançon, j’ai toujours privilégié la scène. Je ne suis pas à la recherche d’un coup marketing , j’ai plus une approche du terrain. Je connais des artistes qui ont été triples album de platine et dont l’album suivant a fait un bide. Je préfè- re ne pas être de ceux-là et rester plus modeste. Un méga-tube et une exposition médiatique à outrance, ça peut aider, mais ça peut aussi être très dangereux. L.P.B. : Ce qui ne vous empêche pas d’avoir des fans absolus qui vous suivent sur chaque concert ? G.A. : C’est vrai, c’est un phénomène par région. Il y a ceux de Bor- deaux, ceux de Belgique, etc. Et à force de se voir, cette bande de fans est devenue une bande d’amis. C’est aussi le privilège de ne pas tomber dans le phénomène d’hystérie des fans, ça permet d’avoir une relation saine, simple et surtout sincère. L.P.B. : En 2003, vous avez obtenu le Trophée Radio France de la chanson fran- çaise. Une récompense qui aurait pu faire “exploser” votre carrière. Qu’est-ce que ce genre de récompense des “gens du métier” vous a apporté ? G.A. : Ça a installé surtout une vraie crédibilité auprès des orga- nisateurs de tournées. C’est à cette époque-là que j’ai dû lâcher mon emploi à l’école de Naisey-les-Granges et depuis, je ne fais que de la scène, avec toute mon équipe. L.P.B. : Fidèle elle aussi depuis le début ? G.A. : Le noyau dur, c’est toujours le même en effet. J’ai toujours le même manager, le même pianiste, le même batteur, le même éclai- ragiste, les mêmes techniciens qu’on retrouve à chaque fois. C’est
L.P.B. : Dix ans de carrière et toujours des projets ? G.A. : Il est clair que j’ai toujours l’envie de garder cet enthousiasme et cette envie-là. À ce propos, un “Enfantillages 2” est en cours de préparation. Ce sera un peu comme le premier album“Enfantillages” avec des collaborations d’artistes mais dont l’univers sera encore plus large que sur le premier. Parallè- lement, je travaille sur un nouvel album “adulte” qui sortira en 2011 ou début 2012. Avec “Enfan- tillages”, on devait faire six mois de tournée, ça fait deux ans que ça tourne avec désormais plus de 200 représentations. C’est une belle aventure. Enfin, j’ai un projet de B.D. qui racontera des scènes de la vie en tournée, j’y travaille en ce moment. L.P.B. : La nostalgie de l’enfance est toujours aussi présente dans vos chansons ? G.A. : J’ai toujours eu comme support de travail le temps qui passe, c’est en effet pour moi une obses- sion. Mais ça ne veut pas dire que je suis un nos-
“Le temps qui passe est une obsession pour moi.”
une vraie famille, une belle aventure collective.
L.P.B. : Vous vous êtes installé à Paris il y a un an. On ne peut pas mener une carrière dans ce métier en habitant Besançon ? G.A. : Si, je suis de plus en plus persuadé qu’on n’est pas obligé d’être à Paris pour réussir et mener une carrière. Là, ça s’est fait comme ça, plus pour des raisons personnelles dirons-nous…Main- tenant, disons que je suis un “Paricontin”, je vis à Paris mais j’ai gardé un pied-à-terre à Besançon où je reviens régulièrement. L.P.B. : Toujours fan de Jean-Louis Fousseret que vous avez soutenu aux der- nières municipales ? G.A. : Avoir été membre de son comité de soutien n’a pas impliqué
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