La Presse Bisontine 116 - Décembre 2010

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 116 - Décembre 2010

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SAINT-VIT Défaut de financement Deux hameaux de Saint-Vit privés d’assainissement Les hameaux de Boismurie et Benusse devront encore attendre leur réseau d'assainissement collectif. Faute de subventions, la munici- palité de Saint-Vit ne peut pas supporter à elle seule les 6 millions d'euros d'investissement nécessaires à la réalisation de ce projet.

L’ argent public se raréfie. L’État se serre la ceinture, et les col- lectivités locales sont au régi- me sec. Mot d'ordre : de la rigueur. Région, Département, communes, à chaque échelon chacun compte ses sous. En période de vaches maigres, la solidarité financière qui existe entre l’État et les collectivi- tés, et les collectivités entre elles par le biais des subventions, a du plomb dans l'aile. La faute à qui ? À la crise ! Les maires qui ont le nez dans le budget font les frais de cette situation. Ils doivent tenir compte du désengagement pro- gressif de partenaires financiers qui les obligent à revoir à la bais- se le volet investissement. “Les sub- ventions sont en recul. Nous allons au devant de contraintes budgé- taires qui vont nous amener à fai- re de vrais choix. Toutes les com- munes sont un cas particulier par rapport à cette situation” note Chris- tine Bouquin, présidente de l'association des maires du Doubs. Le sujet fera débat, fin novembre, au 93 ème congrès des maires de Fran- ce durant lequel il s'agira de

répondre à cette question centrale :“Demain, quel rôle et quels moyens pour les communes et leurs inter- communalités ?” Les maires se heurtent à cette inter- rogation tant le contexte écono- mique et financier est encore incer- tain. Ils ont aussi du mal à évaluer la portées à long terme sur les col- lectivités des réformes engagées par l’État et en particulier celle de la T.P.

le Conseil général, il y a l'assainissement. “Il y a quatre ans, sur ces dos- siers-là, nous pouvions prétendre à 45% d'aides. Quand nous avons construit la station d'épuration, nous avons bénéficié de 60% de sub- ventions. Aujourd'hui,

d'assainissement collectif de Benus- se et Boismurie, deux hameaux excentrés de Saint-Vit, n'est plus à l'ordre du jour. 6 millions d'euros sont nécessaires pour concrétiser ce dossier. “Sans aide, je ne peux pas le financer. Ces projets qui sont les plus lourds à porter dans les communes sont ceux qui sont le moins aidés” déplore Pascal Rou- thier pour qui il n'est pas question de faire supporter le désengage- ment des co-financeurs par les contribuables en majorant la taxe eau-assainissement. Avec un budget pratiquement divi- sé par deux en cinq ans, (il est aujourd'hui de 2,5 millions d'euros), “au lieu de 10 projets, on en réali- se deux à trois par ans.” La seule

marge de manœuvre dont dispo- sent les communes est d'étaler dans le temps les chantiers. À Saint-Vit, l'aménagement du centre-bourg prévu sur trois ans s'étendra sur cinq voire six ans. En temps de cri- se, le rythme des investissements tourne au ralenti. Le contexte mène la vie dure aux municipalités qui doivent se préparer, selon Pascal Routhier à voir “comment elles pour- ront financer les projets sans aides, et aller ensuite, en fonction de leur nature, trouver des subventions pour mieux boucler l'opération.” Des pro- jets structurants comme la construc- tion d'une école ou d'une média- thèque sont encore aidés. C'est déjà ça. T.C.

pour les projets qui concernent l'alimentation en eau, nous n'avons aucune aide de l'Agence de l'eau, et 10% du Conseil général. Quand il s'agit d'assainissement, il n'y a plus d'aide du tout.” Un coup dur pour cette bourgade de 5 000 habi- tants dans laquelle le budget eau, assainissement, voirie représente 60% du budget général. “Depuis que je suis maire, nous investissons 2 millions d'euros pour l'eau, l'assainissement et les routes.” Le conseil municipal qui s'est atte- lé à l'élaboration du budget 2011 dès le mois de juin dernier compo- se avec ces éléments qui l'obligent à repenser son schéma directeur d'assainissement. Le projet de construire le réseau

Pascal Routhier, le maire de Saint-Vit, s'est attelé au budget 2011 dès le mois de juin, contraint de classé par ordre de prio- rité les inves- tissements.

Pour Pascal Rou- thier, le maire de Saint-Vit, l'évidence c'est que les sub- ventions se rédui- sent à peau de cha- grin, redoutant que demain “les com- munes ne doivent compter que sur elles-mêmes” dit-il. Parmi les projets largement subven- tionnés hier et qui ne sont pratique- ment plus soutenus par les collectivités et en particulier par

“On réalise deux à trois projets par an.”

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