La Presse Bisontine 116 - Décembre 2010

BESANÇON 10

La Presse Bisontine n° 116 - Décembre 2010

Jacques Barbier de l’association Planoise Avenir, redoute que le centre des finances publiques de la place Cassin finis- se aussi par déménager.

PLANOISE

Cassin, Île de France, Époisses Des commerces désespérément vides L’association Planoise Avenir s’inquiète du nombre de cellules commerciales qui ont tiré le rideau sur le quartier depuis plusieurs années parfois. À quand le plan de relance ?

Q uand il chemine dans le quartier de Planoise, Jacques Barbier s’inquiète du nombre de com- merces qui sont inoccupés. Des espaces laissés vides après que les enseignes

aient plié bagage pour des raisons éco- nomiques ou pour s’installer ailleurs dans d’autres locaux. “Par exemple, la Mutualité Française a quitté le centre commercial Île de France pour aller à

La Fayette, laissant derrière elle une place vide. Dans quelques mois, la Caisse d’Épargne s’en ira des Époisses pour prendre le rez-de-chaussée du nouveau bâtiment de la S.A.I.E.M.B. rue de Brabant. Qui s’installera là ? On déshabille Paul pour habiller Jacques” estime cet homme membre de l’association Planoise Avenir. Au total, entre les secteurs Cassin, Île de France et Époisses, au moins huit cellules commerciales sont dis- ponibles. À cela il faut ajouter les nou- veaux locaux tertiaires en cours de construction, et ceux qui ne le sont pas encore comme le Tripode (boule- vard Salvador Allende) qui offrira 1 500 m 2 de bureaux. Planoise dévoile un double visage, celui des centres commerciaux his- toriques du quartier qui auraient besoin d’être rénovés et parfois même réaménagés pour retrouver une plei- ne attractivité, et l’autre, celui des

immeubles de bureaux modernes et neufs en attente d’être occupés. “Je me demande pourquoi on construit autant alors que des espaces sont vides” pour- suit Jacques Barbier, pointant du doigt un grand local désaffecté situé dans le centre Île de France que la S.A.I.E.M.B. (société immobilière d’économie mixte de Besançon) réno- ve. À écouter l’association Planoise Avenir, il y aurait aujourd’hui une offre de biens largement supérieure à la demande. La S.A.I.E.M.B. qui gère 55 000 m 2 de locaux sur la ville (industriels, com- merces, bureaux) dont une partie sur Planoise, n’est pas aussi catégorique. “Il n’y a pas surabondance. Rappelons que lorsque Dijon a construit la Toi- son d’Or, on disait qu’il y avait trop d’offre. Pourtant à l’époque des entre- prises sont allées s’installer là-bas par- ce qu’il y avait des bâtiments et une offre foncière importante. Si aujour- d’hui nous étions incapables de four- nir une offre, nous empêcherions les entreprises de venir. Demain, nous pour- rons remplir les bâtiments neufs, mais ce sera peut-être plus difficile en ce qui concerne l’ancien. C’est la vie de l’immobilier” explique-t-on à la S.A.I.E.M.B., organisme présidé par

le maire de Besançon Jean-Louis Fous- seret. Pour cette société, l’enjeu est plutôt de faire concorder l’offre à la demande. Or, la configuration d’un centre com- mercial comme celui d’Île de France ne se prête pas toujours à une activi- té commerciale en fonction de là où se situe l’enseigne. “On sait qu’à chaque fois qu’il y a eu un commerce sur la partie arrière du centre Île de France, le chiffre d’affaires n’était pas suffi- sant pour garantir sa viabilité. Il faut installer dans ces locaux soit des asso- ciations, soit des bureaux.” Le constat est lemême pour un local vide de 100m 2 avenue du Parc. “Il est régulièrement visité, mais il est mal agencé. Il fau- drait le rénover pour le rendre plus attractif” , poursuit la S.A.I.E.M.B. pré- cisant qu’il y a toujours une explica- tion à un commerce vide. C’est aussi le cas de cette cellule de 100 m 2 située face aux caisses dans la galerie com- merciale d’Intermarché, que la S.A.I.E.M.B. veut racheter pour pou- voir enfin la louer. Aujourd’hui, sur Planoise, plusieurs commerçants se plaignent de ces locaux vides qui découragent la clientèle et favorisent la délinquance. T.C.

La Mutualité Française a quitté Île de France pour le parc La Fayette, lais- sant derrière un local vide.

Petit florilège des phrases-cultes des élus bisontins Conseil municipal du 9 novembre 2010 Jean Rosselot (opposition) interpelle Jean-Louis Fousseret à propos d’un rap- prochement entre l’Agglo et le sud de la Haute-Saône, idée récemment relayée dans La Presse Bisontine par Yves Krattinger, président socialiste du Conseil général de Haute-Saône : “Ne vous énervez pas, mais j’ai mal à mon Besançon. Je suis malheureux. Cela fait dix ans que l’Agglo existe, cinq ans que je dis qu’il faut réfléchir à un pays, et cela se termine par des leçons que vous assène Yves Krattinger.” Jean-Louis Fousseret réagit avec calme : “C’est très habile de vous appuyer sur les propos d’Yves Krattinger que je rencontre régulièrement. Je ne suis pas en opposition avec ce que vous dites puisque c’est ce que nous faisons.” Michel Omouri (opposition), à propos des logements sociaux vides : “Monsieur Fousseret, l’injustice sociale est à gauche.” Jean-Louis Fousseret répond : “J’ai une différence avec vous Monsieur Omouri, c’est que je n’oublie pas d’où je viens…” Michel Omouri du tac au tac hors micro : “Vous habitez Saint-Ferjeux, j’habite Planoise.” Jean Rosselot en réponse à Michel Loyat au sujet des programmes de défiscali- sation immobilière : “Michel Loyat se met en contradiction. Il y a aujourd’hui le Michel qui pleure, et le Michel qui riait quand la défiscalisation a permis la construction de logements d’un certain standing à la Mouillère.” Jean-Louis Fousseret invité à prendre exemple sur l’État en matière de gestion : “Si je gérais la ville comme l’État, il y aurait du souci à se faire…” Philippe Gonon (opposition) à propos du schéma d’orientation pour la culture. Il s’adresse à l’adjoint Yves-Michel Dahoui : “La culture est synonyme de plaisir et je trouve que votre culture est triste.” Mireille Péquignot (opposition), à propos du label Unesco et du schéma culturel : “Après la labellisation, vous avez pris des vacances. Vous nous présentez une copie bâclée. C’est de la pure com.” Commentaire de Franck Monneur : “Je suis abasourdi par le niveau du débat.” Yves-Michel Dahoui réagit à son tour aux propos de Mireille Péquignot : “J’ai du mal à retirer la substantifique moelle de certains aspects de l’intervention.” Jean-Louis Fousseret s’adressant à l’opposition : “Il y a une telle différence d’analyse entre vous et nous qu’on ne pourra jamais se mettre d’accord. Vous ne voulez pas entendre. J’espère qu’en 2012 le peuple vous ramènera à la réalité.” Les perles du conseil

Des services, mais une image dégradée L’attractivité du quartier en question Il semble que les entrepreneurs attentifs à l’image de leur société préfèrent s’installer ailleurs qu’à Planoise. Q uand un professionnel cherche une surface commerciale ou des bureaux à Besançon, sʼil a le choix entre plusieurs quartiers pour sʼinstaller, ce nʼest pas sûr quʼil retienne celui de Planoise. Ce sec- teur souffre dʼun déficit dʼimage qui nuit à son attractivité. La S.A.I.E.M.B. qui gère 55 000 mètres carrés de locaux industriels sur Besançon, lʼadmet. “Le cadre tertiaire de Temis ou du parc La Fayette est clairement identifié, alors que Planoise offre un cadre urbain. La prestation n’est pas la même. Ce n’est pas forcément un frein. Il y a des avantages et des inconvénients. Tout dépend de ce que cherche le chef d’entreprise.” Les investisseurs qui veulent mettre en avant leur image vis-à-vis de leurs clients préféreront sʼimplanter à Temis ou à La Fayette. Dʼautres, moins attachés à cet aspect et davantage motivés par un prix de loyer plus attractif, sʼinstalleront à Planoise, “où les salariés auront à leur disposition tous les services de proxi- mité” poursuit la S.A.I.E.M.B. qui termine la construction à Planoise dʼun immeuble de bureau de cinq étages. Pour lʼinstant, le rez-de-chaussée a trouvé preneur, puisque la Caisse dʼÉpargne sʼy installera. Mais tout le bâtiment nʼest pas loué. “Il y a beaucoup de contacts. Ce que l’on constate, c’est que les gens prennent leur temps pour se position- ner. La conjoncture est incertaine. Les chefs d’entreprise sont prudents.”

La S.A.I.E.M.B. avance l’argument de la zone franche pour convaincre les entrepreneurs de s’installer à Planoise.

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