La Presse Bisontine 113 - Septembre 2010
DOSSIER
La Presse Bisontine n° 113 - Septembre 2010
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BESANÇON Agences intérim Du foot à l’emploi temporaire Parcours atypique pour Xavier Thevenot qui ne se prédestinait pas vraiment à reprendre le flambeau de son père, devenu un des leaders français de l’intérim. Et pourtant…
gré lui,l’histoire paternelle qu’il n’a pour- tant jamais voulu copier. À 45 ans, et déjà une longue expérience derrière lui, le dirigeant bisontin ouvrira certaine- ment encore quelques agences avant de songer à passer le flambeau. J.-F.H. Avant de se lancer dans l’intérim, Xavier Thevenot avait démarré une carrière de sportif de haut niveau. CARTE D’IDENTITÉ : Franche-Comté Intérim Date de création : 2002 Âge du dirigeant : 45 ans Nombre de salariés : 20 Chiffre d’affaires : entre 15 et 20 millions d’euros
L e travail temporaire, Xavier The- venot l’a connu très jeune : sai- sonnier dans une station de ski alpine, il a longtemps préféré le statut somme toute précaire de tra- vailleur saisonnier que celui d’homme d’affaires bien assis dans un bureau. C’est donc le sport qui guide la jeunes- se de Xavier Thevenot, peu enclin à suivre les pas de son père,Claude,connu pour avoir créé dans les années quatre- vingt, un des premiers réseaux fran- çais d’agences intérim. La passion de Xavier, c’était d’abord le football. Joueur en Division d’Honneur en Haute-Saô- ne, il est vite repéré pour ses qualités athlétiques qui le mèneront jusqu’en Division 2 à Mulhouse. À 20 ans, ce début de carrière prometteur s’arrête net avec la rupture des deux genoux. Ce sera alors le temps, un peu insou- ciant, des saisons en stations de ski. Un brin rebelle, Xavier Thevenot avait envoyé balader les études assez tôt,
Après un sérieux trou d’air fin 2008, l’intérimreprend enfindes couleurs. “On retrouve les niveaux d’avant” confirme le dirigeant à la tête d’une vingtaine de salariés. Ironie de l’histoire :XavierThe- venot finit par reproduire, presquemal-
par son père qui deviendra, au sein du groupe Eurist, le 4 ème acteur national en matière d’intérimaprèsAdecco,Vedior- bis et Manpower. À 35 ans, Xavier The- venot était à la tête d’une quarantaine d’agences. Une mésentente avec un nouveau diri- geant suite à la vente de l’entreprise paternelle à un groupe anglais donne- ra un coup d’arrêt à l’implication de Xavier dans l’aventure familiale. “J’ai préféré partir” dit-il. Après six mois de chômage, il crée, ex nihilo , l’enseigne Franche-Comté Inté- rim. Il démarre rueXavier-Marmier avec une secrétaire àmi-temps et les contrats commencent à tomber. Après cette pre- mière agence spécialisée dans l’industrie, XavierThevenot en crée une autre,orien- téeB.T.P.,puis quatre agencesmédicales à Chalon-sur-Saône, Dijon, Troyes et la dernière en avril 2010 à Montpellier. Plus récemment, il vient d’ouvrir une nouvelle agence industrie à Valdahon.
“malgré une mère institutrice” dit-il. Revenu à Besançon après quelques sai- sons en montagne, il est interpellé par son père qui était déjà à la tête de quatre agences Intérim25. “Il memanque quel- qu’un à l’accueil”m’a-t-il dit. J’ai répon- du : “Pourquoi pas…” Entré en 1987 à l’accueil d’une agence bisontine en remplacement d’un congé maternité, le jeune Xavier finira par prendre goût aumétier. “J’ai voulu sor- tir des bureaux et devenir commercial. J’ai travaillé deux ans sans interruption, sans vacances. C’est peu dire que je n’ai bénéficié d’aucun traitement de faveur” précise le dirigeant.Tandis que son père étendait son réseau d’agences sur une bonne partie de la France, le fils prenait les rênes de l’agence Intérim 25, place Flore. “Puis j’ai monté d’autres agences àTroyes, Pontarlier, jusqu’àManosque.” Il gravira peu à peu les échelons,devien- dra chef de secteur et contribuera au développement de l’entreprise fondée
BESANÇON Gastronomie Franck Barthod a déjà de la bouteille Il est entré dans l’entreprise familiale à 16 ans. Aujourd’hui, à 40 ans, Franck Barthod est le pilier la maison créée par son grand-père en 1949. Il conti- nue à faire évoluer cette institution bisontine. P rononcez Barthod à Besançon et on vous indiquera presque auto- matiquement le milieu de la rue Bersot. L’adresse n’a pas chan- gé depuis 1949, même si les lieux ont été radicalement méta- morphosés. C’est aujourd’hui Franck Barthod le seul maître à bord. Il gère essentiellement le restaurant attenant à la boutique de vins, dont il a su faire évoluer l’atmosphère et la carte pour en faire un des endroits les plus connus de la capitale comtoise. Franck Barthod a appris le métier “sur le tas” comme il dit. À 16 ans et demi, il intègre la boutique “sans vraiment avoir l’intention de reprendre l’affaire.” C’est à cette époque, en 1986, que Bernard, le père de Franck et patron de l’époque, décide de transformer les lieux et de créer un bar à vin, concept totalement nouveau à Besançon. “Après avoir été formé en tant qu’apprenti à la cave, je me suis formé aux métiers de la restauration. L’ouverture du restaurant correspond à mon arri- vée dans l’entreprise. J’avais besoin d’être épaulé et à l’écoute des gens du métier” raconte l’actuel patron. D’un simple bar à vin genre bouchon lyonnais, la maison Barthod a rapidement bifurqué vers la restauration traditionnelle. “Je n’avais pas d’autre choix que d’y aller à fond. Soit tu t’aperçois vite que tu n’es pas fait pour ce métier et tu arrêtes, soit tu te prends de passion et tu te donnes à fond. C’est ce que j’ai fait.” Bernard Barthod a laissé les clés de l’entreprise à Franck il y a trois ans maintenant. Car il aura fallu au fils “au moins une bonne dizaine d’années pour faire le tour de toutes les activités, entre la cave, l’épicerie, le restaurant et pour apprendre les ficelles du métier.” Bien conscient que la clientèle est de plus en plus pointilleuse, Franck Barthod a su s’entourer de professionnels pour l’épauler. En vingt ans, il a vu aus- si se développer sur Besançon d’autres enseignes dédiées au vin. “Alors il faut toujours essayer de se différencier en élargissant par exemple la gamme des produits estampillés Barthod. On peaufine aussi l’idée de lancer notre site Internet marchand avec nos propres produits” ajoute le chef d’entreprise. Père de trois enfants - 15, 13 et 9 ans -, bientôt d’un quatrième, Franck Barthod n’en est presque qu’au début de cet- te aventure économique. Avec plus de vingt ans d’expérience derrière lui, il estime encore avoir beaucoup à faire pour continuer à hisser l’enseigne parmi les adresses incontournables de Besançon. Il a enco- re certainement au moins vingt devant lui avant de songer à raccro- cher le tablier noir. Pour l’instant, il s’applique à mettre en œuvre la devise que tout commerçant digne de ce nom devrait avoir selon lui : “Ne pas se morfondre et aller de l’avant.” J.-F.H.
COMMERCE Une des enseignes les anciennes David marque son territoire
Depuis juillet, David Giannella dirige une le magasin de vêtements “Roger-Territoire
d’hommes” créé par son grand-père en
1935. À 39 ans, il parle de continuité, pas de révolution. D epuis 1935 qu’il est installé au 73, Gran- de rue à Besançon, le magasin de vête- ments pour homme “Roger Territoire d’Hommes” est tenu par la même famille. Après Roger Lévy, grand-père fon- dateur, puis la maman Joël- le Bloch, place à David Gian- nella le petit-fils. À 39 ans, il dirige depuis juillet cette bou- tique connue de nombreux Bisontins… et notamment des mariés qui ont craqué sur un costume. Si l’enseigne de 200 m 2 vend de nombreux articles pour les cérémonies, sa plus grosse offre (environ 50 %) est composée d’habillement dit de “ville”. Environ 20 % dumagasin est réservé au sportswear . “On travaille sur dumoyen et haut de gamme et mon but n’est pas de faire un virage à 90
David Giannella (39 ans) à la tête de Roger Territoire d’Hommes, situé Grande rue à Besançon.
ral ne doit pas le contraindre à rester derrière un bureau mais en lien avec les clients. Quant aux tracas liés à ses nouvelles responsabilités, le manager explique “qu’ils ne l’empêchent pas de dormir.” Pour l’heure, il a apporté une nouveauté en créant le “dépar- tement mesure”, l’objectif étant que chaque client puis- se personnaliser ou “custo- miser” ses vêtements à sa guise. “Il ne lui en coûtera que 20 % plus cher comparé
au prêt-à-porter” calcule-t-il. Pour le reste, l’enseigne employant six salariés gar- de ses produits traditionnels, de la chemise étiquetée à 39 euros jusqu’à 129 euros aux costumes allant de 200 euros à 600 euros, voire davantage. “Roger Territoi- re d’hommes” s’est fait un nomà Besançon. David Gian- nella, aidé de son épouse, espère contribuer à asseoir cette image de marque. E.Ch.
degrés mais de dynamiser le magasin” précise David, conscient que le travail de ses aînés ne doit pas être occulté. “J’ai un beau bateau qui ne se commande pas com- me un jet ski. À moi de suivre la bonne vague… Le maga- sin a 75 ans et une notoriété alors je ne veux pas révolu- tionner quelque chose en pla- ce.” Le nouveau capitaine de bord a les bons mots. Il ne lui res- te plus qu’à prouver qu’il a les épaules assez solides pour mener l’embarcation encore plus loin : “Voilà 13 ans que je travaille dans ce magasin et je fais les mêmes tâches que mes collègues, de la réception des marchandises à l’étiquetage” dit-il. Pour David, le statut de directeur géné-
CARTE D’IDENTITÉ
Barthod le vin Date de création : 1949 Âge du dirigeant : 40 ans Nombre de salariés : 10
CARTE D’IDENTITÉ : Roger Territoire d’Homme Date de création : 1935 par Roger Lévy Âge du dirigeant : 39 ans Nombre de salariés : 7 Chiffre d’affaires : non communiqué
À seulement 40 ans, Franck Barthod a déjà 23 ans de boutique derrière lui.
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