La Presse Bisontine 107 - Février 2010

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 107 - Février 2010

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Christine Jeanney : “L’année 2009 a été très compliquée” La présidente du groupe

PIREY

1,6 million d’euros Une méga-centrale solaire chez Dimeco L’entreprise de Pirey, spécialisée dans les lignes d’alimentation de presses, a installé sur son toit de 7 500 m 2 un immense panneau photovoltaïque. La démarche écologique est aussi économique. L’électricité est revendue à E.D.F.

Fille du fondateur Georges Jeanney, c’est elle qui a repris les rênes de ce groupe qui emploie 150 personnes et réalise un chiffre d’affaires conso- lidé de 35 millions d’euros. La Presse Bisontine : L’investissement est lourd en cette période plutôt tendue ? Christine Jeanney : C’est vrai que l’on ne va pas vendre plus de machines

pour autant et qu’un toit, par défi- nition, ça ne rapporte rien. Mais c’est avant tout une démarche écologique et si c’était à refaire, nous le refe- rions. Les premiers résultats sont probants. Parallèlement, nous avons engagé la réfection de l’intérieur des ateliers qui nous coûtera 900 000 euros. Le montant total de ces travaux s’élève donc à 2,5 mil- lions. L’investissement photovoltaïque doit être rentabilisé sur 15 ans. L.P.B. : La conjoncture est très compliquée en ce moment ? C.J. : L’année 2009 a été très diffici- le. Sur l’exercice en cours, on se situe à - 35 % par rapport à l’année der- nière. Heureusement, grâce à une bonne gestion du groupe depuis des années, nous avons la possibilité d’amortir l’investissement sur un an pour ne pas pénaliser les années futures. L.P.B. : Vous êtes dans la droite ligne de la politique instaurée par votre père Georges Jeanney, le fondateur de Dimeco ? C.J. : La politique de mon père a tou- jours été très raisonnable. Nous ne nous sommes jamais faits de salaires somptuaires, nous n’avons jamais eu de voitures de luxe, les bénéfices ont toujours été réinvestis avec très peu de distribution de dividendes. L.P.B. : Comment se présente 2010 ? C.J. : De manière très incertaine. Mais paradoxalement, en décembre, nous avons gonflé le portefeuille des com- mandes alors qu’en novembre on n’avait rien fait. Pourvu que l’on conti- nue sur la lancée de décembre.

Q uand on engage des travaux dans une maison, il arrive fréquem- ment que l’on s’attaque à une par- tie qui n’était pas prévue. Chez Dime- co, la démarche engagée a largement dépassé les projets initiaux. “Au départ, on pensait rénover l’intérieur des ate- liers et réparer le toit qui présentait des problèmes d’étanchéité. Toute réflexion faite, soit on mettait des rustines, soit on refaisait tout. Finalement, les tra- vaux engagés dépassent largement ce que nous avions prévu de faire initia- lement” commente Christine Jeanney,

présidente de la holding Dimeco. La société de Pirey a investi la baga-

à 20 ans. Seul le solaire le permettait” ajoute Patrick Sablot, l’architecte bison- tin à l’origine du projet. Grâce à ces lourds travaux terminés l’été dernier, la température intérieu- re du bâtiment est abaissée de 5 °C en été et les économies de chauffage pré- vues sont de l’ordre de 30 % en hiver. La production d’électricité, revendue à E.D.F., doit atteindre les 130 000 kWh par an. 60 tonnes de CO2 doivent être économisées tous les ans grâce à cet- te solution solaire. J.-F.H.

telle d’1,6 million d’euros pour la réfec- tion complète de la toi- ture et l’installation de panneaux photovol- taïques. “Mon rôle a été de motiver la direction à doubler l’investissement initia- lement prévu, tout en justifiant un retour sur investissement inférieur

30 % d’économies de chauffage.

C’est une des plus grandes réalisations

photovol- taïques de France.

Christine Jeanney : “Une grosse incertitude pour 2010.”

Propos recueillis par J.-F.H.

BESANÇON

Commerce Un, deux, trois, soldez ! Les soldes d’hiver ont démarré fort mais mieux vaut ne pas tarder pour acheter son pull préféré. Les stocks diminuent.

L es gros rabais n’ont pas tardé. Dès le 6 janvier, l’enseigne de vêtements “Stocks Américains” située rue des Granges à Besan- çon soldait à tout va. - 30 et jusqu’à - 50 % pouvait-on lire sur certains jeans ou marques de chaussures. Les ache- teurs ont vite flairé le bon coup. Il faut

dire que les Bisontins comme les Fran- çais d’ailleurs ont attendu les soldes pour refaire leur garde-robe. La ruée était d’autant plus attendue dans les boutiques que les ventes de vêtements ont été catastrophiques en 2009. La chute a été de 9 % au troisième tri- mestre et pourrait atteindre 4 % sur

l’ensemble de l’année, selon l’Institut français de la mode (I.F.M.). Un mil- lésime d’autant plus mauvais qu’il se compare à des niveaux bas : la bais- se avait atteint 3 % en 2008 par rap- port à 2007. Il y a beaucoup de stocks et les maga- sins doivent donc faire de la place

Rabais sur la vaisselle et verrerie dans le magasin géré par Carole Bernard.

pour recevoir la collection printemps- été d’ici fin janvier. Comme un signe pour les commerçants, les soldes ont débuté alors que les températures étaient sibériennes, d’où une ruée enco- re plus prononcée. Encore une fois, l’essentiel des ventes s’effectue tradi- tionnellement lors des deux premières semaines des soldes. Des magasins ont même ouvert leurs portes dès 8 heures pour permettre à leurs clients les plus fidèles de choisir leur coup de cœur sans la cohue et en leur offrant du café, du thé et des petits gâteaux aux plus matinaux. Les soldes ne concernent pas unique- ment les magasins de vêtements. Exemple chez un lunetier de la Gran- de rue qui a affiché jusqu’à moins 70 % sur certaines de ses montures. Pour Carole Bernard, responsable de

l’enseigne “Geneviève Lethu” spécia- lisée dans la vente de vaisselle, ver- rerie, les soldes concernent tous les produits, du chandelier à la petite cuiller. “J’ai également affiché - 30 %

sur la décoration de Noël dès le premier jour…Des clients atten- dent spécialement pour s’équiper pour le Noël prochain.” En terme de chiffre d’affaires, elle estime l’année 2009 “au même niveau” que 2008. Les soldes per- mettront d’écouler les stocks afin de pouvoir mettre en rayon la nou- velle collection de vais- selle… qui s’annonce colorée.

Des magasins ont ouvert leurs portes dès 8 heures.

Les opticiens

- comme les autres com- merçants - ont vu juste en soldant fortement dès le premier jour.

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