La Presse Bisontine 107 - Février 2010
LE GRAND BESANÇON 32
La Presse Bisontine n° 107 - Février 2010
AGRICULTURE L’étable comme énergie verte La vache, une chaudière
Une entreprise du Doubs, Bonnet-Perrin à Gilley, propose une pompe à chaleur qui récupère les calories d’un bâtiment d’élevage pour chauffer une habitation. L’étable devient source d’énergie.
car chaque installation est dif- férente. Il y a 40 % de crédits d’impôts” annonce l’artisan qui devrait installer sept autres struc- tures de ce type dans le dépar- tement. Sachant qu’une vache produit une énergie thermique de 24 kWh par jour, avec 30 bêtes, on pour- rait chauffer une maison de 200 m 2 . Côté finances, le retour sur investissement serait assez rapide selon l’installateur qui garantit, avec ce type d’énergie, des gains de 50 à 60 % par rap- port au gaz ou au fioul.L’air serait également meilleur pour les ani- maux, car mieux brassé. E.Ch.
L a chaleur dégagée par les vaches pour chauffer son habitation le tout, sans odeur… “Du bonheur” à écouter Jean-Louis Perrin, arti- san chauffagiste installé à Gil- ley qui a réussi à moderniser et faire fonctionner un principe vieux comme le monde visant à utiliser la chaleur produite par les bêtes pour la conduire ensui- te dans la maison. “Même lors- qu’il a fait moins 25 degrés com- me ce fut le cas au mois de décembre, notre système instal- lé dans une étable à Arçon fonc-
d’autant que nous nous occupions déjàde lamaintenance de pompes à chaleur qui avaient été instal- lées il y a plus de vingt ans.” L’arrivée du fioul, alors à bas prix, avait vite scellé le sort de cette technique assez simple. “Il faut un système de ventilation qui fonctionne bien” dit-il. L’air passe dans la pompe à chaleur, puis est transformé en eau chau- de qui peut monter jusqu’à 60 degrés. “Ce système peut vrai- ment être viable dans notre région car les habitations des agricul- teurs sont souvent proches des étables” évoque l’homme, parti démarcher des usines spéciali- sées en Espagne puis en Italie pour dégoter des pompes à cha- leur en inox, qui ne sont pas sujettes aux corrosions de l’air ambiant retrouvé dans les étables (méthane, ammoniac, hydrogè- ne sulfuré). Et le prix de l’installation dans tout cela ? “Je ne peux pas don- ner un prix. Il faut faire un devis
L’énergie produite par la chaleur des vaches peut chauffer une habitation.
FLÉAU
Agriculteurs face à un dilemme
tionnait” explique ce dernier qui a dû dénicher des systèmes compa- tibles pour faire fonctionner les pompes à cha- leur. “Lorsque j’ai vu le prix du fioul, jeme suis dit qu’il y avait quelque chose à faire
Préparer l’après-bromadiolone Alors que le campagnol attaque, de nouvelles restrictions d’usage de la bromadiolone vont être mises en place. La perte due à l’attaque des rongeurs serait d’1 centime par litre de lait.
“30 vaches chaufferaient 200 m 2 .”
Selon Daniel Prieur, président de la Fédération départementale des syn- dicats des exploitants agricoles (F.D.S.E.A.), il est nécessaire de gar- der la bromadiolone comme complé- ment des autres méthodes de lutte “en luttant notamment contre la tau- pe, dit-il. En creusant des galeries, elles permettent aux campagnols de se dépla- cer facilement”, explique ce dernier tout en utilisant une métaphore afin d’argumenter son propos : “C’est com- me à la guerre : si vous ne voulez pas que l’infanterie débarque, il faut évi- ter que le génie travaille.” Bref, la bataille est loin d’être gagnée. À court terme et ce malgré l’opposition des représentants de la F.D.S.E.A., Jeunes agriculteurs et chambre d’agriculture du Doubs, il sera donc interdit de traiter sur certaines com- munes infestées. Pour de nombreux agriculteurs, c’est l’incompréhension car d’après les chiffres relevés par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (O.N.C.F.S.), la faune n’a subi aucune perte en 2009 (résul- tats du réseau Sagir), d’où selon eux, la preuve du sérieux et de la rigueur avec laquelle ces professionnels pro- cèdent au traitement.Mais qu’en sera- t-il d’ici 2011 ? En restreignant d’un côté tout en offrant des mesures alternatives de l’autre, l’administration va se retrou- ver face à un dilemme d’autant que la bromadiolone est commercialisable jusqu’à fin 2010 et utilisable encore l’année suivante. En clair, il faudra préparer l’après 2011, faute de quoi, les campagnols risquent de pulluler… et d’attaquer. E.Ch.
D e Vercel en passant par Pier- refontaine-les-Varans jusqu’à Laviron et Belleherbe, les mêmes champs ruinés. Des dizaines d’hectares où le vert de l’herbe est remplacé par le noir de la terre après que les campagnols aient ron- gé les racines d’herbe donnant au pay- sage un caractère lunaire. Le mois de décembre froid aura-t-il eu raison des nuisibles ? Les agricul- teurs n’y croient pas vraiment et s’attendent à de nouvelles pertes. Un coup dur d’autant que l’État va mettre un nouveau tour de vis dans l’utilisation de la bromadiolone, puissant anti-coa- gulant qui tue les campagnols… et parfois d’autres bêtes de la chaîne ali- mentaire. La préfecture de région a d’ailleurs organisé à la fin de l’année 2009 une réunion - de concertation - pour envisager de nouvelles restric- tions d’usage. Cette limitation de la bromadiolone intervient au moment où les campa- gnols se remettent à table alors qu’aucune solution de substitution n’est proposée. Interrogation du côté des agriculteurs. Le Code rural impo- se une approche collective via les Grou- pements de défense contre les orga- nismes nuisibles (G.D.O.N.) et les arrêtés préfectoraux de 2007 interdi- sent le traitement des parcelles pour des zones infestées à plus de 50 %.
Faut-il s’attendre à une pullulation des campagnols dès cette année ?
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