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La Presse Bisontine n°269 - Novembre 2024

CULTURE

Nouveau chapitre au C.D.N. Tommy Milliot ou le théâtre en partage Arrivé à la tête du Centre dramatique national (C.D.N.) de Besançon en janvier dernier, le metteur en scène Tommy Milliot veut ouvrir en grand les portes de ce lieu de diffusion et de création, et permettre aux Bisontins de se l’approprier, comme en attestent les premiers rendez-vous de la saison.

Tommy Milliot a été choisi par les partenaires publics pour succéder à Célie Pauthe (photos Pierre Gondard).

“L’ une des premières choses qui m’a marqué lorsque j’ai découvert le lieu, c’est cette inscription au fronton, rappelant son passé de “salle des fêtes” , explique spon tanément Tommy Milliot. Il n’en fallait pas plus à ce metteur en scène et scénographe reconnu, pour finaliser un projet culturel axé sur l’ouverture et la trans mission. Ça, et l’attrait naissant pour cette ville “au passé uto piste et ouvrier” , qui n’est pas

structure bisontine. Avec l’envie de s’adresser y compris au jeune public, autour notamment de quatre spectacles intergénéra tionnels ou du nouveau Bureau des jeunes. Une structure iné dite (inspirée de celle de la Comédie Française), qui pro posera gratuitement plusieurs ateliers par trimestre à des jeunes de 15 à 25 ans, “choisis pour la diversité de leurs par cours, et sans connaissance du théâtre” , précise le nouveau directeur, en écho à son propre vécu. La programmation entend aussi “aller vers” le public, par le biais de deux spectacles en itinérance qui se déplaceront dans le Grand Besançon et la région. Cette nouvelle donne impor tante du projet de Tommy Mil liot verra “une vingtaine de représentations dans les terri toires ruraux.” Deux spectacles hors les murs seront également proposés. “Dans la solitude des champs de coton” de Bernard Marie Koltès sera joué dans la

sans lui rappeler ses origines du nord de la France. “Je veux rappeler que ce théâtre appartient aux Bisontins et que les portes leur sont grandes ouvertes. On n’est pas qu’un sim ple catalogue de spectacles mais aussi un lieu de création. On veut le rendre accessible sur des temps festifs — comme on a pu le faire à l’ouverture le 21 sep tembre -, lors d’ateliers tout public, de rencontres en bord de scène ou de découverte des cou lisses” , précise Tommy Milliot.

Ce désir de rencontres entre le public et les artistes, ce profes sionnel le nourrit de longue date. Convaincu de l’intérêt du théâtre public. “C’est lors d’une sortie au C.D.N. de Béthune à 14 ans que j’ai moi-même décou vert le théâtre. J’étais un ignare, ce n’était pas un lieu qu’on fré quentait en famille.” S’en est suivie, pour lui, une vraie voca tion. Après une rapide décou verte de la scénographie à Bruxelles, ce Franco-Belge se tournera assez vite vers la mise en scène et la dramaturgie et fera ses premières armes au théâtre de Lorient C.D.N., avec Éric Vignier. Avant de créer sa compagnie Man Haast à Mar seille en 2014, puis de céder aux sirènes de la direction théâ trale. “Arrivé à l’âge de 40 ans, j’ai eu cette envie de transmettre ce qu’on m’avait donné en pre nant la tête d’un C.D.N.” Nommé par la ministre de la Culture, il a ainsi succédé en début d’année à Célie Pauthe qui dirigeait depuis 10 ans la

de prédilection - dans cinq spec tacles.Il y aura ainsi l’embarras du choix dans les prochains mois. Et l’expérience de Tommy Milliot pourrait bien profiter plus largement au Nouveau Théâtre de Besançon (tel qu’il a été rebaptisé). Puisque le met teur en scène a notamment été invité dernièrement à la Comé die Française à monter le spec tacle “Massacre” de Lluisa Cunillé, et montera cette année “L’intruse et Les Aveugles” de Maurice Maeterlinck. Un projet autour duquel il a d’ores et déjà agrégé les équipes bisontines sur la réalisation des décors et des costumes notamment. n S.G.

Cour du Palais Granvelle et “Les Serge (Gainsbourg point barre)” avec la Troupe de la Comédie-Française se produi ront à la Citadelle de Besan çon.En parallèle, quelques artistes associés (dont Héloïse Desrivières, jeune autrice de la région, ou Marianne Ségol et Marcus Lindeen) accompa gneront la saison. Un pont sera également établi avec l’écriture par le biais de trois lectures. “Pour moi le théâtre, c’est de la littérature avant tout. Sans les auteurs, il n’y aurait pas de spectacles” , souligne le nouveau directeur, qui a également choisi de mettre à l’honneur le Droit des femmes - l’un de ses thèmes

Le C.D.N. est rebaptisé Nouveau

théâtre de Besançon.

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