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Le Grand Besançon 27
La Presse Bisontine n°269 - Novembre 2024
SAINT-VIT
Zoom Pour les libertins, la fin d’une époque L ’offre locale pour les adeptes de l’échangisme s’est réduite avec la fermeture du club de Saint-Vit. Les établissements à proximité se trouvant désormais à 1 h 30 ou 2 heures de là (l’adresse doloise, la plus proche, étant pour le moment en travaux). Reconnu dans le milieu, le Lady’s était également l’un des plus vieux établissements liber tins, ouvert en 1995. “On venait d’assez loin (Lyon, Suisse…) car des endroits comme cela, il n’en existe plus vraiment” , souligne son dernier gérant, en se réfé rençant à l’éthique cultivée, ici. Par opposition à ce qui se fait aujourd’hui dans les autres clubs et saunas libertins, “souvent très limite” à son sens, à la frontière de la prostitution et des gang bangs rémunérés. “Ce milieu-là est voué à l’abandon si on veut faire les choses correctement” estime-t-il. “Il aurait fallu s’ouvrir à une clientèle élargie (plutôt de discothèque) pour être rentable. Trop éloignée des codes du libertinage qui cultive la dis crétion. Ce qu’on ne voulait pas.” Et de déplorer que la seule bagarre recensée en plus de 20 ans dans son établisse ment ait été provoquée par “des per sonnes connues de la justice.” Outre les contrôles et le fait que l’activité puisse être dans le collimateur de l’État, l’évo lution des pratiques marquaient aussi une rupture ces dernières années, selon lui, avec davantage de soirées privées organisées via des sites libertins. n
Fini le Lady’s
Opération renouveau aux “Champs Marmots” La transformation de l’îlot commercial, qui abritait le fameux club libertin du Lady’s à l’entrée de Saint-Vit, se précise. La municipalité poursuit les acquisitions foncières pour y développer, à terme, de nouveaux logements et services.
des services. Pour un début des travaux envisagé en 2026-2027. Certaines activités resteront proba blement sur place comme l’antenne immobilière Laforêt, tandis que d’au tres, comme les kinésithérapeutes, pourraient saisir l’opportunité d’une nouvelle implantation dans Saint-Vit. En attendant, l’ensemble des com merces et services existants restent ouverts, y compris le restaurant du Café Gourmand (accolé mais dissocié du Lady’s).Le projet s’inscrit dans le dispositif “Action cœur de ville”, “en partenariat avec la Banque des Terri toires, l’État et les collectivités locales” , tient à préciser la commune, qui ne portera pas seule les financements. Il prévoit l’implantation de commerces, d’activités médicales et d’une cinquan taine de logements en petits collectifs (dont du locatif social) avec des parkings en sous-sol. Le tout se fera en lieu et place du bâti existant donnant sur la départementale, et de la grande surface de stationnement située en contrebas, accessible par une rue adjacente. “On veut à la fois diversifier l’offre d’habitat sur la commune et apporter des services de proximité, comme ce qui a déjà pu être fait dans d’autres quartiers” , précise le maire. Une autre opération de requalification est d’ailleurs prévue dans le même sec teur, au niveau de l’ancienne école Jouf froy-d’Abbans, et devrait se concrétiser avant les “Champs Marmots”. Il sera question ici de construire deux petits collectifs d’une vingtaine de logements en accession et un projet d’habitat adapté pour seniors autonomes. n S.G.
du Lady’s, le maire de Saint-Vit avait choisi à l’époque de décliner l’offre. Le contexte et le timing semblaient aujourd’hui plus propices à la trans formation de cet ensemble immobilier hétéroclite, situé le long de la R.D. 673. “Dans le cadre du zéro artificialisation nette (Z.A.N.), on sait qu’il va devenir de plus en plus compliqué pour les col lectivités de s’étendre et cet îlot constitue un exemple type de zone à revitaliser.” Le 18 septembre dernier, le Conseil municipal a ainsi validé le portage fon cier du projet de requalification. L’E.P.F.L. du Doubs (établissement public foncier local) se chargera d’ac quérir l’ensemble des biens immobiliers. Les négociations sont en cours et pren dront plus ou moins de temps. “On aimerait que le programme et le finan cement soient arrêtés d’ici la fin 2025” , précise Julien Morel, directeur général
L’ adresse faisait parler d’elle, conférant à Saint-Vit une visi bilité inespérée qui allait bien au-delà des frontières régio nales. Elle n’alimentera dorénavant que le souvenir amusé des habitants. Après 30 ans d’exploitation, la page du Lady’s est bel et bien en train de se tourner après la vente des murs par les propriétaires à la commune. Fermé depuis septembre, l’établisse ment va en effet disparaître pour laisser place à de nouvelles cellules commer ciales et des logements. Ce rachat, qui intègre un projet plus global de requa
lification urbaine sur cette entrée de ville, était depuis un moment en dis cussion, comme le rappelle le maire, Pascal Routhier. “Les propriétaires nous ont appris qu’ils souhaitaient arrêter au moment du Covid. Ce sont eux qui nous ont proposé de racheter et non l’inverse, comme cela a pu être dit.” Restait à la municipalité de choisir ou non de s’emparer du dossier, d’ap parence pas si simple, au vu du “grand nombre de copropriétaires et des inves tissements à consentir.” Déjà approché au début de son premier mandat par les précédents propriétaires
Le Lady’s a défintivement fermé ses portes le mois dernier.
CHÂTILLON-LE-DUC Le maire par intérim démissionnaire Les électeurs de Châtillon rappelés aux urnes Les démissions en cascade sur fond de règlement de comptes entraînent l’obligation d’organiser de nouvelles élections municipales dans la commune. Le premier tour aura lieu le 24 novembre. Ambiance…
bonne marche de la commune avec plusieurs défections d’agents municipaux qui ont demandé leur mutation et quitté la mairie. Les conséquences se sont aussi fait sentir sur l’avan cée de certains dossiers comme la réfection de la toiture de la mairie pour laquelle la commune a perdu des subventions d’État à cause des retards provoqués par ces querelles intestines. “Il faut aussi déplorer le retard sur l’avancée d’autres projets : chan tier des écoles, médiathèque, chaufferie bois…” énumère l’élu châtillonnais. La démission de Fabien Pelletier, qui s’ajoute à celle de trois autres conseillers municipaux entraîne ainsi l’obligation d’organiser de nouvelles élections. Le premier tour se tiendra le dimanche 24 novembre. Le maire par inté rim a décidé de ne pas se repré senter après deux mandats de conseiller et un de premier adjoint. “Il faut du nouveau pour cette commune, on ne peut pas toujours vivre dans la rancœur. Le village est très divisé, affaibli, il faut tourner une page avec de nouvelles têtes” estime Fabien Pelletier. Aux élections de 2020, trois listes s’étaient affrontées. Celle menée
F abien Pelletier, maire inté rimaire de Châtillon-le Duc bien malgré lui depuis le 27 septembre et la démission de Catherine Bot teron, maire depuis 2008, jette l’éponge à son tour, dans le sil lage de trois autres conseillers qui ont eux aussi claqué la porte du conseil. Celui qui était jusque là premier adjoint a présenté sa démission au préfet début octobre et l’a officialisée lors du dernier conseil le 14 octobre, sans manquer de faire part de son “sentiment de dégoût et de gâchis.” En cause, les relations qui se sont rapidement détériorées depuis que les membres du conseil municipal ont appris, fin octobre, qu’un accord “secret” avait été scellé dès les dernières
majorité municipale qui allait suivre” déplore Fabien Pelletier. Depuis cet épisode, une partie du conseil municipal s’était liguée contre Catherine Botteron en lui retirant peu à peu ses délégations, jusqu’à la pousser à la démission. Créant dans le village une situation ubuesque. “C’est allé très loin. Une majorité de ces élus frondeurs a voté pour lui retirer sa délégation qui lui donne le droit de vendre une concession au cimetière. Une famille a dû attendre que ce litige interne soit résolu pour pouvoir inhumer son défunt ! Jamais je n’ai connu une telle ambiance délétère dans un milieu profes sionnel ou associatif” se désole M. Pelletier. Les dissensions au sein du conseil ont aussi rejailli sur la
élections municipales de 2020 entre la maire en place, M me Bot teron, et une de ses adjointes, Agathe Henriet, la première ayant convenu de laisser sa place de maire à la seconde à mi-man dat. Mais ce scénario ne s’est jamais réalisé, créant un premier schisme entre les deux élues. “Nous n’avons appris que récemment
“C’est allé très loin, jusqu’à retarder les inhumations !”
l’existence de cet accord qui avait été fait dans le dos de tout le monde. Pour nous, ce men songe initial était annoncia teur de l’échec de ce mandat et de la division de la
Le maire par intérim Fabien Pelletier a officialisé sa démission lors du dernier conseil municipal du 14 octobre.
mais la maire avait réussi à l’emporter de justesse au second tour. n J.-F.H.
par Catherine Botteron était arrivée devant d’une courte tête. Les deux listes suivantes avaient fusionné entre les deux tours
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