Journal C'est à dire 285 - Août 2022

É C O N O M I E

33

Une nouvelle campagne de prévention de la pollution industrielle Doubs-Dessoubre

L’établissement Public d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (E.P.A.G.E.) Doubs-Dessoubre porte et anime l’opération Limitox 2022 et propose les aides financières de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée-Corse.

lution industrielle insidieuse et de leur proposer des solutions et des finance ments” , ajoute Léa Gleitz, la seconde chargée de mission. Les premières visites d’information se sont déroulées en début d’année 2022 et le programme de rentrée est particulièrement chargé. Elles s’appuient sur les résultats positifs de la précédente opération. “Cette

L a pollution industrielle, par rejets de produits toxiques ou de résidus de métaux, s’avère difficile à évaluer. Elle est aussi plus sournoise avec des effets “cocktails” de plusieurs éléments altérant la qualité de l’eau. Des études sont régulièrement réalisées afin de mesurer ces phéno mènes. “Une première opération Limitox s’est étendue de 2015 à 2020.Nous avons visité plus de 100 petites et moyennes

entreprises et obtenu 35 aides directes à hauteur de 840 000 euros pour des investissements totaux de 3 millions

réflexion a boosté la prise de conscience de l’ensemble de l’équipe aux risques de pollution et à la gestion des produits dan gereux” , se rappelle Hervé Bon

d’euros” , constate Océane Contoz, chargée de mission. La collaboration avec la C.C.I. Saône-Doubs, partenaire de Limitox, a grandement facilité

“Une pollu tion indus trielle insi dieuse.”

not, responsable de la société d’outillage FernandHugoniot àMontécheroux. “Je conseille vivement aux entreprises qui ont un investissement à faire de se rap procher de l’E.P.A.G.E.” , ajoute Philippe Wasner, dirigeant de L’Allié Fermetures au Bélieu. “Le remplacement de notre machine au trichloréthylène pour le dégraissage des pièces était l’occasion de changer radicalement notre process en minimisant notre empreinte envi ronnementale” , témoigne Éric Boucher, directeur de Baron à Grand’Combe Chateleu (décolletage de haute préci sion). “Avoir un soutien technique est perçu comme une aide et les industriels sont très réceptifs. Lors de la précédente édition, nous n’avons essuyé que quatre refus de visite” , précise Océane Contoz. “Beaucoup d’entreprises sont déjà très engagées mais pour certains dirigeants, c’est une véritable prise de conscience. Ils ne s’étaient jamais questionnés sur des produits qu’ils utilisent depuis 20

les démarches. “Nous n’avons pas de casquette réglementaire. Notre rôle est d’informer les dirigeants sur une pol

Le périmètre de l’opération Limitox et ses objectifs L es rivières Doubs, Dessoubre, Barbèche, Audeux, Cusancin, Ognon et Rêverotte sont concernées et impliquent 6 communautés de communes : Sancey-Belleherbe, Maîche, Portes du Haut-Doubs, Plateau du Russey, Doubs Baumois et Val de Morteau. Le premier niveau d’action prévoit une réduction des pollutions à la source (tech nologies propres, révision du choix des matières premières et séparation des circuits et des effluents). Prévention et traitement des pollutions constituent le deuxième niveau d’action (bacs de rétention, respect des doses d’utilisation, élimination des déchets dangereux vers une filière agréée et stockage maîtrisé). Les économies d’eau constituent le dernier niveau d’action (dispositifs favorisant une moindre utilisation de l’eau, lutte contre les fuites, entretien de la robinetterie et une sensibilisation du personnel aux économies). n

Léa Gleitz et Océane Contoz, les deux chargées de mission de Limitox.

vue. “Nous nous greffons à des événe ments associatifs et organisons des ses sions d’explications dans des établisse ments scolaires dont la filière horlogère du lycée de Morteau” , conclut Océane Contoz. (Contact : 03 81 31 00 90 ou contact@doubsdessoubre.fr). n Ph.D.

ans, leur stockage et les risques induits pour les salariés” , poursuit-elle. “ Nous les aidons également à mettre en place, en cas d’absence, le registre obligatoire de traçabilité des déchets toxiques” , ajoute Léa Gleitz. Pour parfaire l’opération Limitox, une sensibilisation du grand public est pré