Journal C'est à dire 285 - Août 2022
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L’ELDORADO SUISSE PROMET ENCORE DE BELLES ANNÉES
Les dernières études des économistes sont éloquentes : le nombre de travailleurs frontaliers pourrait être amené à encore doubler dans les prochaines décennies. Cette embellie qui dure depuis vingt ans devrait se renforcer notamment à cause du vieillissement de la population suisse conjuguée à une croissance toujours aussi forte de notre voisin sur le plan économique. Pour notre territoire frontalier, c’est évidemment une bonne nouvelle mais qui aura forcément des impacts sur la physionomie du Haut-Doubs, sur les déplacements et la nécessité de trouver des moyens alternatifs à la route dont le dossier, côté France, semble toujours au point mort. Dossier.
Le nombre de frontaliers est encore appelé à doubler Emploi Le 3 ème Observatoire des frontaliers présenté au début de l’été par les caisses régionales du Crédit Agricole et le Groupement Transfrontalier Européen (G.T.E.) a confirmé la forte dynamique du travail frontalier.
“L a population de travailleurs fron taliers a triplé ces 20 dernières années. Elle va encore doubler dans les deux prochaines décen nies. La Suisse aura besoin dans les prochaines années de plus
toire se sont appuyés sur les dernières données fournies par l’Office fédéral de la statistique (O.F.S.). Dans une étude récente intitulée “Les scénarios de l’évo lution de la population de la Suisse et des cantons 2020 2050”, l’O.F.S. affirme que “l’évo
responsable du domaine des indicateurs dumarché du travail à l’O.F.S., “on table sur une aug mentation du nombre de tra vailleurs frontaliers en Suisse de 20 % d’ici 2030 et encore de 50 % d’ici 2050. Un des facteurs qui explique ce phénomène, c’est le vieillissement de la population suisse et l’autre, c’est le manque de personnes qualifiées. Et du fait de la croissance économique de la Suisse, notre marché du travail est devenu plus grand que nos frontières nationales” observe M. Deplazes. Ce scénario de référence établi par l’O.F.S. postule que la Suisse restera un marché du travail attrayant pour les frontaliers, notamment en raison des salaires élevés et du faible taux de chômage par rapport aux pays voisins. Les infrastructures, en particulier celles des trans
de 100 000 frontaliers supplémentaires” com mentait en préambule de cet Observatoire pré senté le 28 juin dernier à Annecy Olivier Balima, le directeur général adjoint du Cré
lution du nombre de frontaliers poursuivra sa courbe croissante les premières prochaines années pour ensuite s’aplatir. Cette hausse continue fera passer le nombre de frontaliers de
D’ici 2029, la Suisse aura besoin de 7 000 soignants de plus.
Le 3 ème Observatoire des frontaliers s’est tenu le 28 juin dernier à Annecy (photo C. Barret).
la spécialiste. Au total, la Suisse (tous cantons confondus) emploie plus de 330 000 travailleurs frontaliers, dont 200 000 originaires de France. “On a même rattrapé le niveau d’avant Covid” note un des intervenants de ce 3 ème Observatoire des frontaliers. n J.-F.H.
services, et notamment la santé. “La santé représente pour l’ins tant 13 % des effectifs frontaliers note GabriellaTaricone duGrou pement Transfrontalier Euro péen. D’ici 2029, la Suisse aura besoin de 7 000 soignants com plémentaires. Dans le domaine informatique, les besoins sont estimés à 35 000 emplois” illustre
ports dans les cantons limi trophes, se développent et per mettent la croissance ajoutent les spécialistes. Tous les secteurs d’activité devraient être concernés par la hausse de l’emploi frontalier. Industrie de ce côté de la bande frontalière (Vaud, Neuchâtel et Jura notamment), mais aussi
dit Agricole des Savoies qui accueillait cette troisième édition de l’Observatoire des frontaliers. C’est dire si l’emploi frontalier continuera à avoir un impact profond sur l’économie (et l’amé nagement) de nos territoires. Pour annoncer cette prévision, les organisateurs de l’Observa
337 000 en 2020 (6,3 % de la population active suisse) à 526 000 en 2050 (8,6 % de la popu lation active). La main-d’œuvre frontalière atteindra même 670 000 personnes (10,7 % de la population active) selon un scé nario haut” note l’Office statis tique. Selon Jonas Deplazes,
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