Journal C'est à dire - Février 2024
ÉCONOM I E
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“L’émancipation et la dignité passent par le travail” France Travail
qui utilisent nos services sont satisfaites. Cela signifie qu’il reste 18 % des entre prises non satisfaites, mais aussi qu’il y a encore beaucoup d’entreprises qui ne font pas appel à nous, ou qui l’ont fait il y a bien longtemps et qui n’ont pas vraiment connaissance de tout ce qu’on peut leur apporter. On veut notamment aller plus loin vers les T.P.E. Et nous continuerons à renforcer nos liens avec les partenaires professionnels que sont les fédérations, les consulaires, les branches professionnelles. Pour toutes ces structures, France Travail a une offre de service adaptée. Il va fal loir aussi que les entreprises soient plus enclines à ouvrir leurs portes, à proposer des immersions aux deman deurs d’emploi, à faire connaître leurs métiers. Et ensemble nous arriverons au plein-emploi. Càd: Cet objectif est réaliste? J.-F.L. : On parle de plein-emploi ou de chômage frictionnel, à 5 %. Dans le Haut-Doubs, on est déjà à 4,3 % de taux de chômage. Dans le bassin de Besançon à 5,8 et dans le secteur de Montbéliard à 9,1. Il y a donc tout un travail à faire au plus près des territoires, en lien avec les collectivités locales, pour accompa gner les demandeurs d’emploi et les entreprises qui recrutent. Organiser des forums de l’emploi ciblés en milieu rural, c’est par exemple une des orien tations de France Travail.
Depuis le 1 er janvier, France Travail a remplacé Pôle Emploi. Au-delà du changement de nom, quelles sont les nouvelles orientations du service public de l’emploi ? Les explications de Jean-François Locatelli, le directeur territorial de France Travail, originaire du Russey.
C’ est à dire : Pôle Emploi est mort, vive France Travail ! À part le nom, qu’est-ce qui change? Jean-François Locatelli : Notre mis sion est toujours d’accompagner les demandeurs d’emploi et les entreprises qui cherchent à recruter. Mais l’objectif principal de ce changement, c’est l’évo lution de notre mission que je résumerais en deux expressions: “Aller vers”, et “Dites-le-nous une fois”. Tout cela pour améliorer encore la coopération entre tous les acteurs de l’emploi pour attein dre l’objectif du plein-emploi d’ici 2027. Càd : Que signifie plus précisément ce “aller vers” ? J.-F.L. : Aujourd’hui, toutes les per sonnes à la recherche d’un emploi ne sont pas forcément inscrites à France Travail. Notamment une part des béné ficiaires du R.S.A., ou des personnes en situation de handicap, ou encore les jeunes de 16 à 25 ans parfois suivis par leur Mission locale. Notre objectif est donc de travailler avec tous les par tenaires de l’emploi, également les ser vices du Département, pour que chaque
demandeur d’emploi ait un référent qui suive son parcours, avec une mise en commun des critères d’orientation. Nous voulons que toutes les situations soient désormais répertoriées, diag nostiquées et orientées encore plus finement. Càd: Les allocataires du R.S.A. seront donc mieux suivis, voire sur veillés? J.-F.L. : La finalité, quand on est au R.S.A., c’est bien de trouver du travail. Je considère que l’émancipation et la dignité passent essentiellement par le fait d’avoir un travail. Pour les alloca taires du R.S.A., notre travail consistera, avec les services du Département, à faire passer ces demandeurs d’emploi d’étape en étape jusqu’à l’emploi, car c’est bien cela la finalité. Càd: Mieux travailler avec les entreprises qui recherchent des candidats, c’est aussi l’objectif? J.-F.L. : On veut en effet mieux travailler ce lien avec les entreprises, c’est le second objectif principal de France Tra vail. On sait que 82 % des entreprises
Jean-François Locatelli, directeur territorial
Doubs et Territoire de Belfort de France Travail.
Càd: La loi plein-emploi qui doit entrer en vigueur dans moins d’un an risque d’entraver les alloca taires du R.S.A., avec cette obliga tion de travailler au moins 15 heures par semaine. Certaines associations parlent de travail forcé… J.-F.L. : Il y a une expérimentation actuellement sur 19 territoires, ce dis positif expérimental va être étendu au cours de l’année avant une application prévue en effet au 1 er janvier prochain. Mais de quoi s’agit-il ? Il s’agit de mettre dans une dynamique de recherche d’emploi non seulement les bénéficiaires du R.S.A., mais tous les demandeurs
d’emploi. Qu’on ne se trompe pas sur le terme d’activité obligatoire : parti ciper à un forum, faire une immersion dans une entreprise, tout cela participe à ce volume de 15 heures, un volume qui sera d’ailleurs adaptable selon la situation de chacun. Tout cela se fera au regard du contrat d’engagement que chaque demandeur d’emploi devra signer à partir du début de l’année prochaine. C’est donc un engagement de tous : demandeurs d’emploi, entre prises, service public de l’emploi et ses partenaires, dans un même objectif: que chacun finisse par trouver un emploi adapté. n Propos recueillis par J.-F.H.
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