Journal C'est à dire - Février 2024
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L’esprit coopératif, recette du succès pour la filière comté Les Fins
Illustration dans une des cinq coopératives fromagères du Val de Morteau, Les Fins Comté, où 50 sociétaires ont voix au chapitre. Ici comme dans toutes les coops, un homme égale une voix.
que de sociétaires, c’est-à-dire 50, et “celui qui apporte plus de lait qu’un autre n’a pas plus de voix” précise le président. Le conseil d’administration lui même comprend plus de la moi tié des 33 exploitations avec 19 sociétaires. L’esprit coopératif préside aussi à la conduite économique de la fruitière. Quand les résultats le permettent, la coop octroie une ristourne au prorata des contri butions en lait de chaque socié taire. Les bénéfices de la vente des fromages aux affineurs ou de la vente au magasin servent à rémunérer les quatre per
N ée en 1996 de la fusion de deux coo pératives de la com mune - les Frenelots et les Deux montagnes réunies -, ayant également fusionné en 2010 avec celle de Longemaison, la coopérative Les Fins Comté regroupe aujourd’hui 50 socié taires pour 33 exploitations réparties dans 9 communes, dans un rayon maximal de 25 km autour des Fins. La fruitière est installée depuis 2008 dans un bâtiment ultra moderne à la sortie de la com mune, direction Maîche. En 2014, forts du succès du comté, les sociétaires décidaient d’agrandir les caves de stockage. En 2018, c’est une bonne partie du matériel de fabrication qui a été changé. En 2020, l’atelier était agrandi et enfin, en 2023, des travaux d’extension des caves ont été entrepris. “Ce der nier chantier est en cours de fini
tion” note Fabrice Vieille, le pré sident des Fins Comté qui tra vaille avec deux affineurs : Rivoire-Jacquemin à hauteur de 70 % des comtés fabriqués ici, Badoz pour 20 %, le reste étant affiné et vendu sur place. Les prochains investissements devraient concerner la pose de panneaux photovoltaïques sur le toit de la fromagerie, et sans doute, à moyen terme, la construction de sa propre station d’épuration.
sonnes à l’atelier, le maî tre-fromager et ses col laborateurs. Et le reste est investi dans les pro jets de modernisation, toujours en proportion de l’apport de chaque producteur en matière
Au final, chacun se rémunère correcte ment.
Vincent Faivre, le maître-fromager de la coopérative, avec Bruno Billod-Laillet, un des sociétaires, et Fabrice Vieille, le président.
Chaque année, les socié taires apportent à la coo pérative 8,8 millions de litres de lait. La grande majorité, 7,5 millions, est transformée en
par exemple, il n’est pas rare de le trouver à près de 35 euros le kg. “Qui empoche la diffé rence ?” se demandent les socié taires des Fins Comté, dénon çant, eux aussi, une très mauvaise application de la loi Égalim censée rétribuer à sa juste valeur tous les produc teurs. n J.-F.H.
Au final, chacun se rémunère correctement. Cela n’empêche pas les sociétaires de la coopé rative des Fins de partager eux aussi les revendications actuelles de la profession agri cole. Un comté vendu en direct au magasin des Fins Comté se trouve à moins de 15 euros le kg. Dans certains magasins des régions voisines comme l’Alsace
affineurs. Toujours un subtil équilibre. Et “pour garder le mieux possible cet esprit coopé ratif, celui qui veut changer d’ate lier repart seulement avec 40 % de ses plaques vertes, les droits à produire du comté. Ce système pousse à la stabilité” ajoute Bruno Billod-Laillet, un des sociétaires, ancien président de cette fruitière.
première. Le prix du lait, lui, varie de quelques euros selon la qualité du lait livré. Il se situe actuel lement à environ 680 euros la tonne. Il est directement dépen dant des négociations avec les
comté, le reste sert à la fabri cation du mont d’or et du mor bier, autres fleurons locaux. Le système coopératif, il se mani feste à plusieurs niveaux. Dans l’organisation de la coopérative d’abord où il y a autant de voix
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