Journal C'est à dire - Février 2024
DOSS I ER
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Diane Petit, par monts et par veaux Mont-de-Laval Depuis le début de l’année, Diane Petit a remplacé son oncle Patrick Jacquot pour qui l’heure d’une retraite bien méritée a sonné. L’exploitation familiale de Mont-de-Laval reste dans la famille. Et entre de bonnes mains.
D ans une vie, une visite, à l’ado lescence, au comice du Russey, peut tout changer. C’est ce qui est arrivé à Diane Petit. C’est à l’occasion du fameux comice qui anime le village qu’elle a contracté la passion de l’agriculture. “J’ai tout de suite appré
j’adore ça.” Dès l’âge de 14 ans, elle qui est aussi la fille de l’ancien maire de Mont-de-Laval Albert Petit, aide son voisin à la ferme puis fait des études avec l’installation comme ambition. De 2017 à 2023, elle participera au service de remplacement. Mais l’aventure sera loin d’être pour elle un aboutissement. Depuis le 1er janvier dernier, elle est à la tête de l’entreprise individuelle (E.I.) Diane Petit. Elle a remplacé son oncle Patrick Jacquot, qui partait à la retraite, à la tête de son exploitation de 58 hectares et 35 vaches à Mont-de-Laval. Si le fait d’être une femme dans une exploitation n’est plus du tout une spé
cié l’ambiance” se souvient l’agricultrice âgée de 28 ans aujourd’hui. “Pourtant ma mère m’avait prévenu : l’agriculture ne se résume pas à la bonne ambiance du comice. Ça ne m’a pas arrêté pour autant. C’est comme ça. J’aime les ani maux depuis que je suis toute petite,
cificité, le fait d’y être seule reste une particularité. Traite matin et soir, soin, nettoyage, alimentation des bêtes et travail admi nistratif, chaque jour passé, Diane n’a pas le temps de s’ennuyer. Cette année, elle aura encore pas
Avec Patrick, un vrai travail d’équipe.
dans leurs pas maintenant. “L’installation n’a pas toujours été simple” reconnaît elle lucidement. “Notamment au niveau de l’administration des prêts. Mais tout s’est décanté au 1 er janvier. Mon objectif n’est pas forcément de m’agrandir mais de faire mon quota de 266 000 litres de lait par an, ce qui est beaucoup.”
Pour mener à bien son projet elle a dû investir, maison comprise, 650 000 euros. Elle se veut confiante pour l’avenir. “Nous ne sommes pas les plus à plaindre. Nous avons la chance d’avoir la filière comté. Financièrement, la première année, on s’en sort toujours. Après, les charges aug mentent, et les années 3 et 4 on paye la
mal de projets à mener. “Voilà un moment que je voulais m’installer” savoure Diane. “Cela me fait d’autant plus plaisir que je reprends une ferme familiale que mon oncle a tenue durant 33 ans.” Son grand père Louis et sa femme Marcelle l’avaient tenue encore auparavant. Elle s’inscrit
La jeune fille est à la tête d’un troupeau de 35 montbéliardes.
La transmission, une histoire de passion La Longeville Depuis le 1 er janvier, Thomas Cornu est à la tête d’une exploitation à La Longeville. Il a succédé à Pascal Delacroix et produit 185 000 litres de lait sur 65 hectares, avec une trentaine de vaches mont béliardes. Rencontre.
U ne transmission vécue presque comme une adop tion. Une expérience qui s’est construite, tout de suite, sur la confiance. Pascal Delacroix et Thomas Cornu ont toujours été au diapason. Ce qui a facilité la transmission de l’ex ploitation. “Je suis en retraite depuis le 31 décembre dernier” détaille Pascal Delacroix, l’ancien propriétaire de la ferme, 60 ans, qui a donc quitté depuis plus d’un mois son exploitation agricole
voit tout de suite si une vache a un pro blème.” Il faut dire que Thomas est un pas sionné. Il a toujours voulu devenir agri culteur mais… “C’est compliqué de trou ver une ferme individuelle à taille humaine dans le coin. Je voulais rester proche de chez moi et être en individuel” rappelle le jeune homme de 25 ans qui a racheté une exploitation qui a une valeur de 2,50 euros le litre de lait à produire. “Il y a d’un côté les G.A.E.C.
du lieu-dit les Auberges à La Longeville, sur laquelle il s’est installé en 1994. “Il y a deux ans je me suis décidé à prépa rer ma transmission.” En novembre 2022, il avait 9 can didats. Il s’est décidé très rapi
et de l’autre les petites fermes qui disparaissent. De mon côté, je suis hors cadre, c’est à-dire que je ne suis pas issu d’une famille d’agriculteurs. Donc je n’avais rien à apporter, notamment pas de terrain.
Entre Pascal Delacroix et Thomas Cornu, la transmission d’une exploitation ce n’est pas que du bétail, mais la transmission d’une vie de travail.
“C’est une carrière, une vie que l’on transmet”.
Nous avons de la chance d’être en zone comté où le lait est bien payé. Nous valorisons notre lait à la coop de Gilley qui est une coop qui marche très bien. Mais je tiens à souligner qu’il faut maintenir les petites exploitations comme la nôtre et ne pas rêver qu’à de grosses exploitations, afin de garder la belle image véhiculée par le comté.” Histoire, aussi, d’assurer une péren nité. n A.A.
“Le principal, c’est de bien s’entendre avec son successeur. On est content de transmettre mais il faut bien compren dre ce que cela représente pour nous agriculteurs : c’est une carrière, une vie que l’on transmet. En plus pour moi il s’agit de la ferme familiale…” D’où l’importance d’avoir réussi une transmission sans faille. Et de rester vigilant quant à l’avenir. Surtout en cette période de crise agricole. “Nous ne sommes pas spécialement concernés.
tion et gestion d’une entreprise agricole), d’un B.T.S. A.C.S.E. (Analyse, conduite et stratégie d’une entreprise agricole) et d’un certificat de spécialisation en filière lait, Thomas a toujours eu foi en son projet. Il a participé avec Pascal en 2023, au programme Start Agri pour se mettre le pied à l’étrier. Traite, soin aux animaux, travaux dans les champs, il a travaillé aux côtés de lui pendant 9 mois. “Car une transmission ne se fait pas en deux jours” rappelle Pascal.
dement pour Thomas. “Il m’a convaincu car il s’intéresse plus aux animaux qu’au matériel” poursuit Pascal qui avait déjà été séduit par les bons et loyaux services que lui avait proposés Thomas au service de remplacement. Ce sérieux a justifié son engagement. “C’est un bon vacher, travailleur, attaché à son bétail. Il a un bon coup d’œil et
J’ai eu la chance que Pascal croie en moi. Et encore maintenant il m’appuie beaucoup, me conseille, me soutient. Je voudrais aussi remercier la Chambre d’agriculture et ses partenaires pour la qualité de leur accompagnement et pour l’aide à la réalisation des dossiers d’ins tallation.” Titulaire d’un Bac pro C.G.E.A. (Condi
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