Journal C'est à dire 313 - Février 2025
DOSS I ER
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Le cœur brisé d’Oerlikon Maîche Sur les sites de Maîche et de Mamirolle, 38 emplois dans l’entreprise Oerlikon sont menacés. Le sous-traitant notamment dans le secteur du luxe avance une baisse d’activité. Un argument qui ne convainc pas les syndicats et les élus.
I l semblerait que le cœur n’y est plus, qu’il est même brisé à en croire le syndicat C.F.D.T. Métal lurgie. Et le jour où les cœurs bat tent souvent un peu plus fort, le jour de la Saint-Valentin, les salariés d’Oer likon, anciennement Cœurdor, ont débrayé et manifesté leur méconten tement et leur mal-être. Depuis décembre, le sous-traitant, notamment pour l’horlogerie et le sec mations, des postes de directeurs et le service de recherche et développement seraient concernés. Une situation qui suscite incompréhension des élus et colère du syndicat. Lundi 17 février, une réunion a eu lieu à Maîche avec Régis Ligier, le maire, le C.S.E., le vice-président de la Région Arnaud Marthey, le président de la communauté de communes Franck Vil lemain, Nicolas Bodin de Grand Besan çon Métropole et le député Matthieu Bloch. “Cette réunion a mobilisé les teur du luxe mais pas que, ins tallé à Maîche et Mamirolle, met en œuvre un P.S.E., un plan de sauvegarde de l’emploi. 38 emplois sont menacés dont 24 à Maîche. Selon nos infor
pouvoirs publics pour faire comprendre ce qui se passait” , observe le premier édile. Car l’argument invoqué pour ce P.S.E. est une baisse d’activité dans le secteur du luxe. “Selon un expert du Comité social et économique, le P.S.E. n’est pas en corrélation avec la santé du luxe” , précise Régis Ligier, forcément inquiet quand le plus gros employeur de sa commune (120 employés en tout) tangue. “La santé dans le luxe est plutôt
Les salariés d’Oerlikon ont débrayé le 14 février.
bonne même si la conjoncture est compliquée, reprend-il. Les concurrents directs d’Oerlikon nous font part d’un ralentis sement mais pour eux, cela ne nécessite pas de P.S.E. Notre
Une délocalisation des machines en Italie.
a retrouvé l’A.D.N. de Cœurdor avant la reprise.” Ce dernier lance un dernier message : que les habitants du secteur ou d’ail leurs témoignent d’une marque de sou tien aux employés en passant devant l’entreprise, comme un petit coup de klaxon. De quoi réchauffer leur cœur meurtri. n L.P.
machines qui vont être délocalisées, ce n’est juste pas entendable que ça parte en Italie. Le président de la République souhaite réindustrialiser la France, il ne peut pas laisser faire ça.” “Si on réussit à faire rester au moins une machine, c’est deux emplois pré servés. Si on arrive à sauver quelques postes, ce sera une belle victoire. Mal heureusement, le P.S.E., on y aura droit” , souligne Jean-Luc Scanavin. Le syndicat, aux côtés du C.S.E. s’est d’ail leurs battu pour obtenir de meilleures conditions de départ pour les personnes licenciées. “On a vu une belle solidarité, cette épreuve a ressoudé les équipes, on
pas besoin. Tout se passait bien, dans le dialogue, l’entreprise créée dans les années 1950 était gérée en bon père de famille.” Selon lui, depuis la reprise par le groupe suisse, l’entreprise a subi un important turn-over et des change ments de méthodes suscitant l’incom préhension et le mal-être. Là où le bât blesse, encore plus, concerne la délocalisation d’une partie de l’outil de production en Italie, en plus des licenciements. Or, Oerlikon a bénéficié de fonds publics pour l’achat de deux machines. “J’attends une réaction de l’État, reprend Régis Ligier, irrité. Il y a eu un financement public pour des
crainte est de voir disparaître une entre prise, un savoir-faire. Et ce sont 24 familles qui vont être durement impac tées par ces licenciements. On doit être à leurs côtés.” Jean-Luc Scanavin, de la C.F.D.T. Métal lurgie, ne décolère pas. Il dénonce un climat social délétère avec des risques psychosociaux aggravés. “Certains espè rent être dans le plan social parce qu’ils en ont marre. À l’époque de Cœurdor, avant la reprise en 2021, il n’y avait pas de syndicats. Parce qu’il n’y en avait
* La direction d’Oerlikon n’avait pas répondu à nos sollicitations à l’heure de mettre sous presse
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