Journal C'est à dire 311 - Décembre 2024

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Les dolines comme décharge sauvage, l’autre grand dossier Morteau Le collectif pour la sauvegarde du marais de la Tanche continue d’être vigilant sur les atteintes à l’environnement. Dans sa ligne de mire, des micro-pollutions du marais mais aussi certaines dolines du Val de Morteau faisant office de décharges sauvages.

Les sentinelles de l’environnement en première ligne Lanceurs d’alertes Ils n’hésitent pas à signaler des infractions au Code de l’environnement, à contrôler, verbaliser, enquêter. Et pourtant, garde-pêche ou agents de l’O.F.B. ne sont jamais à l’abri d’une agression, verbale ou physique.

L’ agression remonte à six ans mais il ne sou haite plus en parler. En 2018, sa violente agression par un agriculteur avait défrayé la chronique, sus citant l’ire des agriculteurs. Le “tort” de Patrice Malavaux, garde-pêche ? Avoir voulu signa ler un déversement illégal de lisier proche des habitations et par temps de neige. Si de nombreux habitants ont assisté à cette atteinte de l’en vironnement, ils se sont tournés vers le garde-pêche qui n’hésite que le premier coup ne pleuve sur son visage. Si, six ans plus tard, les marques physiques ont disparu, les coups psycho logiques sont encore bien pré sents. Lui, l’amoureux de la nature, de la pêche et des cours d’eau a même songé à changer de vie. Lorsqu’il s’agit de juger ou signaler des atteintes à l’envi ronnement, il n’est pas rare que ceux qui signalent ou dénoncent en prennent pour leur grade. Dernièrement, ce sont les agents de l’Office Français de la Biodiversité qui ont été la cible de la colère des agricul teurs. Le syndicat agricole Coor dination rurale a appelé au démantèlement de l’O.F.B. et au désarmement des agents. Avant qu’il ne soit renversé, le gouvernement avait promis aux jamais à faire preuve de pédagogie dans son métier pour sensibili ser à la nature. Mais cette fois-ci, il n’a eu le temps de rien avant

I l y a un an, le collectif pour la sauvegarde du marais de la Tanche signait une Convention judiciaire d’intérêt public avec Plastivaloire, l’industriel reconnaissant des infractions de pollution dans le marais de la Tanche. Dans le même temps, l’association se voit décerner l’agrément Association de pro

agriculteurs une seule visite administrative annuelle des agents O.F.B. La ministre de l’Agriculture Annie Genevard avait demandé le 30 novembre un port “discret” des armes de l’O.F.B., suscitant incompré hension et sentiment d’abandon chez les policiers de l’environ nement. Au sein du tribunal, les agents de l’O.F.B. et leur profession nalisme peuvent aussi être la cible des avocats. Ainsi, il y a un an, alors que le syndicat mixte du Mont d’Or était appelé le travail d’enquêteur de l’agent O.F.B. avait été remis en cause par l’avocat du syndicat mixte. Une saillie qui à l’époque avait fait bondir Claire Keller, subs titut du procureur en charge du Pôle régional de l’environ nement, affirmant haut et fort le professionnalisme des poli ciers de l’environnement. Ces derniers n’interviennent pas sur tous les sujets que traite le P.R.E., mais plus spécifique ment sur les problématiques liées à la chasse, la nature, l’eau et la destruction d’espèces pro tégées. Jusqu’au renversement du gouvernement par la motion de censure, l’O.F.B. perdait du terrain face aux agriculteurs. L’avenir, et le nouveau gouver nement, renversera peut-être la vapeur. n L.P. à la barre du tribunal judiciaire de Besançon pour répondre de dégra dations d’habitat d’es pèces naturelles proté gées commises en 2013,

lements d’atteintes à l’environ nement. “Cela nous donne une légitimité dans les signalements que nous faisons. Les gens nous font confiance et se tournent plus vers nous que vers la police municipale” , souligne Nathalie Francesconi, membre du collec tif. Dans leur viseur, de nom breux dépôts sauvages de déchets, notamment des gravats

Le collectif continue d’observer des pollutions de la Tanche, comme il y a un an. Le foin déversé sert de barrage flottant (photos Collectif du marais de la Tanche).

ser des déchets. On sait que les dolines sont en liaison avec les eaux souterraines.” Impri mantes, pots de yaourts, gra vats… des déchets qui atterris sent dans les dolines alors que la déchetterie n’est pas loin… Enfin, autre combat du collectif qui n’est pas près de cesser, de nouvelles micro-pollutions aux hydrocarbures ont été détectées dans le marais début octobre. Si elles ont été signalées à la mairie, le collectif déplore un processus de signalement qui n’est pas allé jusqu’au bout. “La police de l’eau, la fédération de pêche n’a pas été alertée. Si la pollution n’est pas signalée, elle n’est pas enregistrée. C’est grave surtout lorsqu'on travaille sur le reméandrement et la restau ration du cours d’eau. Si en amont on laisse passer de petites pollutions, ça ne sert à rien de faire le reméandrement , observe Nathalie Francesconi. C’est une bataille sans fin, entre les inci vilités des citoyens et le processus de signalement qui ne va pas au bout. Mais ce sont des batailles qu’il faut mener car au bout du tunnel, il y a la remise en état de la Tanche.” n L.P.

Enfin, s’il est une atteinte à l’en vironnement récurrente dans le Val de Morteau et qui fait cli gnoter les signaux du collectif, c’est le remblaiement des dolines, qui deviennent des décharges sauvages. “Un certain nombre de dolines ont servi de décharges, c’est très ancien, à l’époque ça ne choquait personne, remarque Claude Faivre, secré taire du collectif. Mais le pro blème, c’est qu’un certain nombre de citoyens continuent de déver

aux abords du ruisseau de la Tanche. “Il y a eu l’installation d’un squat avec des palettes dans un petit bosquet, on l’a signalé à la mai rie pour retrouver les

tection de l’environne ment. Cet agrément reconnaît officielle ment les associations qui agissent dans l’in térêt général pour la défense de l’environ

Une nouvelle pollution aux hydrocarbures en octobre dernier.

Ils expriment parfois un sentiment d’abandon.

coupables, nettoyer et faire payer, c’est toujours la même chose, poursuit Nathalie Francesconi. On est vigilants surtout quand des déchets alimentaires peuvent atterrir dans le ruisseau.”

nement et leur permet de par ticiper aux débats publics ou de défendre leurs causes en jus tice. De ce fait, le collectif est de plus en plus sollicité pour des signa

Le collectif du marais de la Tanche est de plus en plus sollicité pour signaler des dépôts sauvages de déchets. Ici, un squat fait de palettes sur les bords de la Tanche.

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