Journal C'est à dire 298 - Octobre 2023

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CÉRÉMONIES, COMMÉMORATIONS : L’INDISPENSABLE TRAVAIL DE MÉMOIRE

À l’heure où plusieurs guerres secouent l’Europe à ses portes, quel sens peuvent encore avoir les commémorations et autres rassemblements patriotiques ou d’hommage à nos aînés ? C’est tout le sens du dossier que nous consacrons ce mois-ci à ce thème, à l’approche du 11 novembre notamment. On le verra, ces célébrations ne sont pas que le fait d’anciens combattants ou des générations d’avant. Le message continue à être porté par des passionnés pour qui la transmission de l’histoire est fondamentale, et relayé par des jeunes qui reprennent ce flambeau de la mémoire. Tous conscients que l’histoire sert plus que jamais de socle à l’avenir. Un dossier mémoriel.

Il entretient la mémoire des combattants L’office national des combattants et victimes de guerre (O.N.A.C.V.C.) est l’organisme officiel chargé de coordonner les actions de mémoire. Mais le périmètre de ses actions est beaucoup plus large. Éclairages. Doubs

ici près de chez eux” note Jean-Yves Monnin. Toujours dans l’entretien de la mémoire combattante, l’O.N.A.C.V.C. chapeaute une quarantaine d’associations d’an ciens combattants, de titulaires de médailles, de mémoire (Souvenir fran çais, groupe Guy-Môquet…) à travers le département. C’est aussi l’office départemental qui est en charge de la réparation des tombes de combattants dans les carrés militaires des cimetières, ou encore qui supervise la création de nouveaux monuments aux morts comme ce fut le cas récemment à Chevigney-les-Ver cel (voir notre article en page 24). C’est enfin l’O.N.A.C.V.C. qui gère la collecte pour l’association du Bleuet de France (à ne pas confondre avec celle du Souvenir français le 1er novem bre) qui a rapporté 20 000 euros l’an dernier. La campagne de collecte a lieu autour du 11 novembre. Depuis plus de 100 ans, le Bleuet de France vient en aide aux combattants d’hier et d’au jourd’hui, aux blessés de guerre, aux veuves et veufs de guerre et aux pupilles de la Nation, aux victimes de guerre et du terrorisme. Il les accom pagne moralement et financièrement dans leur vie quotidienne, comme dans leurs projets de reconstruction. L’œuvre de l’O.N.A.C.V.C. est donc mul tiple, et loin de n’être tournée que vers le passé.. n J.-F.H.

D irectement placée sous la tutelle du ministère des Armées (et plus précisément de la secrétaire d’État aux Anciens combattants Patricia Mirallès), l’O.N.A.C.V.C. du Doubs occupe de petits bureaux au Moulin Saint-Paul à Besançon. Une petite délégation de trois personnes sous la responsabilité de son directeur Jean-Yves Monnin. “Nous sommes une petite structure, mais nous gérons beaucoup de choses !” sourit ce dernier.

tés, dont 42 % sont au bénéfice de veuves. C’est l’office qui v erse égale ment aux combattants blessés l’allo cation de reconnaissance du combattant de 800 euros par an à partir de 60 ou 65 ans selon les cas (incessible à la veuve en revanche). L’O.N.A.C.V.C. est également en charge des Harkis et de leurs familles, avec notamment une allocation nouvelle depuis la loi de février 2022 pour ceux qui ont séjourné en camp ou en structure d’hébergement indigne à leur arrivée en France.

À commencer par une mis sion assez méconnue du grand public : l’action sociale, directement liée à la déten tion de la carte de combat tant. Le nombre d’anciens combattants, curieusement difficile à évaluer précisé ment, est estimé entre

L’office des combattants du Doubs mène aussi une action administrative en délivrant la carte du combattant, en gérant également les pupilles de la Nation ou les orphelins de guerre à qui il peut finan cer une partie des études. Mais c’est pour ses actions

Entre 25 000 et 30 000 anciens combattants dans le Doubs.

25 000 et 30 000 dans le Doubs, sachant que les veuves des anciens combattants aujourd’hui décédées sont titulaires de fait de la carte de leur époux. “Cette carte donne droit au passeport pour l’action sociale. Il s’agit d’aides finan cières ponctuelles que l’O.N.A.C.V.C. peut attribuer sur dossier pour des dépenses de santé exceptionnelles ou des frais d’obsèques par exemple. C’est une commission qui étudie les demandes, elle se réunit six fois par an” indique Jean-Yves Monnin. L’an dernier, l’O.N.A.C.V.C. du Doubs a ainsi versé 263 000 euros au titre de l’action sociale pour 338 dossiers accep

de mémoire que l’O.N.A.C.V.C. est le plus visible du grand public. “Nous organisons régulièrement des inter ventions au sein des établissements scolaires du Doubs avec des anciens combattants d’Afrique du Nord depuis quelques années, ou des soldats qui nous font part de leur expérience plus récente en opérations extérieures. Nous mettons en place des visites sur certaines nécropoles ou lieux de mémoire comme la nécropole nationale de Rougemont qui comporte plus de 2 000 sépultures. Les jeunes apprennent l’histoire à l’école mais ne savent pas forcément que des épisodes de cette histoire se sont passés

Originaire du Haut-Doubs, Jean-Yves Monnin est le directeur de l’O.N.A.C.V.C.

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