Journal C'est à dire 292 - Mars 2023
ÉCONOM I E
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Santé Le don de plasma, un enjeu de souveraineté
L’E.F.S. Bourgogne-Franche-Comté alerte sur la nécessité d’augmenter les dons de plasma dans notre région. Le plasma est la base de nombreux médicaments indispensables au soin de certains malades.
O n connaît le don du sang, un peu mois celui de plasma, ce liquide dans lequel circulent les cellules sanguines (glo bules rouges, globules blancs et pla quettes). À la base de nombreux médi caments, le plasma est devenu un élément indispensable dans la produc tion pharmaceutique. “Les besoins en médicaments dérivés du plasma ont doublé depuis 2007 en France. À l’échelle mondiale, les besoins en plasma aug mentent chaque année de 10 %” résume Christophe Bésiers, le directeur de l’E.F.S. Bourgogne-Franche-Comté. On l’aura compris, il manque donc de plasma en France où les dons couvrent “seulement 35 % des besoins” complète le spécialiste. Ce qui signifie que les deux tiers (65 %) des malades en France bénéficient de médicaments réalisés par un plasma qui n’est pas prélevé dans le pays. “Il provient essentiellement des États-Unis, un pays où les “dona teurs” se font payer leurs prélèvements” ajoute Pierre Tiberghien, le président de l’Alliance européenne du sang qui regroupe 25 pays. En France, chacun peut donner au maximum 24 fois son plasma tous les ans alors qu’aux États Unis, “on peut faire jusqu’à 104 dons
par an, soit deux par semaine ! Ce qui n’est pas sans conséquences sur la santé des donateurs, et sur l’éthique en termes de marchandisation du corps” ajoute t-il. À l’échelle du C.H.U. de Besançon, plus de 2 000 patients reçoivent chaque année des traitements fabriqués à base de plasma. “Et ce sont des thérapies non substituables” précise Samuel Limat, le président de la Commission médicale d’établissement du C.H.U. Afin de garantir une plus grande indé pendance en matière d’approvisionne ment, il faudrait atteindre “24 000 pré lèvements de plasma par an, soit 471 par semaine” indique Christophe Bari sien, le responsable régional des pré lèvements à l’E.F.S. On s’en est récem ment approché avec 430 prélèvements mi-février, mais la moyenne se situe plutôt autour des 350 prélèvements. Insuffisant donc pour atteindre les objectifs à moyen terme que s’est fixé l’E.F.S. régional, soit une autonomie d’au moins 50 % en nombre, “ce qui correspond à une hausse des prélève ments de 30 % cette année. C’est l’ob jectif” ajoute le D r Barisien. Des objectifs ambitieux, mais qui cor respondent aussi à la nécessité apparue pour la France pendant la crise du
Chaque donneur franc-comtois se soumet à 2,7 prélèvements par an en moyenne. Il en faudrait au moins 3.
par an et par donneur” invitent les spé cialistes de l’E.F.S. Pour donner son plasma, la Maison du don du C.H.U. Minjoz à Besançon (sec teur Hauts-du-Chazal) est ouverte tous les jours de la semaine (avec nocturnes le jeudi soir) ainsi que le samedi matin. Plus d’informations sur https://www.efs.sante.fr/region/bour gogne-franche-comte n J.-F.H.
prélevé par aphérèse. “Le prélèvement par aphérèse ne provoque pas de douleur, il dure juste plus longtemps qu’un don de sang classique” note Christophe Barisien. Le don du sang, ou de plasma, est ouvert aux personnes de 18 à 65 ans. Actuellement, chaque donneur dans notre région se soumet en moyenne à 2,7 dons par an. “Il faudrait atteindre rapidement au moins 3 dons
Covid de retrouver une meilleure sou veraineté nationale en matière de médi caments. “La souveraineté sanitaire de la France est en effet un des enjeux de cet appel aux dons” confirme Christophe Bésiers. Le don de plasma peut se faire de deux manières: à partir d’un don de sang classique, duquel le plasma est extrait, ou alors via un don spécifique de plasma
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