Journal C'est à dire 291 - Février 2023

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Maîche

“Les skieurs de Maîche” toujours actifs dans leur fief de Goule “Mais où sont les neiges d’antan !”. Ce vers de François Villon résume l’état d’esprit de Christian Jubin et de la trentaine de membres de l’association qu’il préside.

tabilisé en 4 saisons pour du déval kart ou du V.T.T. de descente, mais le terrain n’est pas suffisamment stabilisé pour ce type d’activité et il est exploité par un agriculteur” , précise Christian. Il reste quelques semaines pour espérer un épisode neigeux, ils sont prêts. n Ph.D. Le premier remonte-pente à corde voit le jour en 1953. En 1956, une première cabane est construite en bas du site. En 1965, la piste est agrandie et le téléski arrive en 1968, grâce à un finan cement de la Ville. En 1971, le chalet brûle entièrement, puis sera reconstruit dans sa forme actuelle par la commune. Roger Tissot reprend la présidence. Il met l’accent sur les jeunes qu’il emmène en compétition dans toute la région. Jean-Pierre Poupeney lui succède en 1985, puis Robert Dolci de 1988 à 2006. Les dernières grandes étapes seront réalisées à cette époque : acquisition d’un dameur, installation d’un Bambi, puis élargissement et éclairage de la piste en nocturne. n Zoom Les grandes dates du ski à Maîche Le ski-club est né en 1936 à l’initiative d’Henri Delavelle sous le nom “Les Skieurs de Maîche” qui reste aujourd’hui l’appellation officielle de l’association. Paul Décrind en prit les rênes de 1953 à 1972, accompagné de nombreux bénévoles.

“P our tourner correctement, une quinzaine de jours d’ouverture par an suffi rait, mais depuis quelques années, au niveau neige, ça craint…” , se désole Christian Jubin. Pourtant, la Goule offre un équipement moderne et la réputation de la piste dépasse les frontières de Maîche. Plus technique et difficile que celles de la Combe Saint-Pierre, elle attire des skieurs aguerris. Les plus anciens se

rappellent les belles années 1980, où l’on pouvait continuer la descente dans la poudreuse par la chenalée jusqu’à la départementale 437 (Les Bréseux). Il fallait bien sûr trouver une bonne âme pour remonter en voiture. “On essaie d’être réactifs et de damer la piste dès que la neige se rappelle à notre bon souvenir” , poursuit-il.Aurons nous encore la chance cet hiver de par ticiper à une nocturne ? “Skier de nuit sur cette belle piste éclairée, c’est

Christian Jubin, l’actuel président des “Skieurs de Maîche”.

La ressource essentielle reste la loca tion du chalet. “Malheureusement, les dernières expériences nous interrogent. Nous avons beaucoup de casse et les

magique” , confie Christian. Les skieurs peuvent ensuite profiter de la chaleur et de la convivialité du chalet. Le vin chaud y est réputé depuis

toujours. “Une année sans acti vité à part l’assemblée géné rale, c’est long” , regrette-t-il. Alors, les membres du club se retrouvent pour des week ends en altitude et organisent

cautions de 275 euros ne suf fisent pas à financer les répa rations” , regrette le président. La prochaine augmentation en mars des tarifs d’électricité est une source d’inquiétude

Le vin chaud y est réputé depuis toujours.

La magie d’une nocturne sur cette belle piste éclairée de Goule.

pour les finances, sachant que beaucoup de travaux d’entretien restent à faire au chalet. Contrairement à la Combe Saint-Pierre, le site ne peut pas offrir d’activité d’été. “C’est bien sûr dommage d’avoir un téléski qui pourrait être ren

des randonnées aux beaux jours afin de maintenir l’envie du groupe d’y croire encore. Ils participent également aumarché de Noël et à quelques autres manifestations associatives pour s’as surer des rentrées d’argent.

La ferme “Les Louisots” revendique ses 400 ans d’histoire Fournet-Blancheroche

C’est dans ce hameau isolé que Jean-Louis Charbonel et Samuel Navarro se sont installés pour y pratiquer l’élevage et offrir, aux vrais amoureux de nature, un gîte d’exception.

téristiques architecturales lais sent supposer qu’il est très ancien et pourrait dater de la même époque que la “tour car rée”. “Nous n’utilisions pas cette pièce et avons décidé d’en faire notre point de vente pour nos laits, fromages frais, faisselles, yaourts et tomes” , ajoute Samuel. L’ouverture est prévue pour le début du printemps et d’autres produits du terroir seront dis ponibles. “Nous souhaitons être acteurs de notre région et en valo riser ses spécialités gastrono miques, artistiques et artisa nales” , précise Jean-Louis. Les visiteurs des cinq chambres à thème profiteront de cette belle sélection réalisée par leurs hôtes. Ils pourront également flâner dans ce magasin-musée, en hon neur au patrimoine local, et apprécier le jardin de plantes vivaces aux beaux jours. Ici, les hommes et les bêtes vivent sous le même toit. Les clients peuvent admirer les vaches depuis l’intérieur de la ferme. Sur le site de Jean-Louis Charbonel et Samuel Navarro figure un extrait de poème de Paul Fort qui définit bien leur philosophie : “Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite. Il va filer…” n Ph.D.

vres s’acclimatent parfaitement sur cette terre où de nombreux rochers affleurent. Cette nouvelle activité nous permettra de faire de la vente directe et de travailler avec quelques partenaires locaux” , précise-t-il. “Il faut une production de 150 000 litres de lait par an pour faire vivre une personne sur une exploitation. Dès le début de mon activité, l’équation était simple : agrandir ou diversifier” , constate Jean Louis. C’est cette dernière voie qu’il a choisie, afin de rembour ser les prêts qui lui permettent de sauvegarder ce patrimoine unique. La ferme dispose d’un monu mental tuyé en pierre qui s’élève à 18 mètres de hauteur. Sa base est faite de voûtes et ces carac

L es frères Jean-Ferdi nand et Alexandre Bou helier furent consacrés chevaliers pour leurs faits d’armes par Charles-Quint vers 1533. Ils auraient acquis le privilège de frapper monnaie, probable origine du nom “Les Louisots”. La “tour carrée” sem ble constituer la partie la plus ancienne de cet immense bâti ment de presque 1 000 m² au sol. La date de 1595 est gravée sur une fenêtre. “J’ai racheté cette exploitation de 64 hectares d’un seul tenant en 2002. J’en connaissais l’histoire et j’ai tou

jours été attiré par le cachet du patrimoine ancien” , explique Jean-Louis Charbonel. Formé à l’école hôtelière de Cha monix, il mène une carrière pro fessionnelle dans la restauration, avant d’être rattrapé par sa pas sion des vaches Simmental. Samuel Navarro, ancien profes seur des écoles, a rejoint l’ex ploitation, il y a quelques années, pour se charger de l’élevage caprin et de la production fro magère après une formation à l’E.N.I.L.-Bio de Poligny (École Nationale d’Industrie Laitière et des Biotechnologies). “Les chè

L’arrivée aux “Louisots” avec la “tour carrée” en premier plan.

Samuel Navarro et Jean-Louis Charbonel dans la partie basse du tuyé.

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