Journal C'est à dire 291 - Février 2023

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P L A T E A U D E M A Î C H E

“Nos rivières meurent, mais nous regardons ailleurs” Doubs franco-suisse Paraphrasant Jacques Chirac, Christian Triboulet se pose en lanceur d’alerte et dresse un constat dramatique de nos cours d’eau.

En bref…

l Théâtre À voir le jeudi 23 février à 20 heures au Théâtre de Morteau, la pièce “Lorsque Françoise paraît”. Paris. 1916. À 8 ans, Françoise a une révélation : quand elle sera grande, elle sera médecin d’éducation ! Nous revivons ses épreuves en remontant aux origines de la pensée de Françoise Dolto, au gré́de son regard d’enfant, à la fois si naïf et si clairvoyant…Réservations office de tourisme ou sur billetterie.mor teau.org l Théâtre (bis)

P résident de la “Franco-Suisse”, ChristianTriboulet est fatigué des atermoiements des pouvoirs publics. “Je vais avoir 68 ans, et franchement, même si je défends les pêcheurs, ce n’est plus pour moi que je mène à nouveau cette bataille,mais pour nos enfants et petits-enfants” plaide-t il. “J’ai toujours prôné la concertation pour trouver un équilibre entre préser vation de la nature et développement économique et touristique, mais aujourd’hui, Stop, nous atteignons un point de non-retour” ajoute-t-il avec une colère contenue. Ce combat, il le mène avec le collectif “S.O.S. Loue et rivières comtoises” et de nombreuses associations de pêche et de défense de l’environnement. “Nous n’avons même pas été invités à la pré paration de ce nouveau plan Rivières karstiques 2022-2027, qui fait suite à une initiative similaire de l’État au début du siècle” , déplore-t-il. Les rivières comtoises continuent d’ago niser et aucune amélioration concrète depuis 20 ans n’est à signaler. “Il faut agir maintenant et pas en 2027, l’époque des études qui font gagner du temps pour ne pas prendre de décision est révolue” , martèle ChristianTriboulet. Les causes sont connues et revendiquées depuis longtemps par le collectif.

En premier lieu, il s’agit du risque envi ronnemental des activités agricoles d’or dre hydraulique (drainages, suppressions de haies et destructions de zones humides), d’ordre quantitatif (amende ment d’azote et de phosphore sur des sols fragiles) et d’ordre qualitatif par l’apport d’intrants et de produits chi miques et phytosanitaires. “Il apparaît certain que l’augmentation régulière de la production de comté coïncide avec l’accélération de la dégradation de nos cours d’eau” indique le communiqué du collectif en réponse au préfet du Doubs. L’association propose d’ailleurs des mesures immédiates comme le contrôle strict des épandages, tant au niveau quantitatif que qualitatif. “L’urgence absolue est d’assurer le stockage des lisiers entre 4 et 6mois, suivant l’altitude avec l’ambition de revenir au fumier à court terme, et de ne pas épandre hors période de croissance végétale, afin de respecter la nécessité agronomique et les rivières” , ajoute M. Triboulet. Le deuxième volet d’inquiétude est lié au risque environnemental des activités sylvicoles. Là encore, le collectif propose des mesures de bon sens applicables rapidement : sensibilisation de la pro fession aux dangers des produits utilisés, interdiction de traitement des bois en forêt sur toute la zone karstique, et sur

veillance stricte des pratiques des scieries et des charpentiers situés à moins de 100 mètres d’un cours d’eau. Le troisième et dernier volet de préoc cupation est le risque lié aux activités urbaines dont le traitement des eaux usées découle. Malgré l’énorme inves tissement des collectivités dans les sta tions d’épuration depuis 30 ans, la dégra dation des cours d’eau n’a fait qu’augmenter. Le collectif suggère de réduire la pollution à la source et d’en courager financièrement particuliers et industries à diminuer leurs consomma tions. Parallèlement, il conseille d’in terdire tout rejet direct dans nos rivières et un transfert des effluents vers un milieu moins sensible : lagunage, fossé drainant ou marais artificiel limitant les risques de pollutions aux produits toxiques, dont les hydrocarbures can cérigènes. “Changer les états d’esprit de la filière eau sera difficile et les blocages nombreux” , anticipent déjà les respon sables du collectif. “De toute façon, avec le réchauffement climatique, les filières comté et bois suivront inévitablement la lente agonie des poissons duDoubs. Dans quelques dizaines d’années, tout le monde aura perdu” , conclut Christian Tribou let. n Ph.D. RENDEZ VUE Les yeux dans les yeux ! “Croire aux fauves”, par la compa gnie Ume Théâtre, sera sur la scène du Théâtre de Morteau jeudi 9 mars à 20 heures. Une femme se bat avec un ours. Elle ne meurt pas. Mais il est parti avec un bout de sa mâchoire. Elle subit plusieurs opé rations en Russie puis en France. Une succession de rebondisse ments, de questions, de souvenirs, de dialogues, de voyages, de rêves, nous transporte entre son histoire intime et des thématiques sociétales actuelles. Cette pièce est basée sur une histoire vraie. Cette adap tation se met au service de ce récit sorti à l’automne 2019. Réservations office de tourisme ou sur billetterie.morteau.org Une des nombreuses victimes de notre incapacité collective à agir.

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