Journal C'est à dire 281 - Mars 2022

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Les Montres Ambre amorcent le virage de la relocalisation Morteau

La société Ambre, propriétaire des montres Yema et Yonger et Bresson, finalise une importante phase de travaux dans son bâtiment de Morteau. Avec, à la clé, une relocalisation de la production.

fabrication de composants que l’on achetait jusqu’ici à l’étranger. L’objectif est de produire entre 80 et 90 % de nos composants localement, à Morteau ou auprès de nos partenaires régionaux” déclare Christopher Bôle, le directeur général des Montres Ambre. Boîtes et bracelets proviennent déjà de Suisse voisine. Et les deux machines 5 axes destinées à fabriquer des composants simplifiés (ponts, platines…) sont déjà installées, au sous-sol de l’entreprise, prêtes à entrer en action. L’objectif des Montres Ambre qui a longtemps basé une partie de sa pro- duction à l’île Maurice où la société est historiquement implantée est bien de relocaliser dans son berceau histo- rique. “À l’île Maurice, nous concentrons nos équipes web, développement, mar-

D ans son bâtiment de la rue Fontaine-l’Épine à Morteau, il reste à achever les finitions, mettre au propre le parking, et il en sera terminé d’une longue phase de travaux dont l’inauguration devrait avoir lieu le 2 juin prochain. La société des MontresAmbre a engagé de lourds investissements destinés notamment à relocaliser une bonne partie de la production et du montage

de ses mouvements et montres des marques Yema et Yonger et Bresson dont elle est propriétaire. Ce plan d’in- vestissement a été soutenu par le dis- positif France Relance dans le cadre du fonds d’accélération des investis- sements industriels en Bourgogne- Franche-Comté. “Nous avons notam- ment investi dans deux machines à commande numérique dans le but de rapatrier à Morteau une partie de la

Christopher Bôle (à droite), directeur général, et William Germain, directeur de marques chez Montres Ambre S.A.

le Japon, l’Allemagne et les pays scan- dinaves sont les têtes de pont. Les ventes en ligne représentent désormais le plus gros des volumes. Et c’est donc depuis Morteau que sont assemblées, contrôlées et expédiées toutes les pièces. Après avoir connu quelques périodes difficiles il y a quelques années, l’effectif des Montres Ambre (la société avait été fondée en 1965 par les parents de l’actuel président Pascal Bôle), aug- mente à nouveau régulièrement. “De 10 à 15 % chaque année. Et les inves- tissements consentis cette année à Mor- teau devraient nous permettre d’em- baucher entre 10 et 20 personnes si nous atteignons les objectifs que nous nous sommes fixés” ajoute Christopher Bôle. n J.-F.H.

Cette volonté de relocaliser participe d’une double stratégie de rassurer une clientèle de plus en plus attentive à l’origine des composants et de mieux maîtriser la qualité de fabrication pour ainsi finaliser la reconquête commer- ciale entamée il y a quelques années

sur les marquesYema etYon- ger et Bresson. La première, sur un créneau entrée de gamme luxe avec des mon- tres entre 300 et 2 000 euros (quartz, automatiques ou à complications), et la seconde

keting et design avec une trentaine de collaborateurs là-bas. Et à Morteau, nous rassemblons la partie admi- nistrative, finances, contrôle qualité, stocks et donc toute la partie assemblage et pro-

Objectif : embaucher entre 10 et 20 personnes.

Une trentaine de personnes travaillent déjà sur le site Ambre à Morteau.

sur du moyen de gamme (de 300 à 500 euros) dont il reste à renforcer le réseau de distribution. Les deux marques réalisent 60 % de leurs ventes à l’international dans 90 pays, dont les États-Unis, l’Angleterre,

duction qui est amenée à se développer avec le rapatriement d’une partie de la production de composants dès cette année” poursuit William Germain, directeur de marques au sein de la société Ambre.

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