Journal C'est à dire 281 - Mars 2022
L A P A G E D U F R O N T A L I E R
38
Douane
Plus d’une tonne de drogues saisie dans le Doubs en 2021 La douane en Franche-Comté a à nouveau enregistré une activité soutenue avec 4,8 tonnes de drogues saisies, dont 1,4 tonne dans le Doubs.
O n s’en souvient. L’an- née écoulée s’est soldée par l’arrestation emblématique du frère d’un baron de la drogue à Pelou- sey. Une satisfaction pour les équipes douanières opérant dans le Doubs, qui, à l’occasion d’un contrôle “ordinaire” le 1 er janvier sur l’A 36, ont permis de confon- dre Hakim Hambli (recherché depuis 2002). Cette affaire, très médiatisée, fait partie des événements mar- quants de 2021, avec d’autres patrouille qui a contrôlé en décembre un fourgon sur l’aire d’Écot, dans lequel se trouvaient 20 personnes entassées à même le sol. Ou de ces 8,5 kg de cocaïne découverts par la brigade doua- nière deMontbéliard sur la R.N. 57, dans une cache aménagée plutôt élaborée (le frein à main électrique avait été démonté). Des trafics auxquels les doua- niers sont régulièrement confron- saisies de stupéfiants et interpellations nota- bles relatives au contrôle migratoire. À l’image de cette
tés sur les axes porteurs auto- routiers de l’A 36 et l’A 39. “Les organisations de fraudes s’adaptent aux méthodes doua- nières. Ils n’hésitent plus àmettre enœuvre des moyens compliqués, y compris sur des quantités assez modestes, et utilisent des véhi- cules éclaireurs. Il nous a fallu travailler sur cette notion de convois” , reconnaît Bruno Ligiot, arrivé récemment à la tête de la Direction régionale des douanes à Besançon. Le nouveau patron de la douane a ainsi rappelé que 4,8 tonnes de drogue et 1,2 tonne de tabac ont été saisies sur le territoire. Le plus gros des prises doua- nières enmatière de stupéfiants s’est fait dans le Doubs (1,4 tonne dont 1,3 tonne d’herbe de can- nabis) et le Jura (3,2 tonnes dont 2,2 tonnes d’herbe de cannabis). L’attention soutenue portée aux trafics de tabac a aussi permis 279 constatations à la frontière comtoise tenait à renouer avec le tradi- tionnel bilan annuel. Dans sa présentation à la presse début mars, il
Les infractions relevées sur le territoire vont “de la simple négligence à des fraudes organisées”, selon la
Des trafics de voitures aussi à la frontière.
direction régionale.
usage de faux documents de dédouanement. L’année 2022 semble toute aussi bien partie, d’après le directeur régional, qui voit bien sûr un enjeu clef sur ces 240 kmde fron- tière avec la Suisse “en période de crise sanitaire et migratoire.” n S.G.
gagné en revanche sur les impor- tations sans déclaration de véhi- cules suisses. Plus de 400 000 euros de taxes portant sur 165 véhicules ont notam- ment été redressés. La consta- tation initiale de la brigade des Rousses, suivie de l’enquête du service de Besançon puis de Metz, a mis à jour des faux et
578 kg de tabacs dont 73 kg de cigarettes ont ainsi été saisis dans le Doubs. L’administration comtoise s’est également illustrée par le redres- sement de près de 5,8 millions de droits et de taxes. Et si elle a réussi à diminuer les dépôts de déchets à la frontière par la pression des contrôles, rien n’est
franco-suisse, “ aussi bien sur des dépassements de franchise, qu’à la circulation sur les plus grosses quantités” , précise Chris- tian Solliez, chef de la division Franche-Comté frontière. La lutte se mène aussi sur le Net, avec l’identification notamment de six personnes revendeuses de tabac en ligne. Un total de
Ils verront la halte ferroviaire sans pouvoir s’y arrêter Train
gare pour prendre un bus et repartir en sens inverse, direction la zone indus- trielle ! C’est ce qui s’appelle rouler sur la tête. “Si la politique actuelle est de faire prendre les transports publics aux usagers, c’est mal parti” s’agace ce Finois qui s’échine à utiliser les transports publics quotidiennement. C’est lui qui a levé cette “erreur d’ai- guillage” que beaucoup d’utilisateurs méconnaissent. Ils en prendront connaissance à la remise en route de la ligne, en avril. Ce ne sont pas les Suisses qui en ont décidé ainsi mais la Région Bourgogne-Franche-Comté et la S.N.C.F.. “Parce que je n’avais aucune information en gare de Mor- teau, j’ai contacté les C.F.F. (Chemins de fer fédéraux) qui m’ont expliqué que cette course est assurée par la S.N.C.F. ainsi que l’horaire. Si je souhaite m’ar- rêter à l’arrêt des Forges, il faut que je prenne un train suisse qui le dessert une fois par heure” explique-t-il. Rédhi- bitoire. Sans concertation avec les usagers, l’horaire de départ du train de 16 h 10
Une nouvelle halte ferroviaire a été construite par les Suisses devant la zone industrielle de La Chaux- de-Fonds où des centaines de frontaliers travaillent. Seul problème : le train des Horlogers ne s’y arrêtera pas ! Les usagers devront poursuivre jusqu’au centre-ville… et revenir en bus.
l Une solution pour les Villériers
ceci : faire monter le train français toutes les 30 minutes jusqu’au Col- des-Roches pour ensuite utiliser les trains suisses. Ceci permettait d’avoir Officiellement, la Suisse via les C.F.F. n’a fait aucune demande à la Région pour que le train français puisse s’arrêter à la halte des Forges, à La Chaux-de- Fonds. Sans cet accord, la S.N.C.F. ne peut rien faire. Depuis Villers-le-Lac, il semble plus commode de prendre un train (suisse) en gare des Brenets pour un départ à 6 h 04 avec une arrivée en zone indus- trielle de La Chaux-de-Fonds prévue à 6 h 25. l La Suisse n’a pas permis au train français de s’arrêter là
“U n an de travaux pour en arriver là !” Le sou- pir de cet horloger tra- vaillant chez Tag- Heuer à La Chaux-de-Fonds siffle aussi fort qu’une locomotive à vapeur. Il traduit un agacement. Comme d’au- tres utilisateurs réguliers de la ligne des Horlogers, cet habitant des Fins attendait avec impatience la réouver-
Mais les trains (français) ne s’y arrêtent pas alors que d’importantes usines comme Tag-Heuer, Comax, Ulysse Nar- din et bien d’autres, peuvent être des- servies. Les autorails français conti- nuent leur chemin pour s’arrêter quelques minutes plus loin, en gare de La Chaux-de-Fonds. De là, les employés doivent - comme ils le fai- saient avant les travaux - quitter la
ture de la ligne, prévue en avril, fermée depuis plus d’un an et demi après des travaux menés côté suisse. Elle devait correspondre avec l’inauguration d’une nouvelle halte ferroviaire au lieu-dit Les Forges, dans la zone industrielle de La Chaux-de-Fonds, censée per- mettre à de nombreux frontaliers de s’arrêter quasiment devant leur usine. La halte est là, pimpante.
une navettisation depuis Mor- teau.” Il demande à l’autorité régulatrice des transports (la Région) d’organiser - comme elle le faisait jadis - des réunions de concertation. “Pas une fois
a été ramené à 16 heures, pro- voquant une nouvelle crispa- tion.Aucun frontalier ne pourra être à l’heure du départ “si bien que le train de 17 heures sera bondé” regrette l’usager.
Un départ à 16 heures, trop tôt.
La nouvelle halte ferro- viaire de La Chaux-de- Fonds, au cœur de la zone indus- trielle, un mirage pour les fronta- liers.
nous avons été concertés sur les chan- gements d’horaire” regrette l’horloger. En avril, les agents S.N.C.F. devront faire preuve de pédagogie pour expli- quer qu’il existe bien une nouvelle halte aux Forges, mais qu’elle n’est pas pour eux… n E.Ch.
Tous ces éléments ne facilitent pas le report modal dans un secteur toujours plus englué. Les voitures passant par le Col-des-Roches croissent chaque semaine en partie à cause de la fin du télétravail et surtout en raison de l’augmentation des effectifs frontaliers. “La solution la plus commode à tout
Made with FlippingBook Online newsletter creator