Journal C'est à dire 280 - Février 2022
P L A T E A U D E M A Î C H E
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La Franco-Suisse en ordre de marche pour l’ouverture du 1 er mars. Goumois et Biaufond La crise sanitaire a positivement rebattu les cartes du tourisme de pêche. Christian Triboulet se confie sur ses espoirs, et ses craintes, pour cette nouvelle saison.
L’ association la Franco-Suisse jouit d’un statut binational sur les 27 kilomètres de par- cours qu’elle gère. “ Nous béné- ficions d’une convention internationale avec nos voisins suisses et d’un règlement de pêche spécifique” , précise Christian Triboulet, président réélu lors de la dernière assemblée générale en décem- bre dernier. “ Le Covid a chamboulé les
sur les plus beaux spots de la région” , ajoute Christian. Répondant à une demande de fonds émise par les touristes et les pêcheurs plus jeunes, un parcours “no kill” sal- monidés a été installé sur deux kilo- mètres sous le Moulin du Plain. “Cette activité consiste à relâcher le poisson dans un souci de conservation des espèces” , précise le président.
Mais le tableau n’est pas idyl- lique. Une étude exhaustive, longue de 8 années de l’Uni- versité de Franche-Comté a établi un constat dramatique sur l’état de nos rivières. Réa- lisée sur la Loue, elle concerne de fait tous les cours d’eau du
habitudes et ces deux dernières années ont montré une pro- gression impressionnante” , poursuit-il. Les cartes hebdomadaires en majorité achetées par les tou- ristes sont ainsi passées de 135 en 2018 à presque 300 en
Un parcours “no kill” salmonidés installé sur 2 km.
Christian Triboulet en action.
Le président et ses collègues en appel- lent à une mobilisation générale, y com- pris des politiques. “Nous devons valo- riser notre territoire dans le cadre du Parc Naturel Régional et redonner à notre Doubs son attractivité. C’est une condition sine qua non à terme pour attirer les touristes qui feront fonctionner notre économie” conclut-il. n Ph.D.
gère à cette dégradation avec l’utilisa- tion d’insecticides sur les grumes, en forêt ou en scierie. La contamination des eaux par les résidus des médica- ments vétérinaires et humains est aussi tangible. Enfin le traitement des eaux usées est mis en cause : nombreuses petites stations d’épuration inefficaces et déversoirs d’orage qui ne remplissent pas leur rôle.
généré par l’intensification des pratiques agricoles. “Nos associations sont en contact avec la filière comté pour essayer d’y remédier et nous voyons avec intérêt la conversion en bio de certaines exploi- tations, mais la démarche est longue et encore insuffisante pour changer la situation” , regrette Christian Tribou- let. La filière bois n’est pas non plus étran-
Massif jurassien karstique. Par rapport aux années 1960, le potentiel piscicole s’est écroulé de 50 à 80 % suivant les endroits. La biodiversité des insectes (nourriture essentielle des poissons) a chuté de 25 % et les développements algaux deviennent incontrôlables. La première des causes est l’excès d’azote
2021. Suisses, Alsaciens et Bourgui- gnons retrouvent le plaisir de pratiquer leur sport dans notre belle rivière.Tout est mis en œuvre par l’association pour les attirer. “Nous offrons un parcours à la mouche de 800 mètres et un accord avec l’association des Deux Vallées per- met à nos pêcheurs de se faire plaisir
En bref…
Les gros producteurs de déchets végétaux engagés dans une démarche qualité Environnement
maux domestiques et sauvages de sacs plastiques et la pollution des sols pour plusieurs centaines d’années. Préval offre également un suivi technique et des ana- lyses par prélèvement. “L’utilisation locale de ces déchets est un progrès environne- mental qui évite des transports coûteux en finances et en CO2 vers nos ateliers de Pontarlier” , pointeVincent Gagelin. Il pro- fite d’ailleurs de cet événement pour lancer un appel à de nouveaux agriculteurs inté- ressés par cette filière vertueuse et éco- nomique. Une autre installation à Pontarlier produit directement du compost de qualité offert (dans la limite d’un mètre cube) aux par- ticuliers. Les utilisateurs de la déchetterie deMaîche peuvent aussi passer commande auprès des agents locaux. Bertrand Louvet quant à lui a signé cet accord pour la commune de Charquemont en compagnie de Régis Ligier pour laVille de Maîche. “Il s’agit d’une charte incitative pour les gros producteurs (plus de 15 m³). Nous étions déjà conscients de l’importance de ce tri,mais cette nouvelle sensibilisation auprès des professionnels et des communes permet de créer un climat de confiance entre les différents acteurs de cette filière” , déclare-t-il. Les signataires disposent d’une zone réser- vée, accessible aux camions, dans l’enceinte de la déchetterie. “En revanche, il va falloir continuer à responsabiliser les particuliers. On constate encore trop de déchets non conformes” , regrette-t-il. Déchets alimen- taires, litière, souches, branches épaisses, cendres et sciure, objets métalliques et plastiques se retrouvent trop souvent mélangés aux déchets végétaux. Même si des progrès sont réalisés quotidiennement, le recyclage reste un combat de tous les instants. n Ph.D.
l Propreté La Ville de Morteau lance l’opération zéro mégot par terre. Véritable fléau environnemental, les mégots de cigarette jetés au sol engendrent une pollution non seulement visuelle mais aussi et sur- tout de la nature et de notre environnement. Un mégot, c’est 500 litres d’eau pollués et plus de 10 ans de décomposi- tion ! Afin de lutter contre cette incivilité, la Ville de Morteau lance l’opération zéro mégot par terre en installant 9 cendriers colonnes, 7 cendriers muraux, et 5 cendriers intégrés aux poubelles de ville, en complément des 22 cendriers déjà existants. Et grâce à plu- sieurs partenaires (bars, restauration rapide, accueil de la Mairie et de l’Espace France Services, Escale…), des cendriers de poche sont distribués gratuitement afin d’attein- dre l’objectif de zéro mégot par terre. Pour mémoire, l’amende pour jet demégot ou de paquet de cigarette vide par terre se monte à 135 euros !
du fumier dans l’andain, relève quatre fois en l’espace de trois semaines et laisse reposer deuxmois afin d’obtenir un compost prêt à l’emploi. “Nous procédons à plusieurs contrôles de qualité de nos livraisons, les conséquences de la présence de matériaux indésirables épandus dans les champs pouvant être graves” , ajouteVincent Gage- lin. Cette charte vise donc à éviter les casses de matériel, l’ingestion fatale par les ani-
20 % des déchets apportés à Maîche sont des végétaux, véritable ressource pour nourrir les sols et consolider une ambitieuse filière de recyclage.
N euf communes et professionnels de l’entretien des espaces verts se sont retrouvés le 20 janvier dernier à Maîche pour signer une charte “Qualité Végétaux” avec l’opé- rateur Préval. “Pour être utilisables, Il faut que les dépôts soient exempts de plastiques,
métaux, cailloux et autres indésirables” , explique Vincent Gagelin. responsable de la filière de la valorisation organique. Les 658 tonnes réceptionnées à Maîche sont broyées et cédées à des agriculteurs partenaires. Le broyat frais est déposé par bennes de 30m³. L’agriculteur incorpore
Bertrand Louvet
(Charquemont) et Régis Ligier (Maîche),
signataires pour leurs communes respectives.
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