Journal C'est à dire 280 - Février 2022

D O S S I E R

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Tendances

Le Covid a boosté les projets d’hébergements

Les porteurs de projets sont plus nombreux qu’avant la crise à l’échelle du département. Doubs Tourisme a accompagné 58 projets de création ou de rénovation d’hébergements en 2021.

dumarché, le conseil enmatière d’investissements et d’équipe- ments, voire l’approche tarifaire la meilleure à trouver. “Nous pouvons intervenir à toutes les phases du projet et nous pouvons également mettre en relation le créateur avec les organismes ban- caires.” Un partenariat avec le Crédit Agricole Franche-Comté

sionnels du tourisme à avoir pro- fité de ces deux ans de crise sani- taire, parfois parsemés de doute, pour repenser leur façon d’ac- cueillir les touristes ou simple- ment enrichir leurs prestations. “Nous proposons à chaque por- teur de projet un accompagne- ment personnalisé et gratuit. Le travail de nos équipes est de met-

L e Doubs plus que jamais semble cocher toutes les cases pour correspondre aux nouvelles aspira- tions des touristes après deux ans de crise sanitaire où beau- coup se sont recentrés sur l’es- sentiel : les grands espaces, la simplicité, la proximité, la nature, du patrimoine et une gastronomie typique.Autant de critères revenus au goût du jour depuis deux ans.C’est sans doute ce qui explique que les porteurs de projets désireux de se conver- tir à l’hébergement touristique soient plus nombreux encore qu’avant la crise sanitaire dans

notre département. “En 2019, avant la crise, nous avions orga- nisé 67 rendez-vous auprès d’en- viron 45 porteurs de projets. En 2021, nous avons comptabilisé 90 rendez-vous au bénéfice de 58 porteurs de projets. Pour cer- tains, ils correspondaient à de nouveaux projets de vie” synthé- tiseMarylineMillot, responsable ingénierie et développement à Doubs Tourisme, le comité de développement touristique du Département du Doubs. À l’image du Domaine de l’Au- thentique à Fournet-Blanche- roche (voir en page précédente), ils ont été nombreux ces profes-

existe depuis plusieurs années sur ce point. Doubs Tourisme ne participe pas au finan- cement des projets mais gère l’instruction

tre en adéquation l’idée du porteur de projet avec la réalité du ter- rain” résume Béatrix Loizon, la présidente de Doubs Tourisme.

“L’envie de se retrouver entre tribus affinitaires.”

administrative des dossiers pour le compte de la Région, le finan- ceur potentiel. En ce début d’année 2022,Doubs Tourisme est sur la même cadence que l’an dernier. De manière générale, le niveau de confort des hébergements est en hausse et les hébergements de groupe ont à nouveau la cote chez les porteurs de projets afin de répondre à cette nouvelle demande “de se retrouver entre tribus affinitaires ou en petits groupes familiaux.” Une ten- dance renforcée elle aussi par la crise sanitaire. n J.-F.H.

Le Covid a également eu un effet sur les attentes de la clientèle touristique qui cherche y compris dans les meublés de tourisme un confort minimal qui doit se rapprocher de celui des hôtels, “avec le petit kit de bienvenue, les produits d’accueil, les linges de lit, de toilette, parfois même le service frigo plein à l’arrivée… Autant de petites attentions aux- quels les touristes sont de plus en plus sensibles y compris dans une destination nature comme le Doubs” ajouteMarylineMillot. Le soutien de Doubs Tourisme au bénéfice des porteurs de pro- jets peut aller jusqu’à l’analyse

Quelques projets suivis par Doubs Tourisme l Chambres d’hôtes : le Rozet aux Gras, L’Arbre à Chapeaux à Grand’Combe-Chateleu, Au Doubs Murmure aux Fins… l Hôtels : La Guimbarde à Morteau, Les Montagnards à Morteau… l Gîte de groupes : Gîte La campagne aux Fontenelles, Gîte Les Bouloies à Laviron… l Meublés de tourisme : Du Moulin à l’Étang à Passonfontaine…

Béatrix Loizon, présidente de Doubs Tourisme (photo Y. Petit).

Bonnétage

L’hôtel-restaurant des Perce-Neige conquis par le nouveau souffle touristique

Bôle n’a pas négligé pour autant les autres clientèles. “On a beaucoup investi pour moderniser et remettre aux normes toute la partie hôtelière qui comprend 13 chambres dont une accessible aux personnes à mobilité réduite. Ces travaux ont permis d’aug- menter le taux d’occupation de 20 %.” Et cette envie de bien faire était tou- jours d’actualité pendant la crise sani- taire. Patrick Bôle et son équipe ont continué à proposer des plats en trai- teur assurant même les livraisons si besoin. “On a fait beaucoup de repas à emporter. Cela nous a permis d’en- sauvés. On ne s’est pas enrichi mais cela nous a permis de limiter les dégâts.” Si l’avenir touristique du Pays Horloger se jouera bientôt sans lui, il constate néanmoins que les choses évoluent positivement. “L’arrivée du Parc natu- rel, c’est une très très bonne nouvelle. Quand les pouvoirs publics mettent en place des choses, c’est très bon pour les acteurs du tourisme. La dynamique collective actuelle est un vrai signe de ralliement. On a trop longtemps joué la carte du chacun pour soi sur ce ter- ritoire.” n F.C. tretenir la clientèle, de garder le personnel et de s’occuper l’esprit. J’en profite pour remercier tous ceux qui ont joué le jeu et nous sont restés fidèles. On apprécie aussi les aides de l’État qui nous ont

La promotion touristique, Patrick Bôle en faisait déjà bien avant la création de l’office de destination quand il partait vanter les charmes paysagers et gastronomiques du Haut-Doubs avec Animotel, un groupement d’hôteliers locaux.

S i le tacot qui reliait Morteau à Maîche n’est plus qu’un souvenir de carte postale, l’ancien hôtel de la gare à Bonnétage est toujours là. “Mes parents avaient repris cette affaire en 1967”, rappelle Patrick Bôle qui, après un passage à l’école hôtelière et dans d’autres établissements était revenu à Bonnétage prendre la suc- cession parentale en 1983. Bientôt 40 ans que cela dure. L’heure de la retraite se profile. “On aspire maintenant à avoir du temps libre. On veut profiter de nos petits- enfants” , reconnaît l’hôtelier qui n’a pas ménagé son temps ni sa peine pour développer et faire perdurer l’hô- tel-restaurant Les Perce-Neige. Convaincu depuis longtemps de l’in- térêt d’agir collectivement, il faisait partie de l'association Animotel qui fédérait sept hôtels-restaurants du secteur. “On faisait des salons dans

l’est de la France et jusqu’en Belgique. On y restait parfois une semaine en se relayant pour assurer des perma- nences. Les gens adoraient l’échange direct. On leur faisait aussi déguster des spécialités franc-comtoises. Quand ils sont en vacances, ils adorent qu’on s’occupe d’eux. Ils ont besoin de cocoo- ning. Les salons, c’était un investisse-

ment très rentable. Cela nous permettait par exemple de remplir nos hôtels à Noël ou pendant les vacances de février. On accueillait beau- coup de gens du nord de la France. Aujourd’hui, une par-

Bientôt 40 ans que cela dure…

tie de cette clientèle a disparu. On a arrêté de se positionner sur l’hiver.” La cause de cette désaffection réside selon Patrick Bôle dans le développe- ment et la montée en gamme des gîtes qui ont réussi à capter une bonne par- tie de la clientèle hôtelière. Autre temps, autres habitudes. “On n’a pas tout perdu car ces touristes s’offrent toujours une sortie ou plusieurs sorties au restaurant au cours de leur séjour.” L’hôtelier de Bonnétage regrette amè- rement d’être le dernier encore en activité sur le secteur. Plus on est de fous, plus on rit… En tirant un trait sur l’hiver, la famille

L’heure de la retraite se profile pour Patrick Bôle ravi de voir com-

ment s’organise aujourd’hui le développement touristique sur le Pays Horloger.

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