Journal C'est à dire 280 - Février 2022
D O S S I E R
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Les Ch’tis, meilleurs ambassadeurs du Haut-Doubs E n séjour hivernal à l’Évasion Tonique, Albert et son fils Nicolas ont profité de la quiétude du mois de janvier pour venir se res- sourcer dans le Haut-Doubs. Une tradition familiale qui remonte à 1983. “On a découvert la région en regardant un reportage à la télévision. On avait envie de venir ici en hiver pour apprendre à skier” , se souvient Albert. Établie à Dunkerque, la famille de trois enfants s’initiera aux sports d’hiver sur les pentes du Meix Musy. Elle reviendra en été toujours au même endroit. “On venait parfois trois semaines. Les grands- parents nous rejoignaient. En hiver quand la neige manquait au Meix Musy, on montait alors en Suisse à la Vue des Alpes.” Au fil du temps, ces Nordistes tout ce qu’il y a de plus sympathiques ont pris des bonnes habitudes. À chaque voyage, ils repartent le coffre plein de spécialités fromagères et de salaisons comtoises. Albert connaît tous les sites touristiques des deux côtés de la frontière. “Il nous arrive parfois de ramener un bus complet à l’Évasion Tonique. On organise nous-mêmes les excursions au Château de Joux, au parlement de Neuchâtel, au Tuyé du Papy Gaby…” Arrivé à la retraite, Albert, ancien policier municipal, ne se prive pas de voyager. Pour autant, il se fait fort de venir chaque hiver au moins une semaine à Villers. Pourquoi le Haut-Doubs ? “Ici, c’est un lieu de ressourcement. On apprécie le calme, la charcuterie…” , complète Nicolas l’infirmier. Pas question pour l’heure de quitter Dunkerque pour les sapins du Haut-Doubs. “Pour nous, ce serait trop difficile de laisser la famille qui vit dans le Nord.” En très bons termes avec la directrice Véronique Lorenzelli, le père et son fils trouvent aussi dans ce village vacances un point d’hé- bergement à prix raisonnable qui leur permet de dégager un petit budget pour profiter des alentours. n
Villers-le-Lac
30 % de réservation en moins à l’Évasion Tonique Après unmois de janvier exceptionnel,
“O n fait un très bon mois de janvier supérieur à jan- vier 2019 qui reste l’année de référence au niveau de l’ac- tivité depuis la réouverture du village vacances en 2001” , apprécieVéronique Loren- zelli, la directrice de cet établissement qui comprend 70 chambres, soit 140 lits.À l’ori- gine de cette dynamique, le retour des groupes adultes sans doute enmanque d’ac- tivités hivernales après toutes les contraintes imposées pendant la crise sanitaire. La directrice est plutôt satisfaite de ce posi- tionnement clientèle sur les seniors ran- donneurs. “On accueille relativement peu de classes de neige et heureusement car là, c’est l’hécatombe. On a même récupéré des accompagnateurs qui interviennent habi- tuellement sur d’autres sites dans le Haut- Doubs. Ici, on souffre aussi d’unmanque de personnel pour encadrer les activités neige. On ne court pas trop après les scolaires” , confie la directrice. L’Évasion Tonique fait partie du groupe Ternélia qui fédère une quarantaine de structures en France. Ce réseau fait de gros efforts pour séduire la clientèle des ran- donneurs.Un partenariat amême été conclu avec la Fédération Française de Randonnée dont les adhérents bénéficient de tarifs pré- férentiels. Cette vitalité repose aussi sur le plus gros hébergeur touristique du Pays Horloger n’attendait pas des miracles de fréquentation pour les prochaines vacances d’hiver.
“Le Pays Horloger n’est pas forcément le bon slogan pour communi- quer”, observe Véronique Lorenzelli, la directrice d’Évasion Tonique.
loger sous l’angle touristique. Peut-être une question de slogan. “Mieux vaut communi- quer sur l’image des Montagnes du Jura que sur le patrimoine horloger d’autant plus qu’on se heurte toujours aux ego territoriaux où chacun veut encore tirer la couverture à soi.” Heureusement, les clichés s’estompent, la création du nouvel office de destination par- ticipe indéniablement à la prise de conscience collective du potentiel touristique hors neige. À la différence des grandes stations alpines, le Haut-Doubs offre plein d’alternatives. Pour préserver son attractivité, l’Évasion Tonique n’a pas hésité à se doter d’équipe- ments structurants comme la piscine en 2006 ou l’espace bien-être : salle demassage, sauna en 2015. Le village vacances répond aussi aux attentes de la clientèle enmettant à leur disposition des navettes les achemi- nant jusqu’auMeix Musy. “C’est nécessaire si l’on veut attirer dumonde tout comme on propose des accompagnateurs pour des sorties en raquettes ou des clubs enfants avec des animateurs B.A.F.A. On regrette aussi l’ab- sence d’une école de ski alpin. Je suis per- suadée qu’on aurait plus de familles si on pouvait leur proposer des cours de ski. Il nous arrive aussi de faire de l’hôtellerie à la nuitée pour compléter le remplissage.” n F.C.
la popularité d’un super accompagnateur, à savoir Thibaud Gladel dont la renommée contribue aussi à fidéliser la clientèle. Véronique Lorenzelli était un peu moins optimiste pour les vacances de février avec un public familial moins facile à capter. “On ressent l’impact de la crise sanitaire et sans doute du pass vaccinal. On a essayé de beau- coup communiquer sur les réseaux. Début février, on était à moins 30 % de réservation par rapport à février 2019. Les groupes réser- vent davantage. Cela fait des années qu’on peine à faire venir les familles avec enfants. On compense le remplissage avec des colo- nies.” Véronique Lorenzelli rappelle que ce village vacances était initialement destiné à recevoir des familles. Elle constate aussi une méconnaissance globale du Pays Hor-
La qualité des accompagnateurs, à l’image de Thibaut Gladel, participe aussi à la notoriété du village vacances. On se l’arrache paraît-il.
À chaque voyage, Albert et son fils Nicolas remplissent le coffre de spécialités du Haut-Doubs.
Espace Morteau se met à la page Fortement impacté par la crise sanitaire depuis deux ans, le village vacances retrouve un semblant de moral et entend bien poursuivre son programme de rénovation des chambres et des espaces intérieurs. Morteau
“À plus long terme, il est prévu de
D ans le monde de la restauration et de l’hébergement touris- tique, le mois de jan- vier 2022 sonne l’heure d’une reprise très attendue après deux années fortement perturbées.
vacances mortuacien a enregis- tré une baisse de 60 % de son chiffre d’affaires en 2020 et 2021. Il a subi de plein fouet la sus- pension des séjours scolaires pendant la crise sanitaire. “On est très axé sur ce public” ,
trois catégories. Le gîte de groupe destiné plutôt à une clientèle de passage, cas typique des randonneurs effectuant la G.T.J. Au second niveau, on trouve les chambres dites lavabo avec toilettes et sanitaires exté- rieurs. Un hébergement écono- mique qui attire les scolaires. Un cran au-dessus, les chambres grand confort avec douches et toilettes privatives. Le bâtiment abrite aussi trois salles mises en location pour les fêtes de famille, stages de formation. “En hiver, on propose aux vacanciers un service de location de ski de fond, skating, raquettes, patins à glace. Les clients peuvent bénéficier d’une navette qui les achemine aux
passer tout le second étage en chambres privatives”, explique Derek
Puppo, le directeur adjoint d’Espace
“On fait un bon mois de janvier avec des gens de passage et des entreprises. Les travaux en cours sur la ligne des Horlogers
confirme le directeur adjoint. Le télétra- vail, les jauges, le ralentissement glo- bal de l’activité éco- nomique ont impacté
“On va rénover tout le rez-de- chaussée.”
Morteau, en poste depuis deux ans.
clientèle. Les chambres lavabo sont peu à peu transformées en chambres privatives. “Cette année, si tout va bien, on va réno- ver tout le rez-de-chaussée avec la salle bar et la salle restaurant. Cela représente 100 places assises.” n
pas le cas en hiver. “On travaille avec une équipe de six perma- nents et l'effectif grimpe jusqu’à 20 personnes en été avec les sai- sonniers” , poursuit Derek Puppo. Un plan de rénovation de l’éta- blissement est en cours pour répondre aux attentes de la
nous apportent aussi de la clien- tèle puisqu’on loge les chauffeurs de bus qui font les transports entre Morteau et le Col-des- Roches” , apprécie Derek Puppo, le directeur adjoint d’Espace Morteau. Il était temps. Le village
l’activité restauration dans cette structure qui propose un service midi et soir. Sans oublier l’accueil de groupes et séminaires d’en- treprise. Le village vacances comprend 40 chambres pour une capacité d’accueil de 110 lits répartis en
pieds des pistes de fond ou alpin.” La structure est néanmoins plus orientée sur les activités d’été : canoë, tir à l’arc, accrobranche, biathlon, course d’orientation. À la belle saison, elle sollicite aussi des moniteurs sportifs pour l’encadrement, ce qui n’est
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