Journal C'est à dire 277 - Novembre 2021
P L A T E A U D E M A Î C H E
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Maîche
“Les Gueules Cassées” fêtent leur centenaire L’association édite une bande dessinée pour perpétuer la mémoire de ses pionniers et expliquer ses nouvelles missions.
B ienaimé Jourdain et Albert Jugon (deux grands mutilés) ainsi qu’une quarantaine d’autres blessés au visage créent le 21 juin 1921 l’U.F.T.B. (Union des Blessés de la Face et de la Tête) qui sera présidée à sa créa- tion par le colonel Yves Picot. “La Grande Guerre venait de se terminer avec 1 400 000 morts français et des millions de blessés et invalides” , note Jacques Mou- gin, délégué régional pour la Franche-Comté. “Ils choisirent
séjour. Quel peut-être 100 ans après sa création, la vocation des “Gueules Cassées” ? “Nous continuons à nous occuper des blessés de tous les conflits dans lesquels l’Armée Française a été engagée, y compris des opérations extérieures actuelles” , explique JacquesMou- gin. Un budget annuel d’aide sociale de 2,5 millions d’euros par an permet de défen- dre le droit de ses mem- bres en matière de pen- sion d’invalidité. “Nous soutenons aussi nos adhérents et leurs veuves en cas de difficultés finan- cières”, assure M. Mougin. Une fondation a été créée en 2001. Dotée d’un conseil scien- tifique et médical, elle a déjà soutenu 670 projets de recherche et d’achat d’équipements de pointe dans la chirurgie maxillo- faciale pour un montant de plus de 20millions d’euros. Cette nou- velle entité a élargi sa mission à la blessure du cerveau, y com- pris les blessures post-trauma- tiques et les maladies dégéné- ratives. “Bien sûr, nos adhérents prioritaires sont militaires, gen- darmes et pompiers, mais nous avons aussi aidé et suivi les vic-
alors de s’appeler “Les Gueules Cassées”, terme rude et provocant pour le grand public, mais affec- tueux pour eux-mêmes. Ils se dotèrent d’une devise porteuse de promesse et d’espérance : sou- rire quand même” , poursuit le major de gendarmerie en retraite. En 1927, une souscription est lancée pour acquérir un domaine
pouvant accueillir les mutilés.UneAméricaine, M me Strong dont le fils blessé fut sauvé par l’ar- mée française fit un don important. “L’U.F.B.T.
“Sourire quand même”, telle est leur devise.
La B.D. du centenaire.
acquiert alors le château de Moussy en Seine-et-Marne qui permettra à des milliers de bles- sés au visage de vivre dignement et de se réinsérer socialement” , pointe Jacques Mougin. Puis 1927 verra la création d’une tombola qui devient la Loterie Nationale en 1933. L’association à l’origine de notre loto actuel est aujourd’hui (avec quasiment 10 % du capital) le deuxième actionnaire de la Française des Jeux. Cette nouvelle source de financement permet d’acheter en 1934 le domaine de Coudon dans le Var, aujourd’hui recon- verti en E.H.P.A.D. et en lieu de
Le Maîchois Jacques Mougin estle délégué régional des Gueules Cassées.
Dans ce but, la bande dessinée du centenaire permettra de tou- cher un public plus large.À noter que cet ouvrage sera disponible à la librairie “L’Encrier” à Maîche. n Ph.D.
times des attentats du 13 novem- bre 2015” , ajoute Jacques Mou- gin. L’association et sa fondation poursuivent bien sûr un devoir de mémoire, mais sont irrésis- tiblement tournées vers l’avenir.
L’association participe régulièrement aux cérémonies patriotiques (photo U.F.T.B.).
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