Journal C'est à dire 277 - Novembre 2021

D O S S I E R

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M. DANSO Voyant Medium

Chasse

“On ne tirera jamais sur une espèce protégée” Face à la “concurrence” des prédateurs, les chasseurs doivent adapter leurs prélèvements. Ils tirent par exemple moins de chevreuils dans les secteurs de Morteau ou Pontarlier.

Voyant Danso est capable de résoudre tout vos problèmes mêmes les cas les plus desespérés, DPRXU FKDQFH FRPPHUFH FRQŧLWV IDPLOLDX[ 7UDYDLO FRQŦGHQWLHO HIŦFDFH HW JDUDQWLH 3OXV GłLQIRUPDWLRQ VXU OH VLWH www.spiritueldanso.com

C’ e st à dire : La fédé- ration de chasse du Doubs attribue à chaque association de chasse le nombre de chevreuils à prélever par saison. Avez-

vous demandé à vos chas- seurs de moins prélever cer- taines espèces ? Pierre Feuvrier (directeur de la F.D.C. 25) : Oui. Il y a vingt ans, 10 000 chevreuils

semaine) pour tenter de mettre en place une gestion adaptative selon les secteurs. Toutefois, les forestiers refusent de prendre en compte la part du lynx… en nous demandant de prélever autant pour éviter les dégâts en forêt. Les populations de cha- mois, elles, se portent bien. Càd : Les chasseurs voient- ils dans le loup et dans le lynx un concurrent ? Peu- vent-ils les remplacer ? P.F. : Il y a de la place pour tout le monde. Le lynx a vocation à être dans la nature comme toutes les autres espèces. Pour le loup, nous n’avons pas assez

étaient prélevés par les chas- seurs du Doubs pour environ 7 000 actuellement. On prend en compte la part du lynx (N.D.L.R. : qui peut prédater un chamois ou un chevreuil par

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quons toutefois d’outils pour analyser les prédations. Pour le lynx, nous observons qu’il pourrait dans certains secteurs “nettoyer” une zone puis repartir ailleurs, mais sa seule présence pourrait suffire à faire fuir ses proies. Après son départ, les populations se reconstituent. Les loups s’attaquent peu aux sangliers ou très marginalement contrairement à ce qu’avancent

saisi le procureur afin de se constituer partie civile auprès des tribunaux. Il n’est pas ques- tion de rester sans réagir et de cautionner de tels actes. Les chasseurs du Doubs sont favo- rables à la présence de toutes les espèces animales dans leur habitat. Ils sont conscients que le retour du lynx découle d’un processus d’expansion de sa population, au même titre que le cerf ou le chamois dont les effectifs ont d’ailleurs pu s’ac- croître sur le massif jurassien grâce à la position ferme des chasseurs, opposés à des zones d’exclusion et qui ont su faire entendre leurs revendications. Nous contribuons depuis quinze ans aux recherches du réseau Grand Prédateur. Si un jour l’État nous demande de réguler certains prédateurs, nous par- ticiperons. n Propos recueillis par E.Ch.

certains. Dans le sud de la France, ils commen- cent à les attaquer car ils ont prédaté les mou- flons ou les cerfs.

de recul bien que c’est dans la zone du Mont d’Or que nous ayons le plus faible prélèvement de chevreuils du dépar- tement. Entre Pontarlier et Chapelle-des-Bois, le

“On prend en compte la part du lynx.”

Càd : À Quingey en 2020, un lynx a été retrouvé mort, criblé de plomb. Que dit la fédération ? P.F. : Que le lynx est une espèce protégée. On ne tirera jamais sur une espèce protégée ! La Fédération des Chasseurs a

prélèvement des chevreuils réa- lisé par les chasseurs est la plus faible du département. À Maîche, les chasseurs réalisent 85 % des plans de chasse, ce qui est bon mais à Morteau, ce chif- fre descend à 75 %. Nous man-

Pour Pierre Feuvrier, directeur des chasseurs du Doubs, “il y a de la place pour tout le monde.”

Élevage

L’exemple de l’Ain bientôt dupliqué dans le Doubs

L’A.P.A.C.E.F. aide les éleveurs à se prémunir des attaques. Après de bons résultats dans leur dépar- tement, les bénévoles viennent dans le Doubs et le Jura partager leur expérience.

les comprendre. La protection des élevages qui fonctionne dans l’Ain pourra-t-elle se dupli- quer chez nous alors que des veaux ont été attaqués ? “Je remarque juste que les veaux étaient sans leur mère… lorsqu’ils ont été attaqués” répond le président qui ne veut toutefois pas tirer de conclu- sions trop hâtives. Depuis la mise en place de chiens de protection, de clôtures, les attaques sur les élevages ont largement diminué dans son département. Il y a toutefois un revers à la médaille : le report des attaques sur les trou- peaux non protégés. “C’est maintenant que les éleveurs du Doubs et du Jura doivent se protéger ! Nous serons là pour les écouter, les conseiller, leur montrer qu’il existe des subven- tions…L’élevage a tout à gagner. Il faut simplement dépassionner le débat et parvenir à ce que tout le monde parvienne à dis- cuter.” L’idée par exemple de “ré-encorner” les vaches pour qu’elles se défendent, Taïeb Messousse n’y croit pas. Elles n’ont pas besoin de ça. Avant de livrer des pistes, les bénévoles veulent déjà prendre le pouls et mieux connaître cette meute qui risque, dès le prin- temps prochain, de faire parler d’elle. n E.Ch.

L eur idée : défendre la cohabitation raison- née entre la faune sauvage et les éle- vages. Écrit comme cela, la mission des membres de l’Association des protections alternatives pour la cohabitation de l’élevage et de la faune sau- vage (A.P.A.C.E.F.) ressemble à une énième usine à gaz, un comité d’experts réuni pour expliquer ce qu’il faut faire ou

et du Jura. Elle a obtenu l’au- torisation de participer au suivi hivernal de l’espèce sur le mas- sif jurassien dès la fin novem- bre. “Notre but est de venir voir comment les éleveurs travail- lent. On va regarder, écouter et ensuite proposer des mesures” explique Taïeb Messousse, le président. Ensuite, ce sera aux locaux de prendre le relais. Pour le président de l’association, pas question de prendre parti

ne pas faire pour que prédateurs et agriculteurs coha- bitent. Rien de cela. Cette association - composée de six bénévoles - a appris

pour l’un des deux camps : à savoir les pro ou les anti-loup. “Les prédateurs sont des espèces clefs de voûte de notre éco- système comme l’est

“Le pastoralisme a tout à y gagner.”

à connaître les loups et les lynx du Bugey pour tenter de faire diminuer les attaques sur les troupeaux. Quatre ans après sa création et ses interventions, les attaques ont diminué : seu- lement deux animaux ont été touchés cette année dans ce département. Reconnue par la préfecture de l’Ain, l’association va apporter son aide technique et son expé- rience aux éleveurs du Doubs

le pastoralisme. Si j’ai décidé de m’investir bénévolement dans cette cause, c’est parce qu’un loup avait attaqué un troupeau dans le Bugey où j’habite. L’éle- veur me disait qu’il allait mettre la clef sous la porte. Je l’ai écouté et ensuite on a trouvé les solu- tions.” L’A.P.A.C.E.F. ne vit d’aucune subvention publique. Elle a acquis du matériel de pointe pour suivre les prédateurs et

Taïeb Messousse et les

bénévoles de l’A.P.A.C.E.F. arrivent de l’Ain pour apporter leur expérience.

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