Journal C'est à dire 276 - Octobre 2021

P L A T E A U D E M A Î C H E

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À la découverte de la tourbière “Sur les Seignes” Frambouhans

U ne visite avec Patrick Bruot, responsable des aménage- ments touristiques pour les communautés de communes du Russey et de Maîche s’imposait. “Après les longs travaux de restauration

deMagellan qui tapissent le sol régulent le niveau hydrique en jouant un rôle d’éponge. En absorbant jusqu’à 30 fois leur volume, elles participent à l’épu- ration et la filtration de l’eau” , ajoute M. Bruot. C’est leur accumulation qui produit 3 à 5 centimètres de tourbe par siècle. Occupant seulement 3 % de la surface terrestre, les tourbières piègent dans le sol deux fois plus de carbone que l’ensemble des forêts (environ 30 % de la surface du globe). “Le Comaret des Marais forme sur l’eau des radeaux flottants favorisant une biodiversité l’Airelle des marais. La Leucorrhine à gros thorax (espèce de libellule rare dans nos contrées) a même refait son apparition sur le site. La tourbe revêt aussi un intérêt scien- tifique primordial. Des carottages pro- fonds révèlent l’histoire du climat et du mode de vie de nos ancêtres grâce aux sédiments et pollens emprisonnés dans les différentes strates. “Notre tout récent Parc Naturel Régional trouve dans ce site exceptionnel un nouvel outil de sensibilisation et d’éducation à la préservation de l’environnement” , conclut Patrick Bruot. n Ph.D. essentielle” , poursuit Patrick Bruot. Callune, Linaigrette et Drosera (plante carnivore) trouvent naturellement leur place dans cet environnement. Le papillon Solitaire colonise

Dubail et Stéphane Barthoulot, un ponton mesurant de 180 mètres de long, fabriqué en chêne du Doubs non traité, a été posé sur la tourbière. Les techniciens ont également installé la signalétique sur les deux entrées actuelles (parkings Sur les Seignes et Les Maisons-Dessous). “Flâner sur le ponton est un véritable dépaysement, on se croirait presque en Laponie ou en Sibérie” , s’amuse Patrick Bruot en précisant que 50 % des tourbières ont disparu en France au siècle dernier du fait de leur exploitation. Traditionnellement utilisée par les

engagés par le C.E.N. (Conservatoire des Espaces Naturels), il était nécessaire de protéger cette tourbière et de l’ouvrir au public en toute sécurité” , déclare Patrick. Avec l’aide de ses collègues, Guillaume

Inauguré à la fin de l’été, ce site est remarquable tant par son his- toire, que par son intérêt écolo- gique, touristique et pédagogique.

riverains pour le chauffage (on l’appelait le “charbon du pauvre”), la tourbe fut extraite de 1968 à 1984 pour la fabri- cation du terreau. “Sur les Seignes a aussi été une des

Une véritable usine écologique.

premières tourbières à avoir bénéficié de travaux de restauration hydrologique dès 2003” , précise Patrick. Les derniers chantiers réalisés en 2018 permirent de réhabiliter la zone bitumée qui ser- vait au stockage. Des espèces végétales nécessaires à l’activité naturelle d’une tourbière ont été replantées. C’est avant tout une véritable usine écologique dont il s’agit. “Les Sphaignes

La tourbière aménagée “Sur les Seignes”.

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