Journal C'est à dire 276 - Octobre 2021

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Les Plains-et-Grands-Essarts

Titouan Barnay crée

sa brasserie “Biggy’s Braü”

T itulaire d’un B.T.S. en micro-mécanique et d’une licence en micro- fabrication, Titouan Barnay s’est d’abord orienté Ce puriste de la bière a décidé de faire de ce breu- vage son unique activité en respectant une logique de développement durable et de circuits courts.

en goût” , poursuit-il. C’est donc dans son petit appar- tement de 60 m² au Bélieu, qu’il commence à brasser en auto- didacte 20 ou 30 litres de bière. En 2016, il a la chance d’acqué- rir un ancien corps de ferme qu’il va d’abord complètement rénover pendant son temps libre. “Puis j’ai commencé à acheter mon premier matériel

un peu professionnel, à fréquen- ter des forums de discussions Internet, à croiser mes sources et à établir ma propre feuille de route” , note Titouan. Le processus pour faire de la bonne bière est lent et complexe. “C’est long, on se plante et on recommence. Il y a tellement de facteurs à maîtriser” , précise le jeune homme. Nul doute que

vers l’industrie horlogère suisse. Sa passion pour la bière remonte à 2010. “Pour les soirées avec les potes, on achetait une tireuse, mais je trouvais cela relativement cher pour une qua- lité standard” , se rappelle Titouan. Il confesse avoir aussi essayé les kits de microbrasserie vendus dans le commerce. “C’était rigolo, mais pas terrible

Titouan Barnay le brasseur.

“Ma gamme de départ compren- dra 5 bières, auxquelles vien- dront s’ajouter des saveurs sai- sonnières en tirage limité” , complète Titouan. Partisan convaincu des circuits courts, le brasseur vise les ventes directes aux particuliers mais aussi les nombreux petits magasins du secteur qui s’ou- vrent aux produits locaux. Il

ses études techniques lui furent d’un grand secours pour le choix de ses matériels, l’ordonnance- ment de sa chaîne de production et ses processus de fabrication. “J’ai acheté une brasserie com- plète en Italie avec des cuves de 400 litres et je suis technique- ment prêt produire” , déclare Titouan Barnay. Il en est à régler les derniers détails avec

compte également sur le soutien des res- taurateurs. L’offre portera au départ sur des bouteilles de 75 centilitres et des fûts

les banques, les douanes et diverses administra- tions. La production va démarrer à 30 % du potentiel, le temps de

“Il y a tellement de facteurs à maîtriser.”

de 18 litres. “Mon ambition à terme est de trouver des pro- ducteurs régionaux (si possible en bio) afin d’offrir une filière courte de A à Z” , prévoit Titouan. Et pourquoi Biggy’s Braü ? “Biggy’s est le surnom qui m’a suivi pendant mes études et braü (brasserie) un hommage à l’origine allemande de mes grands-parents” , conclut Titouan Barnay. n Ph.D.

commencer à constituer sa clien- tèle. “Dans un deuxième temps, je passerai à une production mensuelle de 1 500 litres qui permettra de rentabiliser mes investissements et de me dégager un salaire” , pointe-t-il. La bière de dégustation, c’est une véri- table alchimie : il faut choisir entre une quarantaine de malts et de houblons, y adjoindre des levures différentes et maîtriser les températures pour obtenir des goûts et des rendus uniques.

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La gamme “Biggy’s Braü”.